Le lapsus pénitentiel du criminel de guerre Georges W. Bush

GWB Bush
L'ex-président américain Georges W. Bush. D. R.

Une contribution de Khider Mesloub – Georges W. Bush, comme la majorité des dirigeants républicains et de la droite américaine, est un fervent chrétien. Comme chacun sait, il n’a jamais fait mystère de son attachement à la foi chrétienne. C’est même au nom de Dieu qu’il mena sa croisade contre l’Irak. Sa guerre contre le «Mal». Historiquement, la prépondérante position occupée par la droite chrétienne américaine a commencé dans les années 1920 (curieusement à l’époque de la crise) pour culminer avec l’élection de Georges W. Bush à la Maison-Blanche. Le jour du scrutin, 80% des électeurs évangéliques avaient voté pour lui. C’est dire l’importance de la dimension religieuse qu’avait revêtue l’élection de Georges W. Bush en 2000.

Pour autant, Bush n’a pas été ce fervent impénitent chrétien décrit par les médias. Comme c’est souvent le cas avec les politiciens religieux, quelle que soit leur obédience (y compris islamique), avant de (re)découvrir la foi à l’âge de 40 ans, Bush avait eu une jeunesse dissolue, une vie d’adulte marquée par l’alcoolisme et la dépression. Probablement, ce sont les séquelles de ces deux maladies pathologiques qui lui donnent toujours cet air de débile mental et de déficient intellectuel, illustré notamment par ses multiples bourdes, perles, lapsus et autres formules alambiquées. Au point qu’aux Etats-Unis la langue anglaise s’est enrichie d’un nouveau terme : le «bushisme» pour désigner les erreurs et les approximations de langage fréquemment prononcées par Georges W. Bush au cours de ses deux mandats. Pour rire des perles bushiennes, on peut citer quelques-unes : «les Gréciens» en lieu et place des Grecs ou les «Kosoviens» pour désigner Kosovars. Ou «Est-ce que nos enfants apprend…?» «Je suis gracieux que mon frère Jeb se préoccupe aussi de l’hémisphère…» Ou cette autre perle : «La troisième priorité est de donner la première des priorités à l’enseignement.» Certaines dénotent d’évidentes lacunes de culture générale : «Depuis maintenant un siècle et demi, l’Amérique et le Japon ont formé l’une des plus grandes et des plus fortes alliances des temps modernes. De cette alliance est née une ère de paix dans le Pacifique», omettant la Seconde Guerre mondiale marquée par les affrontements barbares et le génocide nucléaire.

En 1999, alors gouverneur du Texas, déterminé à devenir le sauveur suprême des Etats-Unis, d’égaler Dieu dans toute sa puissance, Bush décide de briguer les suffrages des chrétiens américains pour se hisser à la plus haute magistrature (qui rime avec dictature du capital). Avant de lancer sa campagne électorale, il réunit dans sa résidence quelques pontifes de la droite chrétienne pour leur annoncer qu’il se sent «appelé» par Dieu à occuper (c’est un mot qu’il vénère tellement qu’il le mettra au cours de ses deux mandats successifs souvent à exécution (autre terme qu’il n’hésite pas régulièrement à matérialiser, en particulier à l’étranger, lors de ses guerres où des centaines de milliers d’innocentes victimes son massacrées) la fonction présidentielle (pour mettre en œuvre sa mission civilisatrice pestilentielle). C’est au cours de cette campagne électorale de 1999 qu’à la question sur son philosophe préféré, en grand intellectuel au savoir encyclopédique, Bush avait répondu sans hésitation : «Jésus, parce qu’il a sauvé mon âme.» Au reste, pour gouverner, tout au long de son méphistophélique règne criminel, Bush ne se fiera qu’aux prédicateurs et à la Bible.

Assurément, Bush maîtrise mieux les règles évangéliques que celles de la grammaire. En bon chrétien, crétin devrait-on écrire à son propos tant le crétinisme est sa véritable religion, il doit savoir que dans la tradition chrétienne, l’acte de pénitence consiste à reconnaître ses fautes au cours de la confession et à accepter la punition déterminée, par le pécheur lui-même ou par le prêtre, pour les expier. «Pitié pour moi, mon Dieu (…) / selon ta grande miséricorde, efface mon péché/lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense» (Psaume 50).

