Les enfants de l’intifada dans la forteresse de Gaza !

enfants Gaza
La rencontre d'un peuple avec ses enfants pour mettre fin à l'injustice. D. R.

Une contribution d’Ali Akika – Alors que la guerre en Palestine entre dans son cinquième mois, comment ne pas être émus et admiratifs en pensant aux enfants de l’intifada aujourd’hui combattants dans leur forteresse de Gaza, assiégés mais rendant coup pour coup au milieu des ruines causées par l’occupant ? Et à chaque jour de leur résistance, ils rendent dignité et espoir en cette terre de Palestine devenue plus grande et plus belle que celle de leurs propres rêves. Et l’espoir et ces rêves des enfants dans un camp de réfugiés traversent mon esprit en écrivant cet article. En ce temps-là, dans ce camp de réfugiés, je ne pensais pas que l’histoire allait s’accélérer à grande vitesse. Alors que des Etats arabes n’avaient pas réussi à ébranler Israël, les Palestiniens l’ont fait en ruinant, eux, les mythes d’une entreprise qui colonisa leur pays.

Pour comprendre cette accélération de l’histoire, il faut s’appuyer sur des symboles de la résistance, bataille de Karamé en 1968 en Jordanie, siège de Beyrouth en 1982, l’intifada des pierres en 1987 et 2000. Aujourd’hui, alors que l’histoire se déroule sous les yeux du monde, je veux, en toute modestie, relater le courage et l’exploit des Palestiniens ignorés par la presse aux ordres. Un exemple de servilité a été révélé par le journal anglais de référence The Gardian, relatant le traficotage des articles et reportages de CNN. Pour cet article, je vais m’appuyer sur les infos de diverses sources et sur l’art de la guerre qui aide à «dessiner» grosso modo l’exploit du 7 octobre et la guerre qui a suivi.

Sun Tzu, stratège chinois de l’Antiquité : «C’est lorsqu’on est environné de tous les dangers qu’il n’en faut redouter aucun». Karl Clausewitz, officier prussien, historien des guerres napoléoniennes : «La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d’heure». A partir des écrits de ces deux grands théoriciens de la guerre, j’ai compris la nécessaire haute conscience et la détermination sans faille du résistant face à l’envahisseur. Compris aussi une vérité connue et reconnue que la guerre est la continuation de la politique, art suprême pour analyser et conduire les affaires de l’Etat et de la société (Aristote).

Revenons à la guerre à Gaza. C’est lorsqu’on est environné de tous les dangers qu’il faut en redouter aucun. C’est exactement le cas de la Palestine depuis 1948. En dépit de l’écrasante supériorité militaire d’Israël et de l’appui politique et diplomatique de l’Occident, les Palestiniens ont affronté Israël avec audace et imagination. Aux deux batailles citées plus haut, il faut dorénavant nommer celle qui commença le 7 octobre déjà étudiée dans les écoles de guerre (1). Le siège de Gaza ressemble à celui de Leningrad, comme l’a qualifié le président russe dont le père combattant est mort durant ce siège. Voyons les secrets qui ont permis aux Palestiniens de se lancer dans cette opération du 7 octobre, en dépit du déséquilibre des forces en présence.

Préparer pareille opération et l’exécuter nécessitent une imagination, une pensée, une patience, en un mot, la rencontre du présent avec l’histoire, d’un peuple avec ses enfants pour mettre un terme à une injustice hélas cultivée dans et par un certain monde. Le travail et l’intelligence investis par la résistance a consisté à observer puis analyser la société et les forces armées d’Israël. Connaître l’ennemi pour ne pas, ni le sous-estimer ni le surestimer. Sur la base des réalités et des analyses, la résistance élabora un plan d’attaque qui devait à la fois tenir compte de l’ampleur de la riposte de l’ennemi et faire en sorte que l’opération brise le mythe de l’invincibilité de l’armée adverse et ébranle sa société. Ce genre d’opération militaire connu sous le vocable d’«art opératif» a pour but de produire un effet politique dans la durée.

