Autorité et humilité

chef leadership
Le leader sait exprimer une vision articulée. D. R.

Par Nouredine Benferhat – «C’est le peuple qui a le plus de valeur ; viennent ensuite les autels des dieux ; le prince est ce qui a le moins d’importance.» (Mencius, IVe siècle avant J.-C.). Le leadership est associé à la notion du leader, mais seulement de celui qui est jugé «démocratique». Il devient impropre de parler de leadership autocratique ou d’identifier ce terme à l’hégémonie.

Trois dimensions identifient le leadership. Le charisme : le leader sait créer un environnement humain convivial propice à l’identification et à l’appartenance, et exprimer une vision articulée. La reconnaissance individuelle : le leader s’entoure de compétences auxquelles il peut déléguer en toute confiance et demeure attentif à ceux qui sont les plus démunis. La stimulation intellectuelle : le leader lance des idées nouvelles, invite à repenser les méthodes traditionnelles inadaptées, ouvre le regard sur des façons différentes d’aborder les problèmes et de réaliser les processus.

Les dirigeants les plus capables sont ceux qui peuvent impulser et conduire les changements. Ils se distinguent par une capacité à communiquer leur vision et la rendre signifiante, une capacité à faire preuve de fiabilité et de constance, et, enfin, être attentif à eux-mêmes, à leurs forces et à leurs faiblesses.

Cela se traduit par un effort constant d’écoute, de conseils et de stimulation des collaborateurs et subordonnés, la dimension éthique étant évidemment intégrée en permanence.

Le dirigeant sait se faire craindre sans humilier, rejettera les superlatifs censés l’honorer, comme il rejettera toute forme de courtisanerie préjudiciable à sa propre valeur et à la majesté transcendante de l’Etat et des symboles qui la composent. Il devient ainsi inutile, voire anachronique d’accoler à la haute fonction d’autres fonctions de moindre importance.

C’est dans une symbiose entre autorité et humilité, grandeur et bienveillance, que se dégagera l’aura du chef et s’installeront les traditions du sens et du service de l’Etat dans une société apaisée, débarrassée des scories de l’archaïsme et de l’intégrisme.

N. B.

Comment (3)

    Apulée de Madaure
    11 août 2020 - 17 h 47 min

    Dans le monde il y’a en général deux (02) types de gouvernance :

    – Celles qui possèdent un système et quelque soit l’élut qui gouvernera il doit s’intégrer d’abord dans le système et appliquer sa politique dans la limite que lui fixe ce système.
    – Celles qui élisent un homme qui inventera son propre système en fonction de sa vision, c’est le cas de votre article.

    Si on prend comme exemple les USA (système des occidentaux), le Président qu’il soit démocrate, conservateur ou extra-terrestre, il est tenu de jouer sur le terrain délimité d’avance.
    Quelle différence politiquement depuis George Washington à Trump en passant par Obama, les Bush, Clinton, Reagan etc … ? Aucune.

    Si on prend les Républiques des pays Arabes ou Africains, c’est le culte de la personnalité. Chacun pense détenir la vérité. Nasser, Boumediene, Kadafi, Sadem, les Assad …

    Citez-moi une seule continuation entre Ben Bella, Boumediene, Chadli, Zarroual, Boutef etc … on passe d’un monde à l’autre avec constitutions sur mesure.

    Etc, etc, etc …

    Ça c’est le vrai problème, maintenant que le Président, il est beau et il est gentille, tant mieux.

    Elephant Man
    11 août 2020 - 10 h 20 min

    « Le dirigeant sait se faire craindre sans humilier, rejettera les superlatifs censés l’honorer, comme il rejettera toute forme de courtisanerie préjudiciable à sa propre valeur »
    Effectivement et ça vaut pour tout dirigeant chef d’entreprise fonction publique à tous les niveaux hiérarchiques où le copinage l’affectif fait foi au travail au mérite et aux compétences ..
    Sans omettre le charisme et ça ce n’est vraiment pas, tout comme le savoir être savoir vivre et savoir faire, donné à tout le monde.

    loklan
    10 août 2020 - 20 h 37 min

    Waw je viens de passer de benzatat à benferhat, autant passer de la clandestinité à la déontologie, de la serenité au complexe et de la cérébralité oxygéné à l’ obnibulation traumatique. Benferhat et ses articles purifiants.

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