L’historien Ali Farid Belkadi revient sur le crime français impuni du 8 mai 1945

8 Mai 1945 Sétif
L'ex-secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants, à Sétif en 2015. D. R.

Une contribution d’Ali Farid Belkadi – Le ministre de l’Intérieur français et le préfet de Paris viennent d’interdire une manifestation commémorant les crimes commis par la France coloniale le 8 mai 1845 en Algérie. Le Collectif unitaire franco-algérien écrit à ce propos : «Nous venons, encore une fois, d’être frappés par un arrêté préfectoral, en date du 5 mai 2023, d’interdiction de rassemblement pour la commémoration des massacres de l’autre 8 mai 1945, le dimanche 7 mai 2023, sur la place de la République à Paris, que nous avions pourtant déclaré dès le 4 avril 2023, c’est-à-dire plus d’un mois avant la date en question. Pour nous, les interdictions de manifestations publiques se suivent et se ressemblent.»

Oradour-sur-Glane

Il y a soixante-dix-huit ans eut lieu l’ethnocide du 8 mai 1945 à Sétif, de même qu’à Guelma et à Kherrata les jours suivants. Ce massacre de populations civiles algériennes innocentes, c’est un peu l’histoire, un an plus tôt, du village d’Oradour-sur-Glane dans le Limousin (France). Sauf qu’à Sétif, Guelma, Kherrata et leur région la sinistre besogne s’est répétée une bonne centaine de fois, avec en prime les bombardements de l’aviation et de la marine de guerre françaises, durant quinze jours et pratiquement sans discontinuité. Une extermination systématique à caractère ethnique de tout ce qui vivait dans l’arrière-pays de vastes régions de l’Est algérien s’ensuivit, à l’abri du regard des troupes alliées (anglaises, américaines, canadiennes) qui venaient de sauver la France et les Français de la barbarie nazie.

Le tort des Algériens : ils voulurent fêter la fin de la Seconde Guerre mondiale en insérant des slogans qui exigeaient l’indépendance de leur pays. Bilan : plusieurs milliers de morts. La France, qui venait d’être délivrée du joug nazi, au nom du slogan Liberté-Egalité-Fraternité, n’admettait pas le droit pour les Algériens de disposer d’eux-mêmes.

Parmi les soldats alliés figuraient des dizaines de milliers de combattants algériens qui participèrent de leur chair et de leur sang à la libération de la France. Jusqu’à nos jours, des tombes jonchent par centaines les carrés des cimetières militaires de France. Ce sont celles des soldats algériens morts au champ d’honneur français pour la défense des valeurs de ce pays. Le soldat inconnu, dont on ravive si souvent la flamme sous l’Arc de triomphe des Champs-Elysées, à Paris, est peut-être l’un d’entre eux. Rappelons qu’Oradour-sur-Glane est un village de la Haute-Vienne (France) dont la population fut massacrée par les soldats allemands le 10 juillet 1944. Il y eut 642 victimes, dont 443 femmes ainsi que des enfants qui furent brûlés vifs dans une église.

Jamais il n’y eut aucun procès pour punir les auteurs du génocide de Sétif. Par contre, 25 Allemands furent accusés, le 12 janvier 1953, pour leur participation à l’incendie d’Oradour-sur-Glane et au massacre des villageois français. Il y eut plusieurs condamnations à mort le 15 février 1953, des peines de travaux forcés furent prononcées pour «crimes contre l’humanité». L’intention valorisante contenue dans un entretien qu’il accorda en 1984 à l’auteur Boucif Mekhaled se souvient : «Très jeune, je sentais déjà, à partir de 1940, la montée du nationalisme et un changement dans nos rapports avec les Européens. Avant cette date, on craignait ces Européens qui nous paraissaient supérieurs mais la haine allait nous donner du courage et on arrivait même à les insulter. J’ai été frappé par cette attitude et ce changement dans notre état d’esprit.»

Les soldats musulmans avaient appris à se battre dans un contexte international, avec des armes performantes et ils se rendaient enfin compte qu’ils avaient la même valeur et la même bravoure que les soldats canadiens ou américains. La guerre d’Indochine sera également une très bonne école de guerre pour les soldats algériens qui firent partie du corps expéditionnaire français en Asie. Au lieu de la reconnaissance de leurs droits, ils ne récoltèrent que le mépris ordinaire. La Charte de l’Atlantique, promulguée le 14 août 1941 par F. Roosevelt et W. Churchill, qui stipulait, entre autres, «le droit à l’autodétermination pour tous les peuples, ainsi que la libération de la peur et de la faim» fut ignorée par les Français. Le fruit était mûr, l’esprit du 1er novembre 1954 aussi.

L’exemple de l’ex-président Ahmed Ben Bella – qui est aussi celui d’autres soldats musulmans de l’armée française – est assez édifiant, qui met en lumière l’engagement des soldats algériens dans la guerre qui opposa les Européens entre eux, avant de déchanter et d’engager la lutte contre le colonialisme, avec armes et bagages pour la libération de l’Algérie. Ben Bella fut rappelé par l’armée française à Tlemcen. C’est au côté d’un groupe d’engagés marocains qu’il commandait que l’ancien président algérien mena plusieurs batailles contre les soldats allemands en Italie, à Montano, à la Silva ou à Santa Croce.

C’est Ahmed Ben Bella et son groupe qui attaquèrent la colline stratégique de Cassino, en Italie, à 11 h, un certain soir de l’hiver 1944, pour couper la retraite aux soldats allemands. L’ex-président algérien eut même le rare courage d’aller chercher à trois reprises consécutives plusieurs fusils-mitrailleurs abandonnés par des soldats français dans un no man’s land infesté de soldats allemands. En rampant comme les héros des films d’Otto Preminger ou de R. Brooks. De Gaulle, dit-on, lui accrocha une médaille à la poitrine pour hauts faits de guerre.

