Il a dénoncé la situation du Covid-19 à Biskra : le sociologue Charef-Eddine Choukri arrêté
Par Mounir Serraï – L’universitaire qui a donné l’alerte sur la catastrophe sanitaire à cause du Covid-19 à l’hôpital de Biskra a été arrêté aujourd’hui à son domicile. Ce sociologue de formation, Charef-Eddine Choukri en l’occurrence, avait fait, le 2 juillet, une vidéo de 34 minutes sur son dans laquelle il avait dénoncé la gestion de la crise sanitaire à Biskra, affirmant que «les malades du Covid-19 meurent d’asphyxie à l’hôpital».
Dans un précédent article intitulé «Un universitaire de Biskra alerte : les malades du Covid-19 meurent d’asphyxie», Algeriepatriotique avait répercuté le contenu de sa vidéo qui a fait le tour de la Toile et attiré l’attention sur la situation sanitaire dans cette wilaya du Sud. «La médecine aujourd’hui à Biskra, représentée par la Direction de la santé, est en train de commettre un génocide envers nos malades, envers nos patients atteints de corona. Hakim-Saâdane (hôpital) est devenu un ghetto où périssent les malades. Nous saluons le corps médical qui tente, vaille que vaille, de sauver des vies humaines dont certains ont même été atteints du corona et se trouvent, eux aussi, malades et confinés», avait-il expliqué, dénonçant l’absence de moyens matériels permettant de lutter correctement contre cette maladie qui fauche tous les jours des vies humaines.
«Les malades meurent d’asphyxie mais aussi de soif. Car, à l’hôpital, il n’y a même pas de frigo. Le seul frigo disponible dans cet hôpital se trouve dans le service de diabétologie, et il est petit. En plus, avec le nombre important de malades du corona, il est impossible de mettre toutes les bouteilles d’eau dans ce service», avait-il relevé tout en soulignant l’absence de climatisation dans une structure hospitalière située dans l’une des régions les plus chaudes du monde.
Selon lui, «dans l’hôpital Hakim-Saâdane, les malades meurent déshydratés, pourtant l’Etat garantit pour chaque malade une bouteille d’eau au déjeuner et une autre au dîner et rien n’empêche les responsables de rajouter en cette période de grandes chaleurs des bouteilles afin que les patients puissent étancher leur soif».
Il avait fait état également de l’absence d’eau dans les sanitaires de l’hôpital. Son arrestation, suivie d’une perquisition à son domicile, a provoqué un vent d’indignation chez de nombreux citoyens qui ont dénoncé cet «acte répressif».
M. S.
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