Construire un tel plan visant un objectif ambitieux et combattre dans un si petit territoire sous la surveillance permanente de l’ennemi, relevait de l’impensé dans la traditionnelle stratégie des armées classiques. Il fallait donc inventer une chose pour compenser l’inconvénient de l’absence d’une profondeur de territoire à Gaza (2). Une idée finit par germer chez les stratèges de la résistance. Cela a impliqué évidemment de grandes compétences et beaucoup de temps. Ce fut la construction de tunnels qui devaient répondre à plusieurs besoins. Lieux de campement des combattants, lieux de fabrication de l’armement et de stockage de produits de toutes natures. Et, cerise sur le gâteau, les tunnels pouvaient servir de pièges quand l’ennemi allait forcément se mettre à rechercher les entrées pour les détruire. Les tunnels-pièges devenus la hantise d’Israël incitèrent l’armée à imaginer leur inondation pour éviter l’affrontement à armes égales.

La résistance palestinienne a appliqué ainsi la recommandation de Sun Tzu. Elle l’a fait d’autant qu’il y avait un danger mortel niché au cœur des accords d’Abraham qui faisaient entrer le loup dans la bergerie à travers des pays «frères», dont les penchants les incitaient à la passivité frisant pour certains avec la collaboration.

Maintenant que la guerre est entrée dans son cinquième mois, petit survol sur la phrase de Clausewitz : «La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d’heure».

On se souvient des «experts» et autres hâbleurs qui avaient le monopole de la grosse machine médiatique de la désinformation. Tous, ne jurant que par la suprématie des armes mais ignorant tout de la stratégie des guerres populaires, annonçaient que «Tsahal» allait avaler d’une bouchée la bande de «terroristes» de Gaza. Eh bien, non ! Depuis 1948, Israël s’était habitué à des guerres de courtes durées car les ennemis étaient des Etats. Des Etats dont le régime politique ne les incitait pas à adopter la stratégie de la guerre populaire. On se souvient que le président Boumediene, en allant lui-même à Moscou et payant comptant l’armement dont avait besoin l’Egypte, s’attendait, aurait voulu que l’Egypte continuât de se battre en laissant s’embourber Israël dans l’immense Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe. Ce qu’un Etat n’a pas voulu ou pu faire, les Palestiniens le font aujourd’hui, comme le Hezbollah l’a fait au Liban en 2006. Aujourd’hui, ce n’est pas l’envie qui manque à Israël d’attaquer le Liban et le ramener à «l’âge de pierre», comme fanfaronne le ministre israélien de la Défense. Israël sait que la riposte de la résistance libanaise lui serait insoutenable comme l’est le 7 octobre.

Comme d’habitude, les «experts», dans leur servilité, ne savent pas que les mouvements de libération défendent leur terre avec l’appui de leur peuple et s’allient avec le temps qu’il faut pour sortir victorieux. L’histoire en est témoin. L’Allemagne nazie s’est effondrée et c’est le drapeau de l’URSS qui flotta sur la chancellerie allemande. Les Etats-Unis ont dévasté le Vietnam, l’Irak, l’Afghanistan, mais le spectacle de leur évacuation avait amplifié leurs déboires militaires sur le terrain. La victoire due à l’alliance avec le temps (le dernier quart d’heure) n’est pas dans les cordes des sociétés qui courent derrière le temps. Car ce dernier ne s’achète pas dans une boutique ; il est un pilier de la guerre au même titre que la profondeur stratégique du territoire. Et c’est précisément le temps qui est l’origine de l’impatience de la société israélienne qui ne voit rien venir. Et pour apaiser cette impatience, on annonce chaque jour des zones sous contrôle accompagnées de milliers de morts de combattants qui, comme par hasard, continuent de surgir des quartiers censés être «nettoyés» – remarquons ce vocabulaire fasciste.

Les signes, aussi bien sur le terrain militaire que dans les allées du pouvoir politique, révèlent qu’on est loin de la victoire facile annoncée à coup de trompette à crever les oreilles. Les divisions de l’armée battant retraite de Gaza, les pertes de soldats morts et blessés qu’on n’arrive pas à cacher, le nombre de leurs chars Merkava qui brûlent au milieu des ruines témoignent que «l’invincible armée de terre» n’a pas la tâche facile, contrairement à l’armée de l’air qui remplit bien sa mission au-dessus des populations civiles. Quant au champ politique, le Mossad, la CIA et le ministre américain des Affaires étrangères, Antony Blinken, sautent d’avion en avion pour négocier par le biais de médiateurs avec les «terroristes» palestiniens. Ces derniers qu’on nous dits traqués ou décimés se permettent de rejeter les plans israéliens et posent leurs exigences. Pour que le lecteur ne pense pas que je manifeste un trop plein d’optimisme pour la résistance, je termine mon article en laissant la parole à un analyste israélien des faits militaires et au ministre de la Défense de l’Etat d’Israël.