620 866 millions de francs de frais d’occupation. La France affaiblie par une autre guerre, celle de 1914-18 voyait, impuissante, les Allemands envahir ses terres. L’idéologie conquérante allemande et la volonté d’Hitler de prendre sa revanche sur le Traité de Versailles avaient, en très peu de temps, accaparé 45% du territoire français. Au nord et au nord-ouest de la France, les Allemands avaient expulsé quelque 2 500 propriétaires terriens et 110 000 ha furent confisqués. 620 866 millions de francs de frais d’occupation furent exigés de la France par les Allemands. L’Allemagne accorda le droit à l’armée française, dite d’armistice, de fabriquer 600 avions, à la condition d’en faire 3 000 pour les Allemands en zone nord. Outre Paris, un grand nombre de villes françaises étaient occupées par les forces allemandes, dont Lyon, Le Havre, Rennes, Metz, Strasbourg, Orléans, Cherbourg, Alençon, Bayeux. Les Algériens virent avec étonnement l’installation à Alger du Comité français de libération nationale dont la double présidence revint aux généraux de Gaulle et Giraud. Ce comité sera remplacé, le 3 juin 1944, par le Gouvernement provisoire de la République française.

C’est ainsi qu’Alger devint, dès lors, la capitale de la France libre, dans un pays occupé par la France depuis plus d’un siècle. Ce paradoxe de nouveaux vaincus colonisant d’anciens vaincus n’échappera pas aux nationalistes algériens qui voulaient rétablir l’identité nationale.

D’abord, au travers de revendications élémentaires légitimes. Les alliés algériens venaient de participer à la libération de la France et ils s’attendaient à un changement de comportement à leur égard de la part des Français, ne serait-ce qu’en souvenir des bienfaits reçus, confortés en cela par la situation humiliante faite aux Français par les Allemands qui rejoignait la leur.

Maréchal, nous voilà !

Cependant que sur fond d’occupation étrangère retentissait en France l’hymne Maréchal, nous voilà ! Jean Anouilh créait Le rendez-vous de Senlis Jean ; Cocteau La Machine à écrire ; Albert Camus L’Etranger ; Henry de Montherlant La Reine morte ; Sacha Guitry N’écoutez pas mesdames ; Saint Exupéry Le Petit Prince et Colette Gigi. En 1944, Albert Camus récidivait avec Le Malentendu et Yves Montand donnait un récital à Paris pendant sept semaines. Les musulmans, eux, se battaient pour l’honneur et la liberté de la France et des Français.

Le maréchal Pétain écrivait : «Nous nous attacherons à détruire le funeste prestige d’une pseudo-culture purement livresque, conseillère de paresse et génératrice d’inutilités.»

Le maréchal Herman Goering, successeur désigné de Hitler et qui se suicida après sa condamnation à mort au Procès de Nuremberg, disait : «Je considère comme territoire conquis toute la France que nous avons occupée. J’ai l’intention de piller et de piller largement (…) pour moi, la collaboration n’a qu’un seul sens : s’ils (les Français) fournissent tout et de bon gré, jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus, dans ce cas je collabore.» Les journaux de l’époque, en Algérie, consacraient des colonnes entières au retour au pays des tirailleurs algériens qui allaient se battre en lieu et place des Français d’Algérie et de ceux de France. On pouvait lire dans les journaux de l’époque : «Les glorieux tirailleurs algériens qui, de l’Italie au Rhin, se sont illustrés dans cent combats, accumulant les faits d’armes et les citations, rentrent maintenant au pays dans l’euphorie de la victoire. Sous une pluie de fleurs, l’héroïque 7e RTA a fait ce matin à Alger une rentrée triomphale.» Le mardi 1er mai 1945, déjà, des dirigeants du bureau clandestin du leader du PPA (Parti populaire algérien) de Messali Hadj – ce dernier, emprisonné, venait d’être transféré quelques jours plus tôt d’EI-Goléa, au cœur du Sahara, à Brazzaville au Congo (23 avril 1945) – décidèrent d’organiser des manifestations pacifiques, le 1er mai 1945, «afin de montrer aux autorités françaises et à l’opinion internationale la volonté des Algériens de vivre libres et indépendants».

Au niveau de la rue d’Isly – actuelle rue Larbi-Ben-M’hidi, au centre d’Alger –, les pieds-noirs se mirent à tirer sur les manifestants de leurs balcons, le plus naturellement du monde, sans être inquiétés par personne. Yacef Saâdi, qui deviendra le chef de la Zone autonome d’Alger durant la Guerre de libération nationale (1954-62), faisait partie de la manifestation. Il écrit dans ses Mémoires : «L’une des processions empruntant la rue d’lsly fut prise à partie par la police qui se mit à tirer sans sommations. Un porte-drapeau s’écroula à côté de moi, tué sur le coup. On dénombra plusieurs morts et blessés.» Mohamed Belhefaf, le premier martyr de Mai 1945.

Un autre militant, Benali Boukort, parle de soldats français qui avaient mitraillé les manifestants : Mohamed Belhefaf qui fut le premier martyr de ces événements de Mai 1945 – ceux de Sétif allaient suivre quelques jours plus tard – dit à son voisin : «Je suis touché, frère, reprends l’étendard.»