Comment pourrait-on considérer la dernière saillie médiatique de l’ancien président américain George W. Bush, sinon comme une forme profane de confession pénitentielle. En effet, à l’occasion d’un discours prononcé mercredi à Dallas, durant lequel il critiquait le système politique russe, Bush a offert à ses spectateurs un pénitentiel lapsus. Sa langue (ou son inconscient) l’a trahi. «Le résultat est une absence de freins et de contrepoids en Russie, et la décision d’un seul homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak», a déclaré George W. Bush, avant de se reprendre et de secouer la tête. «Je veux dire, de l’Ukraine.» Il a mis son erreur sur le compte de son âge (75 ans), faisant rire son auditoire.

D’aucuns y ont vu un satané aveu, échappé de sa petite cervelle sénile tourmentée par la culpabilité, 19 ans après le lancement criminel de l’offensive militaire américaine en Irak. On se souvient que cette intervention impérialiste fut justifiée par la présence d’armes de destruction massive dans le pays, armes qui n’ont jamais été trouvées. De même, les assertions du gouvernement Bush selon lesquelles les autorités irakiennes s’organisaient avec Al-Qaïda se sont également révélées fausses. En tout cas, cette invasion américaine a fait des centaines de milliers de morts et un nombre incommensurable de déplacés.

D’autres diraient qu’il s’agit là d’un lapsus pénitentiel, c’est-à-dire d’une confession pénitentielle commise malgré soi.

Selon la définition chrétienne, il existe deux formes de péchés. Le péché véniel et le péché mortel. Le péché véniel ne fait pas perdre la grâce, et ne nécessite pas forcément une pénitence. En revanche, les péchés mortels, ces actes graves contre la loi divine ou la loi naturelle, commis avec la connaissance du mal causé et avec consentement délibéré, conduisent à la mort spirituelle, c’est-à-dire à la séparation avec Dieu. Si on meurt sans confession, sans pénitence, le risque encouru est la damnation éternelle.

C’est sûrement mû par ce sentiment de culpabilité de mourir sans s’être repenti de ses crimes commis en Irak (et ailleurs), autrement dit obtenir l’absolution de ses péchés mortels, que Bush, pour le salut de son âme damnée, s’est livré, malgré lui, à une confession pénitentielle publique dictée par son inconscient tourmenté sous forme de lapsus.

Une chose est sûre, à l’ère du numérique, les déclarations de George W. Bush sont vite devenues virales sur les réseaux sociaux, récoltant plusieurs millions de vues sur Twitter. Elles ont surtout fait réagir. Hussain Nadim, un spécialiste de la géopolitique originaire du Pakistan, a tweeté : «Dans l’histoire américaine, pendant l’espace de deux brèves secondes, la vérité a prévalu !» «Le spectre de l’invasion de l’Irak et de sa destruction poursuit Bush fils. Son subconscient l’a exposé quand il a pris le pas sur sa langue», a tweeté le journaliste irakien Omar Al-Janabi. «Oui, c’est une invasion brutale et injustifiée qui restera ton pire cauchemar», a-t-il ajouté.

Aux Etats-Unis, ce lapsus pénitentiel a provoqué également de nombreuses réactions. «Si j’étais George W. Bush, j’éviterais de donner des discours à propos d’un homme lançant une invasion totalement injustifiée et brutale», a tweeté l’ancien élu républicain du Michigan Justin Amash. «George W. Bush est un criminel de guerre», a écrit l’ancienne élue démocrate de l’Ohio Nina Turner.

K. M.

Comment (7)

    Brahms
    22 mai 2022 - 20 h 27 min

    Dette américaine de 23 000 milliards de dollars,

    Pour ma part, je ne crois pas une seconde à sa thèse religieuse. Il a bombardé l’Irak pour le pétrole mais aussi pour détruire le reste du panarabisme arabe et dont le premier mur en béton armé était Houari Boumédiène.

    Le 2ème mur en béton armé était Saddam Hussein et le 3 ème mur en béton armé était le colonel Kadhaffi.

    Ensuite, les bédouins de la bédouinerie ont mis en place le (terrorisme islamiste) et ont finit le travail de sorte que les musulmans n’ont plus aucun guide, ils veulent juste aller à la Mecque pour encore enrichir les bédouins de la bédouinerie qui ensuite, recyclent leur argent aux USA, Angleterre, France faisant ainsi leur estime à travers le monde ainsi que leur fortune personnelle alors qu’ils sont à l’origine des malheurs des peuples arables ou africains.

    N’oubliez enfin jamais que le Roi Fahd d’Arabie Saoudite avait payé 145 milliards de dollars pour la guerre contre l’Irak et nous avait mis des islamistes en Algérie au même moment qu’avec la guerre du Golfe afin d’ensanglanter le pays dans le but de faire diversion avec l’Irak.

