Lenoir et les Algériens

Noëlle Lenoir
Noëlle Lenoir. D. R.

Par Khaled Boulaziz – Il fallait bien que Noëlle Lenoir refasse surface. Non pas avec l’élégance d’une juriste rompue aux subtilités du droit, ni avec la gravité d’une haute fonctionnaire soucieuse du bien commun, mais avec la vulgarité d’un crachat télévisé. Sur CNews, cette basse fosse cathodique où la haine se recycle en «opinion», elle a peint les Algériens de France comme une «meute suspecte», tapie dans les gares et les métros, prêts – selon ses fantasmes – à mordre la République. Et elle l’a dit avec la froideur clinique d’un verdict.

La liste de ses titres est pourtant un inventaire de réussites : première femme nommée au Conseil constitutionnel (1992-2001), ministre des Affaires européennes (2002-2004), présidente du Comité international de bioéthique de l’Unesco, conseillère d’Etat, avocate dans de prestigieux cabinets internationaux. Ajoutez à cela les décorations : officier de la Légion d’honneur, grand officier de l’Ordre national du Mérite, distinctions belges, polonaises, allemandes, doctorats honoris causa aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Un parcours que l’on pourrait croire destiné à forger un esprit large, tolérant, soucieux de justice.

Mais non. Les honneurs n’ont pas adouci l’obsession. Les médailles n’ont pas effacé la haine. Lenoir a conservé intacte cette rancune ethnique qui voit dans l’Algérien un corps étranger, une anomalie. Le langage a changé – plus juridique, plus policé – mais le fond reste le même que celui des préfets du couvre-feu : assigner, stigmatiser, étiqueter. L’Algérien de France est pour elle ce que le Palestinien de Gaza est pour les stratèges israéliens : une présence de trop, une existence à justifier, une menace à circonscrire. Et ce n’est pas un dérapage. C’est une ligne. Une ligne héritée et assumée.

Ce sont les mêmes qui, hier, ont applaudi Sétif et Guelma, les mains tachées du sang des «indigènes», et qui, aujourd’hui, du confort capitonné des studios, jubilent devant les images de Gaza sous les bombes. La géographie a changé, les cibles aussi, mais la jubilation est intacte : la soumission de l’autre reste un spectacle, une tradition, presque un rite de passage transmis de génération en génération.

Dans ses propos, il n’y a ni maladresse ni spontanéité. C’est une rhétorique huilée, une mécanique. Derrière, dans les conciles fermés, dans les salons où l’on ne parle qu’entre soi, se dessine l’architecture invisible du pouvoir communautaire. On y trouve une poignée d’élus, d’édiles, de médiateurs autoproclamés, qui dictent à voix basse la ligne à tenir : défendre aveuglément l’Etat d’Israël, criminaliser toute parole qui respire l’Algérie ou la Palestine, modeler l’espace public jusqu’à en effacer l’empreinte des vaincus de l’histoire.

Lenoir parle depuis cet espace feutré. Elle en est l’émissaire polie, la magistrature en tailleur, le visage présentable d’une ligne dure. Elle a côtoyé les cabinets ministériels, le Conseil constitutionnel, les négociations européennes, mais c’est sur un plateau télé qu’elle choisit de verser son venin. Preuve que, pour cette élite, la télévision n’est plus seulement un lieu de débat, mais une chambre d’exécution symbolique où l’on condamne des communautés entières sans appel.

Lorsqu’elle prononce ce «ils n’ont rien à faire ici», elle sait que le «ici» est piégé. Car ce «ici» a été bâti avec le sang, la sueur et les humiliations des Algériens depuis 1830. Ce «ici» porte les chantiers, les usines, les tranchées de 14-18, les bombardements de 39-45, la reconstruction d’après-guerre. Mais dans sa bouche, il devient une frontière invisible, un permis de séjour moral délivré ou retiré selon des critères ethniques et politiques.

Et l’on ne peut ignorer l’ombre portée du Crif. Officiellement, il ne parle pas à travers elle. Officieusement, la convergence est totale. Les réseaux, les connivences, les affinités idéologiques font que ce type de discours sert une cause plus vaste : verrouiller le récit national, expulser mentalement l’Algérien de la citoyenneté pleine et consolider l’idée qu’il y a un «nous» qui décide et un «eux» qui subit.

Ce «nous» se réunit dans des cénacles où l’on parle à mots couverts de «sécurité publique», comme on parlait jadis de «pacification». On échange des chiffres, des courbes, des incidents, et l’on en tire des phrases calibrées pour le 20 heures : phrases qui sentent la «gestion des risques», mais qui disent en creux que certaines vies valent moins que d’autres. L’Algérien est un cas à traiter, un dossier à fermer. Et le parallèle avec Gaza est glaçant : mêmes tableaux PowerPoint, mêmes justifications, mêmes regards fermés sur la réalité des corps brisés.

Ce qui choque, ce n’est pas que Lenoir ait été ministre ou membre du Conseil constitutionnel. C’est qu’après avoir occupé ces fonctions, elle se serve de son capital symbolique pour légitimer la mise à l’écart d’une partie de la population. C’est qu’elle ait choisi la parole accusatrice plutôt que la défense de la République pour tous. Ses décorations et distinctions deviennent alors ironiques : elles ne sont plus les signes d’une carrière exemplaire, mais les épaulettes d’une générale dans la guerre froide intérieure menée contre les héritiers d’Algérie.

Lenoir incarne ainsi un paradoxe toxique : la femme de pouvoir qui, au lieu d’élargir l’horizon, le rétrécit. Qui transforme son expérience institutionnelle en arme idéologique. Qui, après avoir signé des déclarations sur le «génome humain et les droits de l’Homme», se permet de hiérarchiser implicitement les droits selon l’origine. Et derrière elle, la communauté politique qui la félicite sait qu’elle a bien joué son rôle : tester les limites du discours public, préparer le terrain, habituer l’oreille à l’idée que certains ne sont pas vraiment d’«ici».

Mais il y a une erreur dans leur calcul : l’Algérien de France n’a pas oublié Sétif et Guelma. Il voit Gaza et comprend. Il sait que la haine qui le vise ici est la sœur jumelle de celle qui bombarde là-bas. Il sait aussi que ces propos ne sont pas des accidents, mais des signaux. Et il répondra. Pas seulement dans la polémique, mais dans l’histoire, là où les Lenoir d’aujourd’hui deviennent les notes de bas de page des résistances de demain.

Votre peur est notre preuve. Votre haine, notre miroir. Votre discours, Noëlle Lenoir, n’est pas celui d’une juriste éprise de droit, mais celui d’une héritière du vieux colonialisme, habillé en tailleur, récité avec l’assurance de celle qui croit parler au nom de la France. Mais la France réelle, celle qui se construit dans ses rues, ses livres et ses consciences