Il y eut plusieurs morts et sur les 9 blessés graves transportés à l’hôpital Mustapha, aucun ne survivra. Plusieurs dizaines d’arrestations furent opérées parmi les manifestants. A Oran, on releva un mort et plusieurs blessés parmi les Algériens ce même jour.

Le PCA est contre les manifestants

Le Parti communiste algérien (PCA), dans un tract daté du 3 mai 1945, et intitulé «A bas les provocateurs hitlériens», rejeta la responsabilité des incidents sur les dirigeants nationalistes algériens qui furent assimilés à des nazis : «La provocation vient du PPA qui prend ses mots d’ordre à Berlin, chez Hitler, celui qui massacre et torture sans distinction les vaillants soldats de l’armée française, européens et musulmans (…) le PPA développant en Algérie ses mots d’ordre d’indépendance, de création du maquis algérien et semant la haine entre Algériens, en organisant des troubles, est le parti qui applique en Algérie les mots d’ordre que donnent les hitlériens à la radio nazie.»

La CGT, alliée au Parti communiste algérien, dénonça «cette attitude criminelle des musulmans algériens», en proclamant à nouveau «l’union contre le fascisme». De jeunes appelés algériens du service militaire organiseront le 2 mai 1945 une manifestation politique au cours de laquelle ils entonnèrent l’hymne algérien Min djibalina (De nos montagnes), créé en 1933 par le poète Moufdi Zakariya (1908-77). On doit à ce dernier la création de l’hymne national algérien, qui sera mis en musique par Mohamed Triki en 1956, avant d’être arrangé par le compositeur égyptien Mohamed Fawzi. «Ô France ! Le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre», aucun dialogue tenté avec les Français n’ayant abouti. D’autres manifestations musulmanes algériennes en faveur de l’indépendance seront encore réprimées d’année en année dont celle qui eut lieu lors du défilé populaire du 14 juillet 1953 à Paris, au cours de laquelle on releva plusieurs morts. Le 17 octobre 1961, des manifestants algériens furent jetés à la Seine.

Un crime contre l’humanité

Yalla Abdelkader, le chef du groupe scout AI-Hayat, qui vécut les événements de Sétif, contacta les autorités locales pour obtenir la permission d’organiser une cérémonie de recueillement : «Nous voulons faire une prière à la mosquée pour remercier Dieu d’avoir mis fin à la guerre et de nous avoir donné la victoire. Ensuite, nous irons déposer une gerbe de fleurs au Monument aux morts.» Tel fut, semble-t-il, le point de départ de la terrible répression de Sétif. Ce jour-là, qui était jour de marché, permettait aux paysans algériens de venir vendre leurs produits en ville. En outre, il correspondait à la fin du conflit mondial, à la grande joie de tous ceux qui avaient un membre de leur famille engagé dans la guerre. C’est donc par milliers que les Algériens s’étaient regroupés en ville. Ferhat Abbas s’associa également à la victoire remportée par les troupes alliées en faisant remettre au gouverneur général de l’Algérie, ce 8 mai 1945, une lettre qui disait, entre autres, «le rassemblement des Amis du manifeste et de la liberté qui groupe tous les musulmans, sans distinction d’opinion, fidèle interprète des masses musulmanes, s’associe, en ce jour solennel de la victoire et de la démocratie, à la joie et à la fierté des armées alliées et des peuples libres.

Conscient d’avoir contribué à cette victoire par l’effort et le sang de ses enfants, le peuple algérien assure le peuple français, le gouvernement de la République et les gouvernements des Nations unies de sa solidarité inébranlable dans la marche vers la conquête des libertés humaines». Les Amis du manifeste et de la liberté (AML) regroupaient des Algériens de tous bords, les oulémas, le PPA de Messali Hadj, les intellectuels, les marabouts, les socialistes, les communistes…

Le nombre des adhérents aux AML s’élevait à 500 000. Le 8 mai 1945, le cortège devait partir de la mosquée, vers 9 h 15, pour se rendre au Monument aux morts. L’autorisation avait été accordée par les autorités administratives françaises. Le service d’ordre des Algériens veillait au désarmement des manifestants. Le drapeau algérien figurait parmi ceux des pays alliés anglais, américain et russe. La manifestation devait être distincte de celle des Européens qui devait avoir lieu l’après-midi. 200 scouts en tenue ouvraient la marche en chantant des hymnes patriotiques. Les pancartes et les banderoles furent déployées qui disaient : «A bas le colonialisme ! Vive l’Algérie libre et indépendante !» «Libérez Messali !» La police française a tenté de s’emparer de l’étendard algérien, ainsi que des banderoles brandies par les manifestants. Une marée humaine les en empêcha.

Le porteur du drapeau Saal Bouzid fut abattu par un policier. Les noms des responsables du massacre des Algériens sont connus. Le commandant Rouire, chef d’état-major, assisté des commandants Biraben, Bobillon et Mazuca. Les Zerkowitch et Boissenot, Lestrade-Carbonnel, le préfet de Constantine et le sous-préfet Achiary. Les commissaires Tort, Valere, Chauveau et Oliveri.

Pour la milice, Champ, président des anciens combattants, Garivet, Cheylan Gabriel, Trazirini, Jean Alexandre, ainsi qu’un Algérien d’origine juive : Attali. Les juifs prirent une part active à la curée. Quelques années auparavant, le 7 octobre 1940, une ordonnance signée par le maréchal Petain, par son garde des Sceaux Raphaël Albert ainsi que par le ministre de l’Intérieur, Marcel Peyrouton, abrogea le décret Crémieux qui accordait depuis 1870 la nationalité française aux juifs d’Algérie. Considérés comme indigènes de second ordre, les juifs algériens perdaient ainsi tous les droits acquis depuis 1870. Autrement dit, l’Edit d’expulsion d’Espagne, revu et corrigé par le gouvernement de Vichy. Des fetwas émises par les religieux musulmans circulèrent parmi les populations, qui interdisaient aux Arabes et aux Kabyles d’acheter les biens confisqués des juifs par solidarité. Edit d’expulsion des juifs d’Espagne (1482) : «Au prince Don Juan, notre très cher et très aimé fils et aux infants, prélats, marquis, comtes, maîtres des Ordres, (…) salut et grâce !

