L’alliance Opep-non-Opep doit se poursuivre pour maintenir la stabilité du marché

Sonatrach tutelle
Abdelmadjid Attar, ministre de l'Energie. PPAgency

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés non Opep doivent absolument poursuivre leur coopération afin de maintenir la stabilité du marché pétrolier qui devrait souffrir d’un retour plus lent que prévu, des prix à leur niveau de 2019, a indiqué Abdelmadjid Attar, ministre de l’Energie, dans une interview accordée au quotidien francophone Liberté, publiée dimanche, lit-on sur l’APS.

Selon lui, sans cette alliance Opep-non-Opep, «nous aurions eu affaire à un marché très instable et probablement en dessous du niveau actuel». La poursuite de cette alliance trouve toute son importance dans le contexte d’incertitudes autour de la crise sanitaire et la reprise de la demande qui caractérisent le marché actuellement.

«Pour le moment, il est vrai que le monde entier ne suit en premier qu’une éventuelle fin de pandémie, suivie d’une reprise de la demande mondiale. Mais ce n’est pas suffisant à mon avis, car d’autres paramètres qui découlent aussi du rythme et du mode de cette reprise vont certainement empêcher les prix de revenir rapidement au niveau connu en 2019 et probablement pas ou jamais à celui de 2013», explique-t-il. Ainsi, dans des conditions aussi incertaines, les prix du brut devrait atteindre une moyenne de 40 dollars le baril en 2020 et 50 à 60 dollars en 2021, selon le ministre qui se réfère sur ce sujet aux études des plus grands analystes.

Interrogé sur la capacité de l’Algérie à préserver ses équilibres financiers avec ce niveau de prix, Attar a souligné que le pays «peut, et doit» survivre avec un baril à 60 dollars ou moins. «A mon avis, il ne faut plus se poser ce genre de question à l’avenir, et agir d’abord pour décider de ce que nous devons faire progressivement à court et moyen terme pour sortir de cette dépendance de la rente pétrolière», explique le ministre.

Evoquant la nécessité de relancer la production déclinante d’hydrocarbures en Algérie, Attar a reconnu que «les plus grands gisements ont été malmenés depuis deux décennies par un soutirage accéléré mais, hélas, non accompagné de mesures de conservation et de rénovation des techniques d’exploitation».

Cette situation est due essentiellement au «retard dans la rénovation des techniques d’exploitation et à l’absence d’initiatives en matière d’amélioration des taux de récupération, d’une part, et de développement avec mise en production rapide des nouveaux gisements découverts même s’ils sont de petite taille, d’autre part».

Dans ce cadre, le ministre a mis en exergue l’importance de promulguer les 43 décrets d’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures pour permettre le lancement d’une large campagne de promotion du partenariat, aussi bien en amont qu’en aval.

Pour ce faire, le ministère a mobilisé pas moins de 70 cadres de haut niveau, organisés au sein de 7 groupes de travail et un comité de pilotage et qui ont pu préparer jusqu’à maintenant 25 décrets exécutifs alors que le reste devrait être finalisé avant la fin de l’année 2020, rappelle le ministre.

Le ministre a préconisé de privilégier le partenariat en matière d’exploration et de grands projets structurants pour alléger le poids en matière d’investissement sur Sonatrach et de réorganiser et centrer ses activités sur ses métiers de base, avec des règles d’éthique universelles.

R. E.

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