Mesures envisagées contre l’ambassade de France à Alger : Paris se justifie
Par Mohamed K. – La mairie de Neuilly-sur-Seine, clairement instruite par le gouvernement français, a réagi à l’information relative à des mesures que l’Algérie envisagerait de prendre à l’encontre de l’ambassade et des consulats de France à Alger, suite à la décision de retirer à l’ambassade d’Algérie à Paris des places de stationnement dans un parking rattaché à la résidence de l’ambassadeur, rappelé en septembre 2024.
La mise en garde indirecte des autorités algériennes a fait bouger le pouvoir français qui a enjoint au maire de Neuilly de rendre public un communiqué dans lequel il explique les raisons de sa mesure et fait savoir que celle-ci était provisoire, vu l’absence de l’ambassadeur, et que les places de stationnement affectées à notre ambassade seront rétablies une fois que ce dernier sera de retour à Paris.
Il faut signaler, au passage, que le communiqué de la mairie de Neuilly n’a été signé ni par le maire ni par un de ses adjoints, mais a été confié à une agence de communication qui s’est chargée de le diffuser sans paraphe ni cachet. Le communiqué se termine, cependant, par une déclaration attribuée au premier magistrat de la commune de Neuilly, un quartier cossu de la banlieue ouest de la capitale française, dont Nicolas Sarkozy fut maire entre 1983 et 2002.
«Je m’étonne d’une polémique inutile et des mesures de rétorsions que les autorités algériennes seraient amenées à prendre à l’encontre de notre ambassade à Alger. La ville de Neuilly-sur-Seine ne fait qu’appliquer sa réglementation dans l’intérêt de ses habitants et de la ville, indépendamment des tensions diplomatiques», s’est justifié Jean-Christophe Fromentin, maire de Neuilly et fondateur du parti Territoires en mouvement.
La justification de l’élu semble bancale, tant elle ne précise pas si l’ambassade a cessé de payer les redevances dues à la réservation des places suspendues sans en référer au locataire. L’interrogation est d’autant plus légitime que le régime de Paris nous a habitués à de nombreuses entorses au droit aussi bien français qu’international, de l’exfiltration de l’agent de la DGSE Amira Bouraoui, alors qu’elle faisait l’objet de poursuites judiciaires en Algérie, à l’arrestation d’un agent consulaire algérien dans l’exercice de ses fonctions, en pleine rue et totale violation des conventions régissant les relations diplomatiques, en passant par l’expulsion de deux ressortissants algériens soumis à une OQTF, avant même que ne se tienne leur procès.
M. K.
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