Un ministre marocain écharpé pour avoir salué la proposition d’aide algérienne
Par Kamel M. – Les services secrets marocains ont lâché leur meute de moucherons et de cyber-mercenaires pour lyncher le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Son crime, avoir salué l’aide proposée par l’Algérie, en annonçant que le Maroc était disposé à accepter l’offre de solidarité du voisin de l’Est, à la seule condition que celle-ci se fasse en coordination avec le ministère marocain des Affaires étrangères. Suite à cette déclaration, les autorités civiles et militaires algériennes avaient apprêté trois gros porteurs de l’ANP, chargés de nourriture, de literie, de tentes et de médicaments, et mobilisé près de cent éléments chevronnés de la Protection civile, avant que Rabat ne fasse part, à la dernière minute, de son refus insidieusement drapé dans une tournure courtoise et diplomatique.
On ne sait toujours pas si le Makhzen avait réellement l’intention d’accepter la main tendue par l’Algérie pour venir en aide aux populations meurtries des régions sinistrées, après la catastrophe naturelle qui a fait plus de 3 000 morts et plusieurs milliers de blessés, si ce n’était qu’une manœuvre ou si une autorité quelconque, au-dessus du monarque épicurien potiche, a décidé le contraire, imposant son diktat à un roi qui ne dirige plus le pays depuis des années, des sources indiquant qu’il se trouve hors du Maroc 200 jours par an. Preuve en est, Mohammed VI prenait du bon temps dans un de ses châteaux parisiens coûteux et voyants au moment du drame et ne s’est rendu à Marrakech que cinq jours après l’hécatombe.
Les Marocains sont, pour l’instant, pris par les opérations de secours et d’acheminement des aides aux populations sinistrées, avec le soutien des quatre pays auxquels Rabat a fait appel – l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis –, et la présence imposée de secouristes israéliens dépêchés de Tel-Aviv sans autorisation des autorités marocaines. Une fois que la vie reprendra son cours normal, le roi va-t-il limoger son ministre de la Justice ou ce dernier sera-t-il épargné car il aurait reçu le feu vert du Palais pour faire sa déclaration qui lui vaut d’être malmené ?
Quelle que sera la décision de Mohammed VI et son ami Aziz Akhannouch, l’effacé Premier ministre, elle ne fera que confirmer le grand cafouillage qui caractérise la gestion des affaires au Maroc, avec un roi malade, un conseiller – André Azoulay – omnipotent et une guerre de succession qui fait rage entre le fils du souverain finissant, Hassan, et son frère Rachid, l’un et l’autre soutenus chacun par un clan et des puissances étrangères.
K. M.
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