Ce que l’Afrique veut

Afrique potentialités
L'avenir de l'Afrique reste malgré toutes les difficultés prometteur. D. R.

Par Abderrahmane Mebtoul – L’Afrique est un enjeu géostratégique majeur au XXIe siècle, avec plus de 25% de la population mondiale à l’horizon 2030-2040. L’Afrique a les potentialités de son développement, du fait d’importantes ressources naturelles non exploitées et, surtout, sa ressource humaine sous réserve d’une meilleure gouvernance et d’intégrations sous régionales. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), depuis le 1er janvier 2021, pourra-t-elle servir de catalyseur pour stimuler le commerce intra-africain ? La question posée devant éviter toute euphorie, étant un processus complexe, est la problématique de la nationalité des firmes exportatrices, firmes étrangères ou locales, et les procédures douanières, telles l’uniformisation de la baisse des taxes selon la nature des produits, les procédures de présentation, d’identification et de dédouanement des marchandises.

Mais ne soyons pas pessimistes. L’Afrique, pour peu que les dirigeants dépassent leurs visions étroites d’une autre époque, a toutes les potentialités pour devenir un grand continent avec une influence économique majeure entre 2030 et 2040, où l’axe du moteur de l’économie mondiale pourrait se déplacer, selon plusieurs scénarios internationaux, de l’Asie vers l’Afrique. En ce XXIe siècle, l’ère des micro-Etats étant révolue, la puissance militaire étant déterminée par la puissance économique, des stratégies d’adaptation au nouveau monde sont nécessaires pour l’Afrique, étant multiples, nationales, régionales ou globales et mettant en compétition et en confrontation des acteurs de dimensions et de puissances différentes et inégales.

Face aux menaces communes et aux défis lancés à la société des nations et à celle des hommes, les stratégies de riposte de l’Afrique doivent être collectives, étant l’objet de toutes les convoitises tant des grandes puissances que des pays émergents. L’Afrique, dont le Maghreb sous-segment de l’Afrique du Nord qui doit servir de pont entre l’Europe et l’Afrique noire, est appelé à se déterminer par rapport à des questions cruciales et de relever des défis dont, le moins qu’on puisse dire, est qu’il dépasse en importance et en ampleur les défis qu’il a eu à relever jusqu’à présent.

Pour un dialogue fécond et une prospérité partagée, le dialogue des civilisations s’avère plus que jamais nécessaire à la cohabitation entre les peuples et les nations. Mais, avant tout, l’Afrique sera ce que les Africains voudront qu’elle soit.

A. M.

Comment (3)

    T M
    11 février 2021 - 16 h 08 min

    Si le Maghreb fait parti de l’afrique pourquoi doit-il servir de pont entre l’Europe et « l’Afrique Noire  » comme s’il n’y avait pas de noirs dans le Maghreb. L’Afrique n’a pas besoin qu’on lui tienne la main, fusse-t-elle celle du Maghreb.

    Anonyme
    11 février 2021 - 13 h 43 min

    Le problème en afrique c’est le racisme interafrique, les habitants du Maghreb pour certaint ont honte de se dire africains (et certains vont jusqu’à s’inventer des ancêtres européens) éventuellement ils se sentiraient plus arabes (ce qui est faux aussi) qu’africains, certainss habitants subsahariens et ce jusqu’en Afrique du sud sont quant à eux trop fiers pour penser qu’un « arabe » (entendez dans leur conception des choses un habitant d’Afrique du Nord) puisse être l’un des leurs.

    Elephant Man
    11 février 2021 - 1 h 10 min

    Diagne Roland Fodé, malien :
    «La pauvreté, le chômage endémique, le délabrement des services publics de l’école, de la santé, la disette voire la famine dans nos campagnes, bref les fléaux inhérents au sous-développement néocolonial font que nos populations sont en quêtes permanentes de quoi survivre.

    Cette misère a été décuplée par les plans libéraux d’ajustement structurel pour rembourser la dette usuraire, la dévaluation brutale du CFA, l’achat des secteurs clefs privatisés des économies nationales par les Multinationales.

    La corruption de nos gouvernants qui passent leur temps à ramasser les restes en milliards de francs CFA du pillage de l’impérialisme pour s’en mettre plein les poches avec leurs familles et leurs clans affame les populations et accroît la lutte pour la survie au sein du peuple.

    De tels gouvernants empêtrés dans la servitude volontaire n’ont « d’Africains » que le lieu « africain de leur inhumation. De leurs vivants les néocoloniaux libéraux locaux servent leurs maîtres étrangers au détriment des intérêts des peuples d’Afrique. C’est contre eux que se développe la lutte des classes laborieuses pour renverser et chasser la domination impérialiste sur l’Afrique.»

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