Sachez que nous avons été informés qu’il existe et qu’il existait dans notre royaume de très mauvais chrétiens qui judaïsaient de notre sainte foi catholique et, certes, très préjudiciable pour les chrétiens que cette communication avec les juifs. Déjà, dans les Cortès que nous avons tenus l’année dernière à Tolède, nous avions ordonné d’accorder aux juifs des juiveries dans toutes les villes où ils pussent vivre dans leur péché. En outre, nous avions ordonné d’établir dans nos royaumes et seigneuries d’inquisition, laquelle existe comme vous le savez depuis douze ans, durant lesquels elle a trouvé beaucoup de coupables, ainsi que nous en avons été informés par les inquisiteurs et par d’autres personnes religieuses, qui, par leurs relations, leurs entretiens et leur communication avec les juifs, se sont laissé entraîner par ces derniers.

Ceux-ci usent de plusieurs moyens et manières pour soustraire les fidèles à notre sainte foi catholique et les instruire dans leur dangereuse croyance et les cérémonies de leur foi (loi juive), les invitant à des réunions où ils leur expliquent les fêtes juives qu’il est d’usage d’observer, essayant de les circoncire eux et leurs enfants, leur donnant des livres de prières, les avertissant des jeûnes importants, leur enseignant à transcrire des copies de la foi, leur annonçant les Pâques avant qu’elles arrivent, leur expliquant la façon de les célébrer et de les faire, leur donnant et leur portant de leurs pains azymes et de leurs viandes égorgées suivant leurs rites, les mettant en garde contre les choses prohibées par leur foi, les persuadant de la supériorité de la loi de Moïse, leur expliquant qu’il n’y a point d’autre loi, ni d’autre vérité que celle-là ; ce qui porte préjudice, détriment et opprobre à notre sainte foi catholique. Pour obvier et remédier à cet état de chose, pour faire cesser cet opprobre et cette offense à la religion catholique, nous avons convoqué en conseil les prélats, les grands et les chevaliers de nos royaumes et autres personnes de sciences et conscience. Après mûre délibération, nous ordonnons de renvoyer de nos royaumes tous les juifs, et que jamais ils n’y reviennent. C’est pourquoi, par les présents édits, nous ordonnons à tous les juifs et juives, quel que soit leur âge, qui vivent, demeurent et sont dans les royaumes et seigneuries susmentionnés d’en sortir au plus tard jusqu’à la fin de juillet prochain, année courante, eux, leurs fils et leurs filles, serviteurs, servantes et familiers juifs, petits et grands, quel soit leur âge.

Il ne leur sera pas permis de revenir dans nos Etats soit délibérément, soit de passage, soit de n’importe quelle manière. En cas de contravention au présent édit, si l’on trouve des juifs dans nos royaumes, au cas où ils y reviendraient d’une manière quelconque, ils encourent la peine de mort et la confiscation de tous leurs biens pour notre chambre de fisc. Nous mandons et ordonnons qu’aucun, ni personne dans nos royaumes susmentionnés, quelles que soient sa condition et sa dignité, n’ait l’audace de recevoir, ni accueille ni défende publiquement ni secrètement juif et juive, passé la date de fin de juillet et au-delà, à jamais, à perpétuité dans ses terres, ni dans ses maisons ni sur aucun de ses points des susdits royaumes et seigneuries. Toute contravention à cet ordre entraînera pour le coupable la perte de tous ses biens, vaisseaux, forteresses et autres héritages.

Et que pour lesdits juifs puissent prendre leurs mesures durant ce délai qui leur est accordé jusqu’à la fin juillet, nous leur accordons dès à présent notre protection royale à eux et à leurs biens pour que, durant cet intervalle et jusqu’au jour fixé, ils puissent vaquer à leurs affaires en toute sécurité, vendre, échanger et se défaire de tous leurs biens, meubles et immeubles et en disposer à leur volonté.

Nous permettons donc et accordons pleine faculté auxdits juifs et juives pour qu’ils fassent sortir desdits royaumes et seigneuries leurs biens et trésors par la mer et par la terre, à l’exception de l’or, de l’argent et de toute espèce de monnaie monnayée et de toutes les choses défendues par les lois de nos royaumes, sauf aussi les denrées dont l’exportation est prohibée. Nous faisons savoir à tous les conseils, tribunaux, regidors et chevaliers ainsi qu’aux hommes bons de nos dits royaumes et seigneuries et à nos vassaux de mettre en exécution notre mandement et son contenu et d’y prêter aide et assistance en cas de besoin. Tout contrevenant encourra la peine de confiscation de ses biens par notre fisc.

Et pour que nos ordres parviennent à la connaissance de tout le monde et pour que personne ne prétende les ignorer, nous mandons que la présente lettre soit annoncée publiquement dans les places, marchés et autres endroits par le crieur public et par-devant l’écrivain public. Enfin, nous ordonnons à tous ceux dont on aura requis services de le faire, sous peine d’être traduits devant notre cour dans les quinze premiers jours et d’encourir la peine susmentionnée. Tout écrivain public invité à témoigner en cas de contravention à nos ordres le fera sous seing privé ; de la sorte, nous saurons comment nos ordres sont exécutés.

