L’offensive espagnole contre l’Algérie : à quoi joue le gouvernement Sanchez ?
Une contribution de Mohsen Abdelmoumen – L’Algérie est la cible d’une offensive sans précédent de la part de l’Espagne et qui prend de l’ampleur suite à la décision de notre pays de suspendre le Traité algéro-espagnol d’amitié, de bon voisinage et de coopération en réponse à la trahison ignoble du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à l’égard du Sahara Occidental. Non seulement, Sanchez a vendu le Sahara Occidental à l’occupant marocain, piétinant dans la foulée les résolutions de l’ONU, mais il s’en est vanté devant le Parlement espagnol. Déjà, le revirement de l’Espagne concernant l’autodétermination du Sahara Occidental avait surpris et on y avait vu la main du Makhzen marocain qui a espionné le téléphone portable de Sanchez et d’autres dirigeants européens via le logiciel israélien Pegasus que les Marocains utilisent comme un game boy. Beaucoup d’Espagnols demandent d’ailleurs à ce que soient dévoilées les données enregistrées sur le téléphone du Premier ministre mais, à l’image d’Ursula von der Leyen, il y a de fortes chances pour que Sanchez ait effacé tout ce qui était compromettant.
José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Sanchez, annulant un voyage aux Etats-Unis, est aussitôt parti à Bruxelles pleurer dans le giron de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne et autre socialiste espagnol, sollicitant la solidarité européenne avec une Espagne «agressée» par le voisin algérien, et prétendant que l’Algérie avait reçu consigne de la Russie lors de la visite de Sergueï Lavrov de prendre des mesures contre les entreprises espagnoles. Cette aberration est devenue le credo du gouvernement espagnol, puisque la ministre de l’Economie, Nadia Calvino, a déclaré ce 13 juin à Radio Catalunya : «J’ai vu à l’époque que l’Algérie était de plus en plus alignée sur la Russie, donc cette décision de suspendre le Traité ne m’a pas surprise.» Nous aimerions dire à ces «grands» politiciens que l’Algérie ne reçoit d’ordre de personne, qu’elle est un pays souverain et qu’elle a lutté pendant huit longues années contre le colonialisme français et son armée appuyée par l’OTAN pour conquérir son indépendance, que ce qui lie l’Algérie à la Russie, comme à la Chine d’ailleurs, est une amitié de longue date et n’est certainement pas le signe d’une quelconque soumission, contrairement à vous, Mesdames et Messieurs, dont la nation s’est couchée devant un dictateur fasciste, le sinistre Franco, allié d’Adolf Hitler et de Benito Mussolini, qui a massacré les républicains et les communistes espagnols et dont la terre espagnole porte de nombreuses cicatrices qui se traduisent par la multitude de charniers que l’on découvre régulièrement. Le célèbre tableau de Pablo Picasso Guernica est un témoignage de l’alliance fasciste entre l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie qui a permis le bombardement de la ville de Guernica, dans le nord de l’Espagne, le 26 avril 1937, par l’aviation allemande et italienne réunies à l’appel de Franco.
Petit rappel historique, votre Caudillo Franco avait fait de votre pays une terre d’asile pour toutes les crapules nazies et fascistes de la planète, parmi lesquelles le général Raoul Salan, Jean-Jacques Susini, Pierre Lagaillarde, et Joseph Ortiz, où ils ont créé l’Organisation armée secrète (OAS) qui a massacré le peuple algérien et qui a commis des attentats en France. Tous les dictateurs à la botte des Yankees ont toujours été soutenus par Madrid, c’est une longue tradition chez vous. Dans votre histoire prestigieuse, nous ne pouvons ignorer la corruption légendaire de votre roi Juan Carlos, le successeur désigné par Franco, corruption qui l’a forcé à s’exiler aux Emirats arabes unis où il coule une vieillesse dorée, grâce aux commissions occultes de plusieurs dizaines de millions d’euros qui ont échoué sur ses comptes bancaires dans les paradis fiscaux, sans parler de ses safaris en Afrique en bonne compagnie, pendant que le peuple espagnol subissait une politique d’austérité due à une grave crise économique. On arrêtera là l’évocation de la famille royale espagnole qui n’a rien de glorieux.