Yair Ansbacher, expert militaire israélien : «La manière dont le Hamas combat et son utilisation des tunnels souterrains visent à atteindre un seul objectif : forcer Israël à manœuvrer. Etant donné que le temps ne joue pas en faveur du pays, il faudra plus de temps à Israël pour conserver sa légitimité à se défendre car celle-ci commence à être remise en question dans le monde entier.» Quant au ministre israélien de la Défense : «L’opération militaire à Gaza est la plus complexe dans l’histoire des opérations militaire dans le monde».

Nul besoin d’être dans la tête de ces deux familiers de l’histoire militaire de leur Etat pour deviner qu’ils reconnaissent les capacités et l’intelligence stratégique de la coriace résistance palestinienne dans la guerre de Gaza. Ce ministre, ex-général, apprécie à sa juste valeur aussi bien l’organisation par la résistance du champ de bataille (tunnels) que l’habilité tactique des manœuvres et l’exécution des tâches par petits groupes de combattants.

A. A.

(1) Les Coréens du Sud ont effectué des exercices grandeur nature en reproduisant l’opération du 7 octobre en Palestine. Le pays est séparé de la Corée du nord par une ligne de démarcation minée et un système électronique sophistiqué comme celui d’Israël, qui a été allégrement inefficace pour empêcher les combattants palestiniens de le traverser.

(2) La profondeur stratégique d’un pays est un grand atout pour une armée. Elle permet de mettre à l’abri les usines, la logistique, les centres de commandement et de réparation du matériel, etc. Israël, qui n’a pas de profondeur stratégique, a choisi la stratégie de faire la guerre sur le territoire ennemi. Aujourd’hui, les missiles du mouvement Hezbollah atteignent n’importe quel coin de la Palestine et refroidissent ainsi les ardeurs des fous de la gâchette habitués à frapper sans payer jadis le prix.

Comment (12)

    Jean1943
    14 février 2024 - 11 h 35 min

    Les kemiss des arabes se sont transformés en عbaya les guerriers du désert se devenu des énuques alors qu’ils ont l’arme du pétrole et des dollars l’honneur sauvé par les enfants de Gaza qui regardent la caméra sans une l’arme dans leurs yeux face aux laches tsahalistes juifistes pour dire extrémistes juifs ils exterminent des enfants comme le faisait les Nazis leurs élèves et le soutien de l’Europe fachiste et une Amérique dirigée par des intégristes illuminés pensant avoir une tâche divine à accomplir si Dieu existe il doit regretter d’avoir créé la vermine extrémiste se disant peuple élu ,que par leur Dieu

    Mostefa
    11 février 2024 - 22 h 00 min

    Dommage ! je vois que l´Algerie est absente , elle peut faire mieux.

    SPECTOR-TAHAR
    11 février 2024 - 19 h 39 min

    Nous sommes tous dépités de voir ces bébés , ces courageuses femmes, ces vielles et vieillards pleurer et compter les morts palestiniens, pendant que les dirigeants Arabes et Musulmans ne lèvent pas le petit doigt de la main pour sommer l’armée Israélienne d’arrêter immédiatement cette boucherie, exercée sans foi ni loi humaine sur ce pauvre peuple.
    Même leurs dirigeants sont d’une inutilité criarde et exacerbante. Il leur appartient de trouver une solution pour arrêter ce massacre.
    Suffit et fini les pleurnicheries derrière nos claviers, on se doit de faire des actions chacun dans la ville où il réside afin de faire pression auprès des responsables municipaux pour dire que le peuple palestinien n’est pas seul. Nous pouvons faire une journée de grève générale à travers le monde pour montrer que nous sommes nombreux et que le pouvoir Israélien doit savoir que tout ce qi est sien sera boycotté.
    Je pense à mon avis qu’il y’a toujours des moyens de les faire asseoir à la table des négociations et stopper ainsi ce génocide.
    RABBI YERHAM KOUL ECHOUHADAS DE PALESTINE.
    .