Fait dans la ville de Grenade, le trente et unième jour du mois de mars, l’an mille quatre cent quatre-vingt-douze de N.-S. Jésus-Christ.»

Paupol, Paoulo et Loulou, des miliciens fascistes

Le journal communiste Liberté du jeudi 7 mars 1946, citant les propos du parlementaire Fernand Grenier écrit : «La plupart de ces miliciens sont français de fraîche date, ils s’appellent Gremona Paupol, Grémona Antoine, Grima Loulou, Paoulo di Malta, Alfred Luset père et fils, Emest Colin, tous volontaires, pour la fusillade et fascistes, bien entendu».

C’est à la suite de l’assassinat de sang-froid de Saal Bouzid que débuta l’émeute de Sétif. Les Algériens qui fuyaient sous les coups de feu des policiers agressaient à leur tour tous les Européens qu’ils rencontraient. Partout résonnait l’appel à la révolte et au djihad. A 13 h, le couvre-feu était instauré et l’état de siège décrété à 20 h. L’armée, la police et la gendarmerie sillonnaient les quartiers arabes de Sétif. La loi martiale fut proclamée et en même temps on distribuait des armes aux Européens.

L’écrivain Kateb Yacine, collégien à l’époque, qui fut le témoin oculaire des événements de Sétif, écrit : «Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines de milliers de victimes. A Guelma, ma mère a perdu la mémoire (…) On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle ; c’était un grand massacre. J’ai vu les Sénégalais qui tuaient, violaient, volaient.»

A Guelma, où avait également eu lieu une manifestation pacifique, la milice européenne s’est livrée à un véritable pogrom contre la population musulmane. Tout Arabe rencontré en ville était tué ou arrêté. Ferhat Abbas évoque dans un discours prononcé le 26 mai 1946, à Tizi Ouzou, les 800 musulmans de Guelma qui furent fusillés sans jugement. Tous les hommes âgés entre 18 et 30 ans seront arrêtés à leur domicile puis fusillés. A EI-Eulma (Saint Arnaud) près de Sétif, à Ouled Zenati, à Constantine, à Annaba, à Jijel, à Skikda (Philippeville), la chasse à l’homme est également ouverte. La Marine s’y met aussi.

Près de 50 mechtas sont détruites. Le comble de l’horreur est atteint lorsque les automitrailleuses font leur apparition dans les villages et qu’elles tirent à distance sur les populations qui fuient vers les montagnes. Les blindés sont relayés par les militaires arrivés en convois sur les lieux, cependant que les villages musulmans situés en bordure de la mer sont pris sous le feu des bâtiments de guerre français. Le soulèvement se généralisa à d’autres régions de l’Algérie. A Saïda, dans la région d’Oran, la mairie fut incendiée et tous les circuits téléphoniques coupés. L’état de siège fut décrété et la ville fut encerclée par l’armée et la police. 47 membres du PPA furent arrêtés et traduits devant les tribunaux. 6 d’entre eux furent condamnés à mort.

Les rapports des journalistes de l’époque sont accablants. Les légionnaires se saisissaient des nourrissons par les pieds avant de les fracasser contre les murs ou sur les rochers. Le lieutenant Bermont déclare : «Dans un douar de la région de Guelma, 17 musulmans nous ont été présentés par la sûreté afin que nous les exécutions et nous nous avons été déchargés de cette corvée.» Un grand blessé de la Seconde Guerre mondiale, qui venait à peine d’être démobilisé et se trouvait sur la liste des personnes destinées à être fusillées, Aïssaoui Abdallah d’Héliopolis (région de Guelma), raconte : «J’ai vu des militaires et des miliciens parier sur des femmes enceintes pour savoir si elles portaient un mâle ou une femelle pour l’éventrer ensuite.»

Des fours crématoires

Pour masquer leurs crimes, les miliciens, parmi eux des éléments juifs, oublieux de l’ignominie dans laquelle les plongèrent les nazis et le régime de Vichy, brûlaient les cadavres dans des fours à chaux. L’opération dura une semaine. Un témoignage est rapporté par Benhamla Saci, qui habitait à quelques centaines de mètres du four à chaux d’Héliopolis. Celui-ci décrit l’insupportable odeur de chair brûlée et l’incessant va-et-vient des camions qui venaient décharger les cadavres, qui brûlaient ensuite en dégageant une fumée bleuâtre.

L’hebdomadaire Liberté sous la plume de Louis Rives, écrivait : «200 victimes ? Nous sommes loin du compte ! Et la milice, M. Tixier ?»

Une note adressée au général Tubert au lendemain des massacres par Roger Esplaas dit : «(…) L’armée a complètement rasé un douar… A Sétif, on m’a confirmé le caractère impitoyable de la répression qui a été exercé sur la région. On m’a cité les chiffres : 20 000 musulmans auraient été massacrés. La région nord de Sétif n’est plus qu’un vaste cimetière.»  Selon le général Weiss, 20 actions répressives auraient été menées dans la seule région de Guelma par 28 avions durant 15 jours.

Les croiseurs Duguay Trouin et le Triomphant ne cessaient pas de bombarder la région de Bougie, de Kherrata et de Jijel. A la tribune de l’Assemblée consultative, le ministre de l’Intérieur, Tixier, déclarait le 18 juillet 1945 : «D’après des rumeurs persistantes, systématiquement propagées en Algérie, en France métropolitaine, à l’étranger et particulièrement aux Etats-Unis, la répression civile et la répression militaire auraient causé la mort de 5 000, 10 000, 20 000 et même 30 000 victimes musulmanes. Fort heureusement, les victimes de la répression sont beaucoup moins nombreuses. Après des enquêtes sommaires dans les villes, les villages et les douars, les autorités civiles affirment que le total des victimes musulmanes ne doit pas dépasser 1 200 à 1 500.»