Il est intéressant de noter que José Manuel Albares a été nommé ministre des Affaires étrangères en juillet 2021 en remplacement de Arancha González Laya, limogée sur la pression du Makhzen marocain pour avoir accepté de recevoir sur le territoire espagnol le président sahraoui, Brahim Ghali, venu se faire soigner dans une clinique de Saragosse. La mission d’Albares étant de revigorer les relations entre le Maroc et l’Espagne, on peut dire qu’il l’a remplie haut la main, puisque Pedro Sanchez a complètement retourné sa veste et a vendu le sort du peuple sahraoui au Maroc, ignorant superbement les résolutions de l’ONU et la position officielle de l’Espagne depuis des décennies. On voit que l’Espagne de Sanchez danse au son de la taârija du Makhzen marocain. Mesdames et Messieurs les politiciens espagnols, vous êtes libres de danser la danse du ventre pour plaire au roi dépravé du Maroc si cela vous chante. Et si Josep Borrell aime à se trémousser, lui aussi, pour satisfaire le royaume du cannabis et de la pédophilie qu’il le fasse, mais qu’il ne donne pas de leçons à l’Algérie. Nous n’avons que faire de ses menaces. La déclaration européenne assurant que l’UE était «prête à faire face à tout type de mesure coercitive appliquée à un Etat membre» ne nous impressionne pas, et d’ailleurs la réponse d’Alger n’a pas tardé via le ministère des Affaires étrangères qui a accusé le chef de la diplomatie de la Commission de privilégier les intérêts de l’Espagne au détriment de ceux de l’Europe.
Ce Borrell est bien connu pour sa diplomatie à rebrousse-poil, son arrogance et ses nombreuses casseroles. A ce sujet, il semble que les instances européennes soient les placards attitrés des politiciens ayant fait preuve d’«indélicatesses» lors de leurs mandats dans leur pays d’origine. Notre article consacré à la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est assez explicite sur ce fait. Quoi qu’il en soit, dans la batterie de cuisine qui suit Borrell dans tous ses déplacements, nous citerons, entre autres, un délit d’initié qui lui a valu une amende de 30 000 euros, un scandale de fraude fiscale, une contrainte de démission suite à une affaire de conflits d’intérêts alors qu’il présidait l’Institut universitaire européen de Florence, et puis différentes déclarations intempestives telles que son tweet lors de son retour de Kiev et de Boutcha, en Ukraine, le 8 avril dernier : «Cette guerre doit être gagnée sur le champ de bataille», ou encore : «Nous fournissons des armes, l’armée russe fournit les morts», et en 2018 : «Les Américains n’ont eu qu’à tuer quatre Indiens pour obtenir l’indépendance.»
Nous informons Josep Borrell, concernant le génocide des nations amérindiennes, qu’environ 12 millions d’autochtones sont morts à l’intérieur des frontières géographiques actuelles des Etats-Unis entre 1492 et 1900, selon Russell Thornton, anthropologue américain de la nation Cherokee et professeur d’anthropologie à l’université de Californie à Los Angeles, dans son livre Holocauste et survie des Indiens d’Amérique : Histoire de la population depuis 1492. Pour ce qui est de la guerre en Ukraine, oui, Monsieur Borrell, vous avez raison, cette guerre sera gagnée sur le champ de bataille mais pas par vos amis nazis, et bientôt, que cela vous plaise ou non, l’Ukraine n’existera plus et la question de son entrée dans l’Europe ne se posera même pas. Les citoyens européens apprécieront le fait que vous ayez investi, avec votre cheffe Von der Leyen, aussi corrompue que vous, des millions d’euros de leurs impôts dans une guerre perdue d’avance. Tout le monde ne s’improvise pas chef de guerre, Monsieur Borrell, et les cadavres fournis par l’armée russe vous sont imputables, car vous avez tout fait, vous et la furie qui dirige la Commission européenne pour alimenter cette guerre en argent et en armes.