    Hassen
    11 février 2024 - 17 h 03 min

    Les enfants de l’intifada des pierres d’Hier..
    Aujourd’hui, les braves combatattants de la résistance palestinienne montrent leur détermination en maîtrisant cet Art de la guerre.
    Elle marque, marquera et elle perduera pour toujours dans la durée.
    Elle porte en elle, le message du combat du peuple palestinien et son droit légitime à l’Indépendance volée injustement par l’Occident et les colons sionistes.

    Vive la Résistance palestinienne
    Vive la Palestine Libre

    Noureddine Guernan
    11 février 2024 - 8 h 38 min

    Soutien Total A LA RÉSISTANCE DU VAILLANT PEUPLE PALESTINIEN ✌️

    Elephant Man
    10 février 2024 - 21 h 03 min

    Puisqu’il est question de colonialisme je reprends à nouveau @Zedache :
    François Mitterand, considéré comme premier abolitionniste de France, est aussi celui qui, sans états d’âme, a signé les arrêtés d’exécution des militants de la guerre d’indépendance algérienne, dont Ahmed Zabana, en 1956. A l’occasion du quarantième anniversaire de la promulgation de la loi d’abolition de cette peine, personne n’a daigné rappeler ce sinistre épisode qui a eu pour théâtre Serkadji. Pas même Badinter, champion des Droits humains, pour lequel la vie d’un Algérien ne vaut sans doute pas autant que celles des criminels. Zabana comme ses compagnons n’était pas un criminel, mais un militant de l’indépendance de son pays. Ci-après la dernière lettre qu’il a écrite à l’adresse de ses parents peu avant son supplice .
    « Mes chers parents, ma chère mère.
    Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu’il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin et la mort pour la patrie n’est qu’un devoir. Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l’être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi. Enfin, recevez les salutations d’un fils et d’un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé. Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevrez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu’à Nora, El Houari, Halima, ElHabib, Fatma, Kheira, Salah et Dinya et à toi mon cher frère Abdelkader ainsi qu’à tous ceux qui partageront votre peine. Allah est Le Plus-Grand et Il est Seul à être équitable.
    Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur H’mida. »
    Par ailleurs dans son discours au Panthéon, Badinter, tout en se félicitant des progrès de l’abolitionnisme dans le monde, a omis de rappeler qu’Israël, un pays cher à son coeur, continue à pratiquer et à S’EN VANTER PUBLIQUEMENT, les exécutions extra-juduciaires contre les Palestiniens. Mais direz-vous, les victimes ne sont que des Palestiniens !!

    Elephant Man
    10 février 2024 - 16 h 41 min

    Effectivement seule la Justice gagne, on n’avait vu de l’Histoire du colonialisme la colonisation vainqueur.
    Les Palestiniens savent parfaitement comme le monde entier que la Palestine appartient dans son INTÉGRALITÉ aux Palestiniens et que la Dignité Humaine et la VIE HUMAINE ne s’achètent et n’ont pas de prix.
    Quel bravoure EXEMPLAIRE ces boutchous Palestiniens.
    Allah Yarham EL CHOUHADAS
    FREE PALESTINE

      Elephant Man
      10 février 2024 - 20 h 59 min

      Correctif : on n’a jamais vu dans l’Histoire du colonialisme la colonisation vainqueur.
      Et je rajoute un oubli :
      pour reprendre une citation récurrente dans les contributions de Mr Naïmi Kaddour : Vo Nguyên Giap :
      «Le colonialisme est un mauvais élève. Il n’apprend pas les mauvaises leçons de l’histoire.»

      Noureddine Guernan
      11 février 2024 - 8 h 36 min

      ALLAH yarham chouhada
      Yahya el DJICH
      Tahya Al Djazaïr ✌️

    Soso
    9 février 2024 - 20 h 08 min

    Sun tsu est l’art de la guerre palestiennes.

    Connais toi ,toi même
    Apprend à connaître ton ennemis et de cent batailles tu fera cent victoires.

      bibi
      11 février 2024 - 14 h 44 min

      SUN TZU ETAIT SANS LE SOU LE PAUVRE

    DZ
    9 février 2024 - 19 h 09 min

    COURAGE DES ENFANTS DE GAZA IGNORES PAR LE MONDE ET LE MONDE ARABO MUSULMAN DES DIZAINES DE MILLIERS DE MORTS N EMEUVENT PAS LES ARABES INDIFFERENT 300 MILLIONS D ARABES N ONT PAS LEVES LE PETIT DOIGT HONTE A EUX LA LACHETE

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.