Saturation des hôpitaux pour Covid-19 : le cri d’alarme d’un médecin algérien
Par Mohamed K. – C’est un véritable appel de détresse qu’a lancé un médecin algérien en raison de la progression exponentielle des cas de Covid-19. «Le Centre hospitalo-universitaire de Béni Messous est complètement saturé», alerte le Dr Mourad Ouali dans un message largement relayé sur Facebook. «La réanimation ainsi que le déchoquage sont pleins», a-t-il ajouté, en précisant que «le nombre de formes graves [du Covid-19] augmente d’une manière inquiétante».
Ce médecin affirme, par ailleurs, que «le personnel de la santé est très épuisé». «Sans parler, a-t-il indiqué, du moral des troupes après huit mois de combat continu». Irrité par la négligence des citoyens, il lance un appel désespéré : «Pour l’amour d’Allah, arrêtez le massacre, protégez-vous bon sang ! ll y va de la vie de vos proches et vos parents !»
Les chiffres révélés par les services du ministère de la Santé sont loin de refléter la réalité. Cependant, cette contradiction entre les statistiques officielles et le nombre réel de cas de Covid-19 n’est pas due à occulter la vérité, affirment des sources informées à Algeriepatriotique, en précisant que les institutions sanitaires publiques n’arrivent pas à assurer une quantité de tests suffisants, tandis que tous les laboratoires privés ne déclarent pas l’ensemble de leurs activités pour des raisons financières. De même, les citoyens sont peu enclins à se faire tester à cause des prix élevés des tests nasopharyngés (PCR) – entre 12 000 et 15 000 DA – et les longs délais d’attente à l’Institut Pasteur qui faussent les calculs.
L’Algérie n’est évidemment pas le seul pays à vivre un rebond fulgurant de l’épidémie. Le nombre de nouveaux cas au Maroc ne cesse d’augmenter, alors que la Tunisie a reconfiné plusieurs villes depuis de nombreuses semaines, suite à une recrudescence de l’épidémie en été, après que le pays eut décidé d’ouvrir les frontières pour sauver la saison touristique. En Europe, la situation est loin d’être meilleure. La France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique et la Grande-Bretagne recourent l’un après l’autre au couvre-feu et envisagent un nouveau confinement. Des mesures de moins en moins acceptées par l’opinion publique qui y voit une atteinte à l’économie et un glissement liberticide que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de «dictature sanitaire».
La bataille contre la pandémie du Covid-19 est loin d’être gagnée et les scientifiques n’ont pas évolué dans leurs recherches pour tenter d’endiguer cet ennemi invisible. «Nous en savons un peu plus, mais nous ne savons pas tout», affirment les médecins qui craignent d’être encore une fois appelés au front tout en étant désarmés face à un micro-organisme dont il est dit, à juste titre, qu’il est «très vicieux».
M. K.
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