Concernant l’impéritie du gouvernement espagnol actuel, José Manuel Garcia-Margallo, député européen et ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Rajoy, a sévèrement critiqué Sanchez sur la chaîne espagnole Telecinco et a estimé que le fait d’être allé se plaindre à l’Union européenne était une erreur. Il a également déclaré que la crise diplomatique avec l’Algérie constituait le «plus grand désastre diplomatique en Espagne depuis 1975», ajoutant : «Le problème n’est pas l’Espagne, mais Sanchez.» Une autre personnalité politique espagnole, Ines Arrimadas, la dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos, a qualifié Pedro Sanchez de «danger public à la Moncloa» dans une interview publiée par La Razon. Autre exemple du désaccord de la classe politique espagnole avec Sanchez, l’ancien ambassadeur d’Espagne en Algérie, Javier Jimenez Ugarte, qui déclare : «C’est une crise d’une ampleur inimaginable. A mon âge, c’est la première fois que je vis une telle crise» et «il y a eu un manque de dialogue et de concertation à tous les niveaux avant la décision du chef de gouvernement Pedro Sanchez» a-t-il ajouté à propos du revirement de l’Espagne par rapport à sa position concernant le Sahara Occidental, décision qui a nui à «l’amitié que nous entretenions avec l’Algérie depuis de nombreuses années».
Il est clair que la politique suicidaire du gouvernement Sanchez mène l’Espagne tout droit à la faillite et Pedro Sanchez est fortement critiqué par l’opposition mais aussi par les citoyens espagnols qui réclament sa démission. Par ailleurs, la décision légitime du gel de tous les prélèvements bancaires pour les opérations de commerce extérieur de biens ou de services en provenance ou à destination de l’Espagne, décrétée par le gouvernement algérien en réaction à l’attaque espagnole, provoque les premières répercussions économiques sur les entreprises et l’économie espagnole, par exemple, la compagnie maritime espagnole Baleària qui relie les ports de Valence et de Mostaganem qui est à l’arrêt. Combien d’entreprises espagnoles et de travailleurs souffriront de l’aveuglement de leur gouvernement et d’une oligarchie occidentale dégénérée qui se moque du bien-être des citoyens et qui plonge des populations entières dans la précarité quand eux profitent de leurs nombreux privilèges et de leurs salaires plantureux ? Des populations entières sont plongées dans la misère totale à cause de la politique criminelle et des agissements irresponsables d’une minorité oligarchique au pouvoir.
Et, de fait, le gouvernement Sanchez ne résistera pas à la pression. Accuser l’Algérie d’obéir à un agenda russe, sur fond de la crise ukrainienne, comme le prouvent les propos des dirigeants politiques en Espagne et à l’Europe, démontre que notre pays est une cible de l’empire et que le programme initial qui se déroule actuellement en Ukraine visait à affaiblir la Russie pour ensuite s’en prendre à la Chine et puis à l’Algérie. Mais l’empire a mal jugé la force de la Russie car elle gagne sur le plan militaire et sur le plan économique. Néanmoins, les desseins de l’empire sont clairement perceptibles dans les propos des leaders occidentaux et nous les remercions de nous avoir éclairés. L’encerclement et les complots visant notre pays n’empêcheront pas l’Algérie d’être un acteur majeur au niveau international et de compter de nombreux partenaires et amis fiables de par le monde. Et nous prévenons le gouvernement Sanchez que s’il continue sa course autodestructrice en s’en prenant à notre pays, l’Algérie coupera le gaz et plongera l’Espagne dans le Moyen-Age, comme elle a puni le Maroc.
Quiconque cherchera à nous nuire, que ce soit l’Espagne ou ses larbins du Maroc, doit savoir que notre armée n’est pas une armée de pacotille, les exercices effectués récemment à Tindouf devraient en persuader nos ennemis potentiels. Les rêves et les chimères de l’empire de disloquer les nations se brisent actuellement en Ukraine et ils connaîtront le même sort si d’aventure ils s’en prenent à l’Algérie qui constitue un rempart infranchissable.
M. A.
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