Décentraliser

walis décentralisation
Une vue de la rencontre gouvernement-walis, le 14 septembre dernier. PPAgency

Par Abderrahmane Mebtoul – La décentralisation économique peut être définie comme un mode d’organisation de l’Etat qui confère à la région un rôle et un statut économique propre, caractérisé par une autonomie relative mais non indépendant de l’Etat régulateur central pour les grandes orientations stratégiques, tant politiques qu’économiques, cette autonomie étant donc encadrée par l’autorité nationale.

Toute décentralisation appelle les questions fondamentales suivantes : compétences du pouvoir local ; règles de composition et de fonctionnement des assemblées et exécutifs locaux ; ressources locales ; relations avec le pouvoir central ; modalités de transfert aux pouvoirs locaux et, enfin, concertation entre les différentes wilayas avec pour objectif une meilleure efficacité ressentie comme telle par la population, l’argument de base résidant dans la proximité géographique. Cela signifie qu’il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu’une solution nationale et que la diversité des situations locales impose une diversité de solutions pour s’adapter aux conditions locales spécifiques.

Une réelle décentralisation suppose une clarté dans l’orientation de la politique socio-économique, évitant des tensions et conflits entre le pouvoir local et central, permettant un nouveau cadre de pouvoir avec des nouveaux acteurs et des nouvelles stratégies élaborées, favorisant un nouveau contrat social national afin d’optimaliser l’effet de la dépense publique et rendre moins coûteux et plus flexible le service public. La création de ce nouvel espace public générerait une nouvelle opinion publique, voire une nouvelle société civile, permettant l’émergence de thématiques communes, de modes de proposition communs et donc déterminerait des choix collectifs optimaux.

Car une centralisation à outrance favorise un mode opératoire de gestion autoritaire des affaires publiques, une gouvernance par décrets, c’est-à-dire une gouvernance qui s’impose par la force et l’autorité, loin des besoins réels des populations, et produit le blocage de la société. La synchronisation de la gouvernance centrale et locale implique une réorganisation du pouvoir local dont la base est l’APC, renvoyant à l’urgence de la révision des textes juridiques qui ne sont plus d’actualité. C’est dans ce contexte que la commune doit apparaître comme un élément fédérateur de toutes les initiatives qui participent à l’amélioration du cadre de vie du citoyen, à la valorisation et au marketing d’un espace.

C’est à l’Assemblée communale que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l’accueil des entreprises et de l’investissement devant se constituer en centre d’apprentissage de la démocratie de proximité qui la tiendra comptable de l’accomplissement de ses missions, permettant de passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités locales entreprises et citoyennes. La structure la plus appropriée pour créer ce dynamisme, c’est la création de six à huit chambres de commerce régionales qui regrouperaient l’Etat, les associations, les entreprises publiques et privées, les banques, la formation professionnelle et les universités et autres centres de recherches, le wali servant de régulateur afin de favoriser la création de richesses.

Après le tout Etat, l’heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité et à la recherche de toutes formes de synergie territoriale afin de favoriser une démocratie participative tenant compte de notre riche anthropologie culturelle, conciliant l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale et territoriale.

A. M.

Comment (5)

    lhadi
    24 septembre 2022 - 7 h 48 min

    Bien que j’oeuvre, avec la santé morale, pour la libéralisation de l’Algérie adamantine des griffes d’un système d’un autre âge qui obère tout développement d’un Etat fort, d’une république solide que j’affectionne particulièrement, mon patriotisme me pousse, aussi, à lutter contre tout ce qui est contraire à l’édification d’une société d’hommes et de femmes convaincus de la destinée commune.

    Par conséquent, quand souffle l’esprit anti national, avivé par certains groupuscules qui se révèlent porteurs, de manières plus ou moins ouvertes, une idéologie séparatiste alors l’esprit de vigilance qui nous habite doit se manifester avec plus de force que jamais. A ce propos, si Machiavel, le prince de la ruse, était algérien, il serait un enfant de choeur devant ces Erostrates qui usent d’une arme des plus tranchantes que l’on appelle le séparatisme, le fédéralisme, l’autonomie, le régionalisme qui sont, sans aucun doute, une morgue que l’on peine à imaginer.

    Mais quand c’est un brasier de la colère d’ordre social, la responsabilité qui nous anime doit être à l’écoute pour oeuvrer à rendre effective une politique de décentralisation ô combien nécessaire pour l’édification d’une Algérie apaisée condition sine qua non pour faire face aux défis et et aux enjeux qui l’assaillent.

    Cette réalité, répétée à satiété, trouve un écho de plus en plus favorable chez nos compatriotes qui partagent un combat, une certitude : Il n’est plus question d’accepter l’archaïsme, le conservatisme et l’ultracrépidarianisme qui balafrent le visage de l’Algérie comme une fatalité, un fléau qui nous laisserait impuissant.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Abou Stroff
    21 septembre 2022 - 15 h 26 min

    décentraliser semble suggérer ou ordonner le professeur mebtoul et tout ira bien dans le meilleur des mondes.
    or, avant toute action, n’est il pas nécessaire d’analyser concrètement une situation concrète?

    il s’avère que dans un système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation, celui ou ceux qui contrôlent la distribution de la rente contrôlent et l’Algérie et les algériens.

