Attitudes contradictoires : y a-t-il deux centres de décision au sein du pouvoir ?

Mouv centres de décision
Les manifestants dénoncent les arrestations arbitraires. PPAgency

Par Abdelkader S. – D’aucuns se demandent si, en haut lieu, il n’y aurait pas deux centres de décision qui s’entrechoquent. Les contradictions entre le discours d’apaisement d’Abdelmadjid Tebboune et la reprise de la répression et des arrestations démontrent, en tout cas, que l’attitude des tenants du pouvoir n’est pas cohérente.

Que se passe-t-il ? Certains pensent que des cercles malintentionnés s’échinent à saboter les efforts du chef de l’Etat qui s’est tourné, dès sa prise de fonctions, vers des personnalités proches du Hirak, même si ce dernier ne leur reconnaît pas le droit de parler à leur nom et qu’eux-mêmes ne prétendent pas être les représentants du Mouvement de contestation populaire. Mais le choix fait par Tebboune de prendre l’avis d’anciens responsables politiques qui se sont opposés ouvertement à sa propre élection dénote d’une orientation qui abonde dans le sens des choix démocratiques et républicains voulus par la majorité.

Cette posture de Tebboune, qui semble avoir surpris une partie du sérail qui s’attendait à en faire un «trois quarts de Président», dérange apparemment cette frange du pouvoir qui chercherait à entraver son action en se servant du Hirak, comme l’ont fait ceux qui s’y sont appuyés pour pousser l’ex-président Bouteflika vers la porte de sortie et sauver le système. Les provocations qui se sont multipliées après un premier vendredi post-prestation de serment par Tebboune calme et sans dépassements tendent à confirmer cette thèse.

Depuis mardi dernier, les choses ont changé : la police, la gendarmerie et la justice ont été instruites à nouveau – par qui ? – de reprendre leurs anciennes pratiques, interdisant l’accès à la capitale, procédant à des arrestations et prononçant des peines de prison pour les mêmes charges fallacieuses – attroupement, port de l’emblème amazigh, etc. – qu’on croyait révolues. Au moment où les interlocuteurs d’Abdelmadjid Tebboune exigent la libération de tous les détenus politiques avant d’envisager un dialogue qui semblait cheminer vers une réussite relative et susciter moins de scepticisme que les précédentes tentatives échouées, le pouvoir nage à contre-courant et coupe la branche sur la laquelle il est assis.

Abdemadjid Tebboune joue-t-il un double jeu ou est-il freiné dans sa stratégie par des officines occultes, celles-là mêmes qui voulaient voir un autre candidat que lui occuper le palais d’El-Mouradia ?

A. S.

Comment (17)

    Felfel Har
    21 janvier 2020 - 18 h 27 min

    Une autre contradiction qui me préoccupe le plus en ce moment concerne l’augmentation du quota de pèlerins algériens, décidée par les Al Saoud. Imaginez l’ampleur du pactole que nous allons transférer au profit de ce pays qui nous veut du mal, alors que nous nous débattons dans des difficultés financières! 41,000 hadjis payant $7.000,00 chacun, soit une fortune qui va enrichir les israélo-américains qui riront un bon coup à nos dépens. Un bel exemple de l’amitié et de la solidarité saoudienne!

    Zaatar
    21 janvier 2020 - 17 h 58 min

    Deux centres de décisions au sein du pouvoir, la carotte et le bâton.

    mokrane
    21 janvier 2020 - 3 h 15 min

    Abdemadjid Tebboune est-il freiné dans sa stratégie par des officines occultes, celles-là mêmes qui voulaient voir un autre candidat que lui occuper le palais d’El-Mouradia ? La réponse est probablement là.

    Sarrazin
    20 janvier 2020 - 22 h 27 min

    Rien ne justifie la dictature imposée à un peuple aussi généreux, aussi valeureux. et qui aime la vie, la liberté pour laquelle il a sacrifié sept de ses années . Rien ne justifie un régime totalitaire contre ce peuple désireux de s intégrer dans l espace et le temps d un monde moderne dont on a voulu l exclure. Rien ne justifie l interdiction pour ce peuple de se déplacer librement , et de participer à l essor et au développement économique et sociale de notre pays. Tout nous était interdit. A moins que d être des leurs, des débauchés, des voyous sans scrupule. Alors ils vous accordaient des privilèges en échange de votre servitude.
    Depuis 1962 alors que nous fêtions cet événement historique qu est l indépendance, nous vivons dans une prison à ciel ouvert. Une prison aussi dure que celle vécue durant la période coloniale mais cette fois cette prison avaient des gardiens que l on croyait être des nôtres, de vrais algériens fraternels et solidaires. Hélas, nous nous trompions. Ces groupuscules ont profité de notre liesse et notre confiance de notre epuisement de guerre , pour s auto proclamer les maîtres de notre terre l Algerie.
    Leurs intentions belliqueuses et féroces, à la stupéfaction de tout un peuple, allait nous enfermer dans un système de répression brutale, voire inhumaine…c était « marche avec nous ou crève « …
    Notre jeunesse allait en pâtir. Ceux qui n’en pouvaient plus ont fui le pays, professionnels , intellectuels, médecins, cadres, anciens moujahids, hommes ou femmes, jeunes et moins jeunes…tout ce qui représente. la richesse d une nation, ont fui les représailles de ces gardiens incultes et barbares. Il ne leur restait qu un espoir en Dieu. Mais l acharnement de cette junte militaire , composée même d anciens soldats coloniaux, associés au partage du butin pétrolier, prêts à tout allant jusqu au crimes et assassinats d opposant à leur mode opératoire, leur a permis à se maintenir aux commande du pays. Ces gardiens vivaient, et venaient du Maroc et d Oujda. Alors, les voilà qui nous ressortent les mêmes pratiques , les mêmes ruses, les mêmes oppressions pour semer la terreur.
    Non Plus Jamais ça. Amine

