Comment l’UE a conclu un accord secret avec un ministère israélien à El-Qods
Par Agence Média Palestine – L’Union européenne a tranquillement négocié un accord de coopération avec un ministère du gouvernement israélien situé à Jérusalem Est occupée.
Tandis que l’accord a bénéficié d’un large soutien de la bureaucratie de Bruxelles, certains fonctionnaires ont affirmé qu’il ne peut être signé avec un organisme situé dans un territoire conquis pendant la Guerre de 1967.
En 2018, le Centre commun de recherche de l’UE – qui gère un réseau de laboratoires – a engagé des pourparlers avec le ministère des Sciences et Technologies. L’objectif était d’arriver à un accord qui permettrait une collaboration dans «de multiples domaines d’intérêt commun», un document interne à l’UE.
Ce document, obtenu en vertu des règles de la liberté de l’information, indique qu’un tel accord a été rédigé et diffusé qu’cours de l’année 2019 à l’intérieur de la Commission européenne, comme en appelle l’exécutif de l’UE.
La totalité des onze départements de la Commission européenne consultés à propos du projet d’accord ont émis une «opinion positive», déclare le document.
Cependant, le service diplomatique de l’UE et les avocats de la maison ont émis une demande «de changement de la contrepartie israélienne». Ils ont fait objection, ajoute le document, parce que le ministère des Sciences d’Israël a son siège social dans la rue Clermont-Ganneau – près de Ammunition Hill, à Jérusalem Est.
Ces diplomates et ces avocats devraient-ils être remerciés pour avoir demandé que l’on fasse une distinction entre Israël et les territoires qu’il a saisis en juin 1967 ? La réponse courte est «non».
Leurs inquiétudes concernant la localisation d’un ministère dans une zone sous occupation militaire sont annulées par leur volonté générale d’embrasser Israël, l’Etat qui impose cette occupation.
«Potentiel inexploité»
Par ailleurs, il faudrait souligner que les diplomates et les avocats ne faisaient que s’opposer à la signature d’un contrat officiel avec le ministère des Sciences. Ils n’ont pas stipulé qu’il fallait éviter d’interagir avec le ministère.
Stephen Quest du Centre commun de recherche a confirmé que son organisation était «toujours en contact avec le ministère des Sciences et Technologies, bien que le Covid-19 et les élections en Israël entre 2019 et 2021 aient affecté la fréquence des interactions et des discussions sur les accords officiels».
Répondant à une question par mail, Quest a déclaré que le Centre commun de recherche avait consulté d’autres départements de la Commission européenne sur «la forme et pas le contenu de la collaboration avec le ministère des Sciences et Technologies».
En 2013, le service diplomatique de l’UE a donné son feu vert pour prendre contact avec le ministère des Sciences. Le ministère est représenté dans l’organisme israélien qui gère l’utilisation du financement de la recherche par l’Union européenne.
L’UE a un nouvel ambassadeur en Israël, Dimiter Tzantchev. Peu avant son arrivée à Tel-Aviv, il a fait remarquer que les liens entre l’UE et Israël sont «déjà si étroits mais ont encore un énorme potentiel inexploité».
Tzantchev n’a pas donné de détails quand je lui ai demandé d’expliquer quel «potentiel inexploité» il avait en tête. Pourtant, les activités du Centre commun de recherche de l’UE offrent un indice sur ce qui est envisagé.
A. M. P.
Comment (12)