Dans son rapport sur les massacres de Sétif, le général Tubert écrit : «La raison d’Etat, la commodité d’une répression aveugle et massive permettant de châtier quelques coupables parmi les milliers d’innocents massacrés, l’immunité administrative de fait couvrant, par exemple, le sous-préfet de Guelma, fit délibérément et sans excuse arrêter et fusiller, sans autre forme de procès, des musulmans de la ville dont les familles réclament encore, en vain, une enquête, un jugement ou même une simple explication.»

Le chiffre de 45 000 morts semble avoir été adopté par le PPA à la suite du recensement minutieux établi par ses militants à l’époque.

Le consul général américain à Alger, selon ses propres investigations, citera le chiffre de 40 000 morts. Les oulémas, plus proches du terrain, avanceront le chiffre de 80 000 morts. C’est ce dernier chiffre que retiendra Rey-Goldzeiguer. Le fruit était mûr, l’esprit du 1er novembre 1954 aussi. Les Allemands ont reconnu leur culpabilité dans les crimes et les forfaits nazis, à l’inverse des Français.

Le 27 février 2005, l’ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdiére, en visite à Sétif, rend hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945 perpétrés par l’armée française. Il emploie les termes de «tragédie inexcusable» pour qualifier ces crimes contre l’humanité. Sans regrets, ni contritions, la République de la France et ses ministres, toujours imbus de leur empire colonial défunt, récusent évasivement les atrocités commises en Algérie au nom des valeurs françaises de Liberté/Egalité/Fraternité. Liberté pour les uns, asservissement pour les autres ; Egalité : dissemblance et disparité ; Fraternité : haine et hostilité. Aujourd’hui, les Algériens parlent des sauvageries massives commises par la France et les Français dans son ex-colonie. Un ministre français en vogue, qui ne compte aucun aïeul mort pour la France, ni pour la délivrance des Français, leur répond en termes statistiques de bâtis, d’échafaudages et de béton, laissés sur place par les Français. Il y a soixante-dix-huit ans, eut lieu l’ethnocide du 8 mai 1945 à Sétif. De même qu’à Guelma et à Kherrata les jours suivants. Ce massacre de populations civiles algériennes innocentes, c’est un peu l’histoire, un an plus tôt, du village d’Oradour-sur-Glane dans le Limousin (France). Sauf qu’à Sétif, Guelma, Kherrata et leur région, la sinistre besogne s’est répétée une bonne centaine de fois. Avec en prime les bombardements de l’aviation et de la Marine de guerre françaises, durant quinze jours et pratiquement sans discontinuité.

Si cela n’est pas une extermination à caractère racial, un ethnocide, il s’agit de quoi ?

A.-F. B.

Historien, anthropologue

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    Mandel
    17 mai 2023 - 16 h 17 min

    Le 8 mai 1945 a été le théatre d’atrocité qu’il ne faut pas minimiser. La mémoire s’entretient et le devoir de mémoire est une des solutions. Pour que le devoir de mémoire puisse être complet et surtout objectif, il ne faut pas passer sous silence et occulter qu’il y a eu également des européens assassinés, égorgés, femmes violées etc…. surtout dans des localités en dehors de Sétif .Rien n’excuse de part et d’autre de telles atrocités meme si d’un coté le nombre de victimes est plus important. Comme souvent, chacun raconte sa vérité avec des arguments vrais et d’autres inventés. Pardon pour ce jeu de mots « c’est de bonne guerre ». Les historiens eux-mêmes prennent beaucoup de précautions avant d’affirmer ou infirmer les conclusions de leurs enquètes. L’Algérie comme d’autres pays de l’Afrique a eu à subir la colonisation. La colonisation des pays n’est pas née au 19 eme siècle mais bien avant. L’Espagne a bien été envahie par les arabes pendant sept siècle. La France a repoussé les arabes en 732. Ces derniers étaient arrivés jusqu’à Poitiers. Avant les français, l’algérie était colonisée par les Ottomans (Turcs) etc….. A la lecture de certains commentaires, je remarque la haine de la France tout comme je remarque la haine de l’Algérie dans des commentaires suite à d’autres articles qui relatent des faits par des auteurs de l’autre bord. A mon avis, il serait bon soixante ans plus tard de modérer les commentaires surtout que la génération qui était en vie à cette période (hormis les enfants) n’est plus de ce monde. Personnellement, je ne me sens pas responsable. Devrais-je m’excuser d’être né dans une famille française qui a vécu en Algérie ?. Même si le devoir de mémoire doit perdurer, il doit se faire avec apaisement. Il est à remarquer que la France avec ce qu’elle a de plus beau et de plus mauvais, attire depuis l’indépendance en 1962 un nombre important d’Algériens qui n’hésitent pas à prendre la nationalité française pour ne pas dire celle du colonisateur. Sont-ils des traitres à leur pays???
    A mon avis, faire une manifestation pour la commémoration des évènements du 8 mai 1945 de Sétif sur le sol français est à la limite de la provocation. Les français vivant en Allemagne et encore moins l’état français souhaite commémorer la tuerie d’Oradour sur Glane à Berlin ou à Oran suite aux enlèvements, assassinats d’hommes, femmes et enfants ainsi que la disparrition pure et simple de beaucoup le 5 juillet 1962. Etant un descendant de « colons » que je ne renie nullement je pose une simple question. « Si en 1830 la France avait été colonisée par l’ Algérie, est ce que le sort des français aurait été meilleur que celui subi par les algériens? Je ne pense pas.