    Samy
    20 janvier 2020 - 14 h 52 min

    Le Président Tebboune domine la situation surtout depuis la disparition salutaire de Gaïd Salah qui voulait être maréchal ou empereur pour régner en maître absolu en semant la zizanie et en divisant les Algériens.Le Président Tebboune a donné des gages de bonne volonté dans la construction d’un Etat solide,d’un Etat de droit d’où seront bannis le clanisme,le régionalisme,la corruption et la république des copains intouchables.Faisons-lui confiance pour bâtir une autre Algérie,une Algérie pour tous ses enfants selon leur mérite,leur travail et leur compétence surtout.

    Anonyme
    20 janvier 2020 - 13 h 58 min

    A l’intérieur de l’armée ça ne va pas très fort effectivement. Le problème est bien sûr la succession de GS. Dans tous les communiqués il est précisé que le général Chengiha n’est que chef « intérimaire » ça veut dire que certains veulent préciser à l’intéressé que sa mission est limitée dans le temps. Le clan du général Bouazza (DSI) (avec Remli (DDSE), Lachkham et également le général Belkecir grand ami de Bouazza) a déjà essayé d’imposer (avant la mort de GS) un successeur, à savoir le général Amar Amrani commandant des forces aériennes. (certains parlent aussi du général Meftah Souab qui a remplacé le général Bey à la 2ème région). Ils sont toujours là et ils n’ont pas dit leur dernier mot…

    Mounir Sari
    20 janvier 2020 - 13 h 56 min

    L’Algérie va de mieux en mieux et grâce à lui on va augmenter le nombre de milliardaires.Mais sur quelle planète vit-il? Ca devient vraiment du grand n’importe quoi!!!!

    Il semblerait qu'une partie de Dawla Askaria associée à ...
    20 janvier 2020 - 12 h 38 min

    …Au clan Badissia, sur injonction des bailleurs de fonds Arabes, qui chercheraient à semer la confusion, comme en Lybie. On s’est longtemps gaussé de « Ahl França » pour stigmatiser le Hirak, mais aujourd’hui, à l’usage, on s’aperçoit que le vrai AHL França est les bailleurs de fonds étrangers qui s’appuient sur des suppôts intérieurs, grandes gueules, sans foi ni loi, a qui échoit la salle besogne d’abattre notre pays !
    Algérie ! Algériennes ! Algériens ! Réveillez-vous !!!

    58 ans
    20 janvier 2020 - 11 h 29 min

    que ce soit des partisans du hirak ,des rivales de la présidence, l armer, des provocateurs, des résidus qui cherchent a se soustraire a la justice ou d autres fourbes,,, moi ça me convient du moment que ça peut encourager et amplifier la manif

    SaidZ
    20 janvier 2020 - 10 h 43 min

    « On dit toujours qu’en Algérie celui qui commande il ne gouverne pas et celui qui gouverne il ne commande pas » ça résume tout, merci mon frère!
    Je me permets aussi de reprendre un commentaire d’un des lecteurs de AP, que je salue, qui disait  » chaque pays a une armée sauf l’armée algérienne qui elle a un PAYS »

      Mounir Sari
      20 janvier 2020 - 11 h 40 min

      @saidz.Merci à vous mon frère. Les 2 phrases où je parlais de gouvernance et celle où je parlais de l’armée Algérienne qui a un pays sont de moi.Au plaisir de vous lire!!!!