    Z
    21 mai 2022 - 22 h 25 min

    C’est l’un des plus grands criminels de l’histoire de l’humanité
    Il payera ici et au dela ses crimes

      Elephant Man
      22 mai 2022 - 12 h 30 min

      @Z
      Obama avec Biden ont fait p’us de guerre que Bush : Syrie Libye Yémen…Ukraine 2014…
      Ce qui a valu à Obama un prix Nobel de la « peace ».
      Enfin concernant l’Algérie je reprends @W. Bush Était Un Ami De L’algérie 09/03/21 : extrait :
      « …. c’est w. bush qui a humilié la france et a désavoué leur « qui tue qui » . w. bush a débloqué la vente des armes et a livré l’algérie d’arme de lutte anti terroriste très moderne, dont les appareil de vision nocturne que tous le autres pays ont refusé. il faut arrêter de dresser une image sombre de w. bush chez les algériens, les induire en erreur, et nous faire passer pour des traitres et ingrats! …….. mais il faut dire ce qu’il a fait pour l’algérie quand il a invité l’algérie au g8 aux USA…….».

        Anonyme
        22 mai 2022 - 18 h 01 min

        Sa langue l’a trahit

      Elephant Man
      22 mai 2022 - 12 h 34 min

      @Z
      Obama avec Biden ont fait plus de guerres que Bush : Syrie Libye Yémen…Ukraine 2014…
      Ce qui a valu à Obama un prix Nobel de la « peace ».
      Enfin concernant l’Algérie je reprends @W. Bush Était Un Ami De L’algérie 09/03/21 : extrait :
      « …. c’est w. bush qui a humilié la france et a désavoué leur « qui tue qui » . w. bush a débloqué la vente des armes et a livré l’algérie d’arme de lutte anti terroriste très moderne, dont les appareil de vision nocturne que tous le autres pays ont refusé. il faut arrêter de dresser une image sombre de w. bush chez les algériens, les induire en erreur, et nous faire passer pour des traitres et ingrats! …….. mais il faut dire ce qu’il a fait pour l’algérie quand il a invité l’algérie au g8 aux USA…….».

    Chaoui
    21 mai 2022 - 21 h 05 min

    On a érigé sur la presqu’île de Manhattan la statue de la liberté de Bartholdi, cadeau de la France en 1884 pour fêter l’indépendance des Us (indépendance des ‘homards rouges’…) venant signifier « la Liberté éclairant le monde »…(tandis que sa petite sœur aînée avait été érigée, elle, un peu plus tôt à Paris sur la pointe de l’île aux Cygnes…).

    Quelle belle profession de foi ! Vœux pieu ! Depuis (et même avant) LE MONDE n’a vu de ‘liberté’ et de lumière de la part des Us (comme de la France et des british) que chaos, massacres et pillages.

    Il faut juste rappelé qu’aussitôt sorti des croisades au Moyen-Orient, on (France et GB) s’est jeté sur l’Amérique, l’envahissant, l’occupant et la colonisant après y avoir exterminé les Nations Indiennes autochtones et leur avoir volé leur pays.

    Quand on s’est créé sur le crime, on peut tenter de s’attribuer tous les superlatifs moraux existants vous n’en resterez pas moins criminel devant l’Éternel comme du reste devant les hommes du monde entier.

    Rien de bon ne viendra JAMAIS des ricains. JAMAIS. Que le pire dont ils nous ont continûment habitué depuis leur création, et ce jusqu’à nos jours. C’est encore plus vrai depuis que les ‘néocons’ (les sionistes) se sont emparé de TOUS les leviers de pouvoir de ce pays qu’ils soient économiques, médiatiques, politiques ou militaires…

    Lyès
    21 mai 2022 - 16 h 57 min

    Je me suis arrêté à (Sa guerre contre « le Mal »), pour signifier que la guerre du georges w. bush était en quelque sorte l’expression de sa guerre contre « son mal » qui fit de lui un crétin de la pire espèce.
    Un « born again » qui trouva dans le sang un sens du commandement en chef.
    L’hypocrisie et l’expression d’un conservateur américain qui conserva des séquelles d’un passé alcoolique.
    Un crétin à la maison blanche qui saigna à l’encre rouge son retour à la vie et aux valeurs d’une vision du mondialisme(…)
    « The new world order » avait trouvé son overlord(…). Tel père tel fils. Tout un programme !!!

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