    en termes crus, au nom de quoi les rentiers du système abondonneraient ils l’instrument de leur domination (la rente et sa distribution) au profit de leurs clients (ceux qui reçoivent des miettes de rente pour qu’ils ne fassent pas de boucan)?

    ceci dit, reconnaissons que les « élus » que la décentralisation pourrait hisser au rang de co-gestionnaires de la rente, dans leur grande majorité, ne représentent qu’eux mêmes (voir les différents taux de participation aux différentes élections, y compris l’élection présidentielle), ne s’intéressent guère à la gestion de la chose publique, mais essaient de se rapprocher le plus près possible de la mangeoire en vue de jouir des bienfaits de la rente.

    quant à cette histoire de « partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité et à la recherche de toutes formes de synergie territoriale afin de favoriser une démocratie participative tenant compte de notre riche anthropologie culturelle, conciliant l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale et territoriale », reconnaissons que les envolées lyriques du professeur auront autant d’impact sur l’évolution de la société algérienne qu’un pet et un seul dans la stratosphère sur la couche d’ozone au dessus de l’antarctique.

    Banques Régionales
    21 septembre 2022 - 12 h 35 min

    Le Financement local est a la Base.
    – Des Incitations Nationales
    – Des vraies Banques Régionales et des Systèmes de Financement Privés
    Ingénierie Financière
    / La Connaissance des Atouts des Régions
    – L’autonomie de Décision Locale
    – Le Contrôle rigoureux
    Le reste Suivra

    lhadi
    21 septembre 2022 - 10 h 48 min

    Le citoyen algérien que je suis a toujours plaidé pour une politique d’aménagement du territoire qui aura pour but principal de répartir harmonieusement sur le territoire la production des richesses.

    Cette politique visera d’abord à résoudre les problèmes de l’emploi, conséquence du développement très inégal des activités et des régions. En particulier, elle tendra à réaménager et réanimer les régions, à rééquilibrer, à faire sortir les régions de leur sous développement régional.

    La définition des objectifs et des moyens de l’aménagement du territoire sera un des aspects du plan démocratique. La détermination des opérations à engager, région par région, sera déterminée après une consultation démocratique des intéressés dans le cadre des orientations du plan.

    

Des critères d’implantation industrielle doivent être fixés aux grandes entreprises publiques et privées. Une action volontaire sera menée en matière d’infrastructure, en particulier de transport et de télécommunication, pour développer les régions désavantagées.
 Les pouvoirs seront décentralisés et les activités économiques, sociales et politiques au niveau de la région, du département et de la commune coordonnées. 
Décentralisation et coordination permettront, avec le concours d’un personnel qualifié et grâce aux techniques actuelles, d’adapter les services communaux aux taches et au rythme de la vie de la nation moderne.

    


La coopération intercommunale doit être favorisée, s’associer démocratiquement pour élaborer ensemble le plan d’avenir, pour réaliser les équipements fonctionnels dans les conditions financières les plus avantageuses. Cette coopération permettra d’assurer de façon démocratique l’évolution nécessaire des structures communales. 
Elles doivent pouvoir se réserver tous les terrains indispensables à l’implantation de zones d’emplois, aux équipements publics et aux logements. L’expansion rapide exige de gros investissements qui doivent bénéficier de mesures spéciales dans le contexte d’une programmation régionale.




    La mise en oeuvre de la réforme régionale doit assurer la collaboration active des citoyens à la vie économique et sociale de leur région. Elle doit se réaliser dans le respect des collectivités locales.

    L’organisation de la région ne doit pas être conçue comme un simple échelon administratif, éloignant un peu plus les administrés de l’administration. Il s’agit d’assurer une véritable décentralisation des décisions au niveau de la région. Les attributions devant lui êtres conférés doivent résulter d’un transfert de compétences du pouvoir exécutif central à la région. Dotée de ses propres services administratifs, techniques et économiques, elle en assumera la gestion. Ils devront être consultés par le gouvernement sur toutes les questions relatives à la politique économique et sociale de la région ; ils seront consultés pour l’élaboration du plan national chargé de mettre en œuvre le plan régional de développement, partie intégrante du plan nationale.

    L’existence d’une organisation régionale ne peut en aucun cas mettre en cause le caractère indivisible de la République proclamé par la constitution.

    


C’est autour d’un programme, d’un contrat de législature, qu’on doit apporter l’adhésion afin de contribuer à instaurer dans notre pays la politique économique et sociale dans le respect des libertés publiques et de la souveraineté du peuple.

    Ce programme élaboré, permettra d’assurer et de développer l’initiative et la responsabilité personnelle des citoyens dans tous les secteurs de l’activité économique.


    

L’élaboration des idées neuves et des conceptions nouvelles sur des bases solides et d’actions concrètes dans la fraternité active seront un des socles de la volonté politique pour trouver les remèdes à tous les maux inhérents au sous développement.


    

Fraternellement lhadi
    
([email protected]

    Belveder
    21 septembre 2022 - 9 h 48 min

    Le Pouvoir centrale s est toujours gardé de donner des prérogatives aux élus de terrains c est une maniére de tirer les ficelles a distance
    Ces mémes élus (s ils sont vraiment élus) se complaisent dans cette situation en s enfermant dans leur bureaux avec la politique de TAKHTiiii RASSI et ca vient d en HAUT c est pas de ma faute

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