        Vroum Vroum ????..
        21 janvier 2020 - 3 h 09 min

        Merci pour l’article AP , je partage l’avis que le Président Teboune a de bonnes intentions , et que certains résidus encore en poste voudraient lui mettre les bâtons dans les pieds , de même certains Filous voudraient bien la place du Chef d’État Major Chengriha qui lui aussi est proche du Président Teboune , le temps est entrain de faire mentir ceux qui tirent ou tiraient à boulets rouges sur le Président Teboune et le Général Chengriha … Moi je que l’Algérie est entre de bonnes mains , celle du Président Teboune et le Chef d’État Major Chengriha . . Pour contredire certains qui ciblent notre ANP en disant  » Des Pays on leur Armées et l’Algérie c’est l’Armée ANP qui a un Pays « .. ?????? Sous entendus Oh Peuple tu t’es fais avoir , c’est à dire remonter le Peuple Algérien contre son ANP . .. @Mounir Sari , décidément tu en veux à notre ANP !.. En plus après avoir Posté son texte « Chaque pays à son Armée , et l’Algérie c’est l’ANP qui a un Pays  » ..aussitôt après il change de Pseudo et écrit un Texte en se faisant passer pour un autre (Saidz)en disant .. » je reprends ce que disait un intervenant sur AP qui a ecrit ..Chaque Pays a une Armée et l’Algérie c’est l’ANP qui a un Pays.. , et ensuite Mounir Sari intervient sous son vrais Pseudos « Mounir Sari  » en remerciant  » l’intervenant (Saidz ) qui n’est autre que Mounir Sari  » et se dit à lui même : merci d’avoir repris mes Phrases « Chaque pays à son Armée.. » et au plaisir de te lire .. !! .. ???????????? !.. Tout ca pour dire que lorsque la sincérité n’est pas là et devient manipulation , ça fini par se savoir , hein @Mounir Sari ! Et fout la paix à notre ANP , merci . . Je ne sais pas pour qui tu boss , mais tu manques de proffessionalisme , de même pour ton acolyte @Sarrazin ou Vendredire qui intervient en Annonyme .. .. Oh @Mounir Sari , la couleuvre etait trop grosse à avaler , prochaine fois trouve autre chose !!… Et avant de venir en touriste en Algérie , n’oublie pas ton Visa , sinon tu seras refoulé .. et il se peut que même avec un Visa tu seras refoulé . ..Y’a toujours le Qatar comme destination de secours !.. Surtout garde ton calme , soit zen !.. détend toi .. Franchement ton coup fumant de « Comédien  » ça à raté .

    DZA
    20 janvier 2020 - 10 h 42 min

    Nous savons tous comment et dans quelles conditions s’étaient déroulées la campagne électorale et les élections présidentielles.
    Cette élection de Tebboune, voulue par GS, a été également l’occasion de révéler les discordes qui existent au sein de l’état-major. De là à croire que l’élection de Tebboune, en fait un président puissant et indépendant, c’est allez vite en besogne.
    Je pense que, l’explication des incohérences, entre le discours de Tebboune et la réalité des faits, trouve son origine dans la ‘’marginalisation’’ des oligarques du système corrompu.
    Les forces (occultes?) opposées à toutes formes de changements du système pourri, sont encore dans les labyrinthes et engrenages de l’État. La composition du gouvernement, en est un exemple éclairant.
    Si Tebboune ne s’attaque pas frontalement et en terrain découvert aux forces qui veulent pérenniser le système décadent que nous connaissons, il ne présidera jamais le pays.
    Tebboune doit choisir son camp. Ou la chèvre ou le chou, mais pas les deux.

    Sarrazin
    20 janvier 2020 - 10 h 34 min

    Si cela s avère exact, la même situation avec le feu Boudiaf risque de se reproduire , une situation bien contrôlée par la Maffia du pouvoir et qui est toujours active, agissant dans l ombre.
    Ce qui démontre que ces officines occultes restent toujours présentes, contrôlant faits et gestes de Tebboune élu choisi par cette maffia, …faisant Fi du soulèvement populaire.
    Comment s en débarrasser? Une grève générale totale, qui mettrait en péril l économie du pays écroulerait toutes leurs velléités de richesse et de pouvoir sur le peuple et ruinerait leurs espoirs de gouvernance et de domination. InchAllah, amine.

    Le Temps
    20 janvier 2020 - 10 h 11 min

    LA Vraie Question c est de Savoir pourquoi focalisér a Chaque semaine sur ces événements méme si ils sont régrétables…depuis 1AN le HIRAK est exemplaire l attitude des services de sécurité aussi…il n y a qu avoir les soulevements et leur dérives partout dans le Monde….A croire que depuis un Moment on veut nous enférmé dans ce débat

    Ashtough
    20 janvier 2020 - 10 h 11 min

    Mr Tebboune est sincère, s’il a arrêté quelques casseurs c’est seulement pour épargné le pays, nous sommes en danger permanent, car l’ennemi nous guéttent, l’Algérie va de mieux en mieux avec président Tebboune, est grâce à lui en va développer le pays et augmenter le nombre des milliardaires

    Mounir Sari
    20 janvier 2020 - 9 h 27 min

    Depuis l’indépendance de notre pays, il y a toujours eu 2 centres de décisions qui sont ceux des généraux et ceux des services de renseignements qui sont la colonne vertébrale du régime Algérien.Rien ne se fait et rien ne se décide sans eux.Si Bouteflika était un 3/4 de président, Tebboune n’est même pas 1/4 de président.On dit toujours qu’en Algérie celui qui commande il ne gouverne pas et celui qui gouverne il ne commande pas!!!!

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