    Anatole France
    10 mai 2023 - 0 h 59 min

    Le 8 mai c’est le printemps. Le 14 juillet c’est l’été. Le 11 novembre c’est l’automne. Le 19 mars c’est la fin de l’hiver. En France, El Djazaïr c’est quatre saisons, et toute l’année. Le régime de Paris, la junte française et les médias-propagandes français n’ont plus que la guerre d’El Djazaïr pour entretenir le spectacle commémoratif. Le roman national français est emporté par un courant comme le journal de bord de Kevin Costner dans le film danse avec les loups.
    Comme le régime d’Emmanuel Macron n’a plus de stock de combattants du conflit de 39-45 pour les spectacles commémoratifs du 8 mai 1945, la junte française doit composer une feuille de match avec les anciens combattants de la guerre d’El Djazaïr. S’il existait une FIFA des commémorations, la France serait sanctionner pour anachronisme. En plus, la France profite de cette occasion du 8 mais qui concerne 39-45 et non la guerre d’El Djazaïr, pour faire l’apologie de crime contre l’humanité en continuant de décerner des prix et des médailles à ses chibanis soldats français, et accessoirement des harkA (rappel: one harki et des harkA). Pour le 14 juillet, la junte française se parera aussi d’un décorum de chibanis soldats français de la guerre d’El Djazaïr, et le régime de Paris décernera encore des prix et des médailles pour la décollation de plusieurs dizaines de milliers de Djazaïrihin au prétexte de la décapitation du Roy de France. Itou pour le 11 novembre, car il n’y a plus de poilus de la guerre 14-18 encore vie. Du coup ce sera encore la guerre d’El Djazaïr qui servira à habiller les cérémonies du 11 novembre. Tout ça, avec le 19 mars qui concerne la guerre d’El Djazaïr, ça fait beaucoup, ça bézef, c’est much to much. Mais plus pour longtemps car toute vie à une fin. Mais alors, comment qu’il fera le régime de Paris, et comment qu’elle fera la junte française pour les commémorations quand tous les chibanis (ça veut juste dire vieux, old! et pas vieux arabes dans le texte et l’incompréhension colonialo-française!) – je reprends – alors comment il fera le régime de Paris, comment elle fera la junte française pour les commémorations quand tous ses chibanis soldats de la guerre d’El Djazaïr seront morts?

    Anonyme
    9 mai 2023 - 19 h 59 min

    Un pays sans honneur, la France !
    Notre plus grand malheur n était pas qu on était colonisés mais qu on l à été par la France, le pays d une bassesse sans pareil au monde.

    Raïna
    9 mai 2023 - 17 h 30 min

    Excellente contribution de notre historien Ali Belkadi!
    Au pays des droits de l’homme et des bla bla.. interdiction a Paris pour les Algériens de manifester le 8 mai pour dénoncer les crimes abominables commis par la france coloniale en 1945 par contre ce 9 mai l’ultradroite raciste,fasciste et islamophobe a été autorisée à manifester…ou plutôt autorisée à déverser sa haine avec la bénédiction du préfet de Paris.

    Ceci-dit aujourd’hui nous vrais fils et petit fils de moujaheds et de chahids avons une part de responsabilité dans cette non reconnaissance de l’état français des crimes coloniaux et pour cause:
    Nous avons laissé certains traîtres qui furent au pouvoir et qui ont marchandé et bradé la mémoire de nos chahids par affairisme et par opportunisme au point où la france veut faire de ce devoir de mémoire une affaire de petits arrangements entre dirigeants…(visas,contrats,carte de résidence,soins en france..)

    C’est à nous peuple algérien de manifester notre volonté de mettre la france face à ses responsabilités et de lui faire reconnaître ses crimes,ses génocides et sa barbarie durant la période coloniale,nous avons besoin de toutes les franges de la société algérienne,
    avocats,historiens,juristes,intellectuels,universitaires,journalistes,artistrs,écrivains,magistrats…
    On aimerait aussi voir et savoir ce que pensent tous ces traîtres de faux moujahidines,de faux filles et fils de pseudo chahids qui touchent des pensions et qui souillent la mémoire et le sang de nos martyrs…

      dz
      9 mai 2023 - 23 h 12 min

      @ raina l ultra droite encore de la provocation mais jeboute suis d accord avec vous le gouvernement algerien ne devrait pas marchander la memoire de nos victimes comme sous la gestion de boutef qui est alle se faire soigner a l hopital militaire du val de grace antre des generaux assassins des algeriens aussaresses et compagnie ce jour je me suis dis l algerie des chouhadas est tombe bien bas et larbi ben mhdi doit se retourner dans sa tombe boutef et sa bande de traitre et de voleurs 12 ANS DE PRISON EST UN CADEAU POUR EUX c est la jutice letale comme en chine

    Cheveux gris
    9 mai 2023 - 15 h 01 min

    Comment se fait-il qu’aucune commémoration n’ait lieu à MELOUZA (massacre de 1957) ou a Oran (massacre du 5 juillet 1962) ? La Nuit rouge de la Soummam, La bleuïtte, etc…?

