Le général Hassan quitte la prison de Blida après avoir purgé sa peine

Par Mounir Serraï – Après avoir purgé une lourde peine de 5 ans de prison ferme, le général Abdelkader Aït Ouarabi, dit Hassan, quitte en ce 28 août la prison de Blida pour rejoindre sa famille.

Ce fondateur et chef du service de coordination opérationnel et de renseignement antiterroriste (Scorat) a été arrêté le 27 août 2015 et condamné en novembre de la même année à cinq années de prison ferme. Une condamnation pour «infraction aux consignes» et «destruction de documents» dans un procès à huis clos qui avait suscité de vives réactions, notamment de sa défense qui dénonçait un jugement «politique». Dans une déclaration rendue publique le lendemain de l’annonce du verdict, intitulée «Du colonel Chabani au général Hassan : l’absence d’un procès équitable», l’avocat Mokrane Aït Larbi a relevé plusieurs anomalies et injustices dans cette affaire.

«Le peuple algérien sait aujourd’hui pourquoi le colonel Mohammed Chabani a été exécuté. Demain, il saura pourquoi le général Hassan a été condamné à huis clos. Sans évoquer les débats de l’affaire sur le fond, car le jugement est frappé d’un pourvoi en cassation, donc non définitif, je me fais le devoir de rappeler les violations des droits de la défense», avait écrit Me Aït Larbi. «Quel que soit le risque à prendre, le devoir m’oblige à souligner que pour charger le général Hassan, la justice militaire a convoqué un grand trafiquant qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt et un officier mis à la retraite par l’accusé pour des raisons que je ne veux pas évoquer, tout en refusant la convocation du général Toufik, chef hiérarchique du prévenu», avait-il ajouté.

Le général Hassan a été, selon certaines sources, victime d’un «complot» doublé d’un «acharnement» de l’ex-chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd-Salah. Tout récemment, le journaliste établi à Londres Saïd Bensedira avait rapporté que l’ancien patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), le général Othmane Benmiloud, dit Kamel, arrêté et incarcéré à la prison militaire de Blida a fait des aveux d’une importance capitale dans l’affaire du général Hassan.

Le général Othmane Benmiloud, qui avait été entendu une première fois avant d’être relâché, a admis, toujours selon le journaliste, avoir mis le général Hassan sur écoute et l’avoir piégé en enregistrant une communication téléphonique qu’il avait eue avec lui et durant laquelle il avait sévèrement critiqué le général Ahmed Gaïd-Salah. Le général Benmiloud a, alors, fait écouter l’enregistrement à l’ancien chef d’état-major de l’armée et ce dernier a ordonné son arrestation en lui collant une accusation fallacieuse.

Autre révélation gravissime : le général Othmane Benmiloud, avec la complicité de Gaïd-Salah, aurait saboté une opération montée par le général Hassan pour libérer les sept diplomates algériens enlevés à Gao, dans le Nord-Mali. La stratégie élaborée par le patron du service antiterroriste au sein du DRS consistait à infiltrer le groupe terroriste auteur de l’enlèvement sur le territoire malien pour neutraliser le groupe armé et rapatrier les fonctionnaires algériens vivants.

Ayant réussi à se forger un nom grâce à son travail acharné dans la lutte implacable contre le terrorisme, le général Hassan ne peut aujourd’hui qu’espérer sa réhabilitation. Cela d’autant plus que l’accusation pour laquelle il a été condamné, à savoir «infraction aux consignes», ne tient plus la route depuis le témoignage de l’ancien chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) le général à la retraite Mohamed Mediène en sa qualité de son supérieur hiérarchique, assurant avoir été mis au courant de toutes les étapes de l’opération que le général Hassan et ses hommes menaient pour neutraliser un groupe terroriste et récupérer des armes lourdes. Une opération parmi tant d’autres qui a été achevée avec succès.

M. S.

Commentaires

    Nagi
    29 août 2020 - 9 h 53 min

    Vive la DRS vive Hassan

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