L’imam Abdelali Mamoun lave l’honneur souillé de la Grande Mosquée de Paris
Par Nabil D. – A peine l’imam Abdelali Mamoun s’en est-il sorti triomphal du traquenard que lui a tendu la pro-sioniste Apolline de Malherbe, sur RMC, que le recteur de la Grande Mosquée de Paris s’est fendu d’un communiqué putride pour s’en démarquer, alors que le religieux a dénoncé l’antisémitisme sans ambages. Qu’a-t-il donc déclaré de politiquement incorrect pour que le fiévreux Chems-Eddine Hafiz «s’inscrive en faux» avec les vérités qu’il a martelées bravement ? «Je n’ai pas marché contre l’antisémitisme tout simplement parce que, malheureusement, nous avons eu le sentiment que cette marche avait pour objet de lutter contre l’antisémitisme et, à la fois, se solidariser avec les exactions commises par Israël à l’égard du peuple de Gaza», a tout simplement affirmé l’imam.
«Les juifs ne sont pas les seules victimes de cette réalité de xénophobie en France», a asséné Abdelali Mamoun, imam de la Grande Mosquée de Paris, avant de poser une question pertinente : «Pourquoi ne parle-t-on pas de ces actes antisémites à la télévision, où sont ces 1 200 actes antisémites ?» «Moi, j’aimerais bien qu’on les dévoile pour que nous puissions être véritablement solidaires et sensibles à cette question», a-t-il développé. «Je ne dis pas que les chiffres sont faux, mais ces actes ne sont pas dévoilés, ne sont pas apparents, j’aurais voulu qu’on dise telle synagogue a été profanée, tel cimetière juif a été profané, tel individu de confession juive a été agressé ou a subi des menaces verbales», a renchéri l’imam, droit dans ses bottes.
«Je ne dis pas que j’en doute, je dis simplement que pour que les musulmans de France soient sensibles à cette question, nous ne nous contentons pas de chiffres, mais aimerions avoir des éléments concrets», a-t-il insisté. «Parlons de l’étoile de David, ça n’a rien à voir avec les musulmans et, en plus, on veut nous parler d’antisémitisme musulman, c’est ça que nous condamnons, parce que l’immense majorité de la composante musulmane aspire à vivre en paix à la fois avec le reste de la communauté nationale, mais en particulier avec la communauté juive de France», a ajouté Abdelali Mamoun.
Acculant la journaliste, il a expliqué que le rabbin qui a été agressé dans le métro l’a été par des enfants et que les chants antisémites entonnés toujours dans le métro étaient également le fait de jeunes collégiens – ce que les médias français se sont bien gardé de préciser – «qui sont dans une attitude puérile dans laquelle ils ne se rendent pas compte de la gravité de ce qu’ils font». «Je ne les excuse pas, mais il faut relativiser», a corrigé l’imam. «J’explique simplement qu’il y a des comportements qui émanent de personnes responsables, qui ont toute leur tête, et d’autres qui émanent de jeunes qui sont dans la provocation, dans le jeu», a-t-il appuyé.
«Je condamne les actes antisémites avec fermeté et sans aucune réserve, leurs auteurs méritent toutes les punitions qu’ils doivent subir, mais je dis qu’il existe aussi une islamophobie, des actes antimusulmans qui sont tout autant détestables et dont les musulmans sont victimes», a rappelé Abdelali Mamoun, mettant ainsi en exergue la dualité dans le discours officiel et dans les médias français aux ordres, sur ce sujet.
A une question-piège que la journaliste lui a posée à la manière du procureur face au prévenu et à laquelle elle a «exigé» une réponse manichéenne – «considérez-vous oui ou non le Hamas comme un mouvement terroriste ?» –, l’imam a rétorqué avec un grand sens pédagogique. «Le Hamas est un mouvement de la résistance islamique qui a été élu par la population de Gaza, cette population de Gaza subit un blocus qui en fait une véritable prison à ciel ouvert depuis des décennies, dans l’indifférence totale du monde entier, de la communauté internationale. Le Hamas n’a pas été parachuté à Gaza, ce sont les Palestiniens eux-mêmes qui l’ont élu, ces gens-là, qui ont été choisis par la population de Gaza pour défendre leur intérêt, ont jugé que pour réveiller l’opinion internationale face au sort que subit Gaza, il fallait aller tuer des Israéliens et ils ont réussi [à réveiller l’opinion internationale]», a pilonné l’imam, avec un grand courage, dans le climat punitif qui règne depuis le 7 octobre en France.
«Ce que fait l’armée israélienne lorsqu’elle bombarde et tue 11 000 personnes, vous appelez ça comment ? Répondez-moi ! Il y a eu crime de guerre qui a été d’abord commis par les Israéliens en imposant un blocus sur Gaza», a-t-il interrogé, mettant son interlocutrice dans une fâcheuse situation, au point de la pousser à finir l’entretien hâtivement.
L’imam de la Grande Mosquée de Paris a lavé l’honneur de cette institution religieuse que son recteur a traînée dans la boue.
N. D.
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