Une source informée dément des propos attribués à notre ambassadeur à Paris
Par Nabil D. – «L’ambassadeur d’Algérie à Paris n’a jamais déclaré qu’il n’y avait plus aucun canal de communication entre l’Algérie et la France», a indiqué une source autorisée à Algeriepatriotique suite à un article tiré par les cheveux paru dans un site de création récente, qui a également fait dire à Mohamed-Antar Daoud que le rappel d’un ambassadeur pour consultations «constitue le plus haut niveau de protestation».
«L’auteur de l’article méconnaît totalement les usages diplomatiques et n’a rien saisi de ce qu’a déclaré notre ambassadeur qui a laissé sur place un chargé d’affaires après son rappel à Alger», a ajouté notre source, qui précise que les contacts diplomatiques «ne sont évidemment pas rompus», d’autant plus que «l’ambassadeur de France en Algérie est toujours en poste à Alger». «Le rappel de notre ambassadeur est une manière de signifier à la partie française son indignation suite aux propos irresponsables tenus par le président Macron qui ne pouvaient rester sans une réaction ferme de la part des autorités algériennes», a encore fait remarquer notre source, selon laquelle «comme pour le cas marocain, l’aspect humain lié à la circulation des personnes et des biens a été pris en compte dans la décision de l’Algérie de réduire ses relations avec la France qui, comme tout le monde le sait, compte la plus grande communauté algérienne à l’étranger sur son sol pour les raisons historiques que nul n’ignore».
«Ce qui compte dans toute décision que prennent les plus hautes autorités du pays, c’est d’abord et avant tout l’intérêt de l’Algérie et de ses citoyens», a expliqué notre source, en insistant sur le fait que «de toute façon, les relations entre l’Algérie et la France ont toujours connu des turbulences en raison du lourd passé colonial qui constitue une pierre d’achoppement perpétuelle dans les rapports entre nos deux pays, surtout qu’en France des cercles anti-algériens nocifs demeurent très actifs à ce jour, qu’il s’agisse de nostalgiques de l’Algérie française, d’anciens supplétifs de l’armée française ou encore de l’extrême-droite dont on voit qu’elle avance tellement que même les autres obédiences, de droite comme de gauche, tentent d’appâter l’électorat du Rassemblement national chauffé à blanc par les discours islamophobes rabâchés du matin au soir dans les médias dominants».
Dans un entretien à la chaîne francophone publique Canal Algérie, en avril dernier, Mohamed-Antar Daoud avait pointé des «lobbies qui travaillent contre une entente cordiale entre l’Algérie et la France». «C’est une action qui consiste à contrecarrer tout effort de développement entre les deux pays», avait-il expliqué. «L’Algérie, avait-il souligné, reste un pays incontournable aussi bien au Maghreb qu’en Afrique, elle a un poids politique qui est connu et reconnu [et] des principes en politique étrangère, qui sont le droit à l’autodétermination des peuples, la non-interférence dans les affaires intérieures des autres Etats et le respect des frontières héritées au moment de l’indépendance.»
«Par conséquent, de par ses principes, l’Algérie dérange énormément», avait-il poursuivi, en rappelant que notre pays «n’a jamais dévié de ses positions» et qu’il est «resté fidèle à ses principes contenus dans la Déclaration du 1er Novembre 1954». «Nous avons nos principes et nous les réaffirmons devant toutes les instances internationales, nous ne le disons pas uniquement à la France qui est un pays ami», avait-il conclu.
N. D.
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