Italie : un Parlement paralysé oblige Mattarella à reporter son départ à la retraite

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Sergio Mattarella rempile à la tête de son pays pour huit autres années. D. R.

De Rome, Mourad Rouighi – Acceptant pour la deuxième fois dans l’histoire républicaine italienne de confirmer un président de la République dans ses fonctions pour un mandat de sept ans, l’Italie doit encore une fois à Sergio Mattarella une vive chandelle !

Lui qui a accepté à 80 ans de rempiler pour un nouveau bail, dans le seul but de sortir son pays d’une impasse institutionnelle, fruit des divisions irréconciliables entre les partis politiques tout au long de cette crise parlementaire.

Le président Mattarella cède donc à un plébiscite et à une demande unanime du Parlement, avec 759 voix, devenant le deuxième plus élu président après Sandro Pertini en 1978 (832 voix), dans l’histoire de la République.

Le tout se produisant au huitième tour de scrutin, quand il est apparu clair que la classe politique italienne était incapable d’arriver à un compromis et à un candidat de consensus, confirmant ainsi son morcellement irréversible, nous dit-on à Rome.

«Une excellente nouvelle pour les Italiens», titrait la presse dès hier, préoccupés selon tous les sondages par le spectre d’une paralysie aux issues incertaines et accompagnant une solution perçue comme allant dans la voie de la stabilisation politique du pays, à un moment où la pandémie semble offrir un répit à l’économie mondiale.

De son côté le président du Conseil, Mario Draghi, a remercié l’ancien et nouveau chef d’Etat, soulignant sa droiture et son rang d’homme d’Etat.

Une crise qui, de toute évidence, laissera de graves séquelles parmi les partis politiques, incapables de se hisser au niveau des enjeux chers à l’opinion publique et de représenter leurs préoccupations premières, se perdant dans des querelles d’un autre âge.

Et le fait que Sergio Mattarella ait accepté de rester au Palais du Quirinal sept ans de plus leur évite aujourd’hui les foudres d’un électorat désabusé et fortement irrité par le spectacle affligeant offert ces derniers jours où la logique des veto croisés a failli ternir l’image de leur pays.

M. R.

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