      ZZ
      9 mai 2023 - 16 h 55 min

      et la traitrise vous en penser quoi?CHEVEU GRIS

    inoui
    9 mai 2023 - 14 h 09 min

    et malgre tout cela des algeriens reclament aujourdhui des visas et de la naturalisation chez notre bienfaiteur

      Anatole France
      9 mai 2023 - 17 h 11 min

      Le malfaiteur a tué et pillé pour développer économiquement sa métropole, et il a imposé sa culture pour étendre et faire briller son empire. Le malfaisant a débarrassé le plancher mais n’a pas débarrassé sa francophonie. C’est la langue qui conduit pour des raisons économiques les habitants des territoires privés du développement par les barbares chez ces barbares même.

      Jojo
      10 mai 2023 - 2 h 33 min

      Ils ne reconnaîtront jamais les crimes contre humanité commis en Algérie ,ils ne considèrent pas les Africains comme Humains.
      Liberté égalité fraternité sur les façades des écoles, ’’c’est juste pour eux ’’ et cela m’à toujours fait sourire depuis que je suis petit

      Larbi_Ben_M'hidi
      12 mai 2023 - 7 h 56 min

      Ceux qui réclament la naturalisation sont des traîtres pour les vrais Algériens et l’Algérie. Demander un visa dans le cadre des échanges entre pays indépendants est une démarche normale.x

    Anatole France
    9 mai 2023 - 14 h 03 min

    C’est Oradour sur Glane avec des gros doutes. Il y a une énorme gène à propos du récit truqué d’Oradour sur Glane car le crime aurait été perpétré par des bouchers français et non par des allemands. La Facho frappe avec énormément de haine et condamne violemment ceux qui disent la vérité et elle les frappe de l’anathème de révisionniste.

    zz
    9 mai 2023 - 13 h 53 min

    @ mr belkadi votre article ma fait pleurer cette algerie meurtrie ces colons assassins cette barbarie contre un peuple desarme cette haine deferlante contre des civils cette injustice francaise et la france qui ne presente pas d excuse aujourdhui aucun mea culpa aucuns remords sur leurs crimes nos drigeants qui hesitent qui pactisent sur les souffrances de nos aieux nous n avons pas besoins de benjamin stora ou d un colloque historique les colonialistes ce sont les francais les bourreaux ce sont les francais point barre ont ne m est pas au meme niveau le bourreau et la victime si il faut passer par tribunal international faites le c est maintenant ou jamais ! surtout que tebboune ne vient pas en france

      hercule
      9 mai 2023 - 16 h 31 min

      Tout à fait d’accord avec toi. La france doit payer pour ses crimes en ALGÉRIE et notre président ne doit pas se rendre dans ce pays ennemi.

    Anonyme
    9 mai 2023 - 13 h 39 min

    Pour tout cela notre Président ne doit pas se rendre en France! Unetelle visite ne rapportera rien du tout ce genre de protocole doit être destiné à la RUSSIE

    Elephant Man
    9 mai 2023 - 13 h 25 min

    Excellente contribution Historique.
    642 victimes Oradour →→→
    les massacres de Sétif Guelma et Kherrata 45 000 à 80 000 morts !!!
    Allah Yarham EL CHOUHADAS AL ABRAR
    TAHIA EL-DJAZAÏR
    Je reprends un extrait de mon commentaire :
    1. »Avant de vouloir reconnaître des pseudo crimes et GENOCIDES commis par d’autres faut déjà POUR ETRE CREDIBLE COMMENCER PAR RECONNAITRE SES PROPRES CRIMES CONTRE L’HUMANITE CRIMES DE GUERRE CRIMES D’ETAT EN ALGERIE PAR CETTE MEME FRANCE ET ÊTRE JUGÉ OUI OUI JUGÉ ET CONDAMNÉ !!!
    Un peu de sérieux …. m-rde quand même merd- quand même ! »
    2. En conclusion : lors d’une exposition sur les Indiens d’Amérique au musée des confluences de Lyon ils parlent de colonisation européenne BARBARE ET ETHNOCIDAIRE et GÉNOCIDAIRE par contre dès qu’il s’agit de l’Algérie « les bienfaits de la colonisation »… « ÉTONNANT NON ? »…pourtant le code pénal français article 212-1 définit clairement le CRIME CONTRE L’HUMANITÉ : « la déportation, la réduction en esclavage ou la pratique massive et systématique d’exécutions sommaires, d’enlèvements de personnes suivis de leur disparition, de la torture, ou d’actes inhumains, inspirés par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux et organisés en exécution d’un plan concerté à l’encontre d’un groupe de population civile ».
    Monsieur l’Historien Ali Farid Belkadi :
    EXCELLENTE CONCLUSION :
    «Si cela n’est pas une extermination à caractère racial, un ethnocide, il s’agit de quoi ?»

    Soso
    9 mai 2023 - 10 h 59 min

    J’oubliais de signaler que ce préfet restera en place pour bon et loyaux service au 3eme Reich..
    Haaa, collaboration quand tu nous tiens…

    Soso
    9 mai 2023 - 10 h 56 min

    Hier 8 mai jour de leurs soit disant libération ils ont interdit aux Algériens de manifesté mais qui as eu le droit de manifesté d’après vous ??des manifestants nostalgique du 3eme Reich en plein Paris autorisée par le bouffon de préfet sympathisants de l’extrême droite les racistes xénophobe islamophobe ont défilé protégé par leurs collègues policiers et sympathisants..
    Cet pas avec cette France quond doit parlé d’histoire ils sont la honte du monde ,un jours ou le monde entier commémore la fin du nazisme eus les français commémore le 3eme Reich même les allemands était choqué et dégoûté de voire sa..

      DZ
      9 mai 2023 - 17 h 11 min

      merci mr belkadi pour cette piqure de rappel surtout pour ces algeriens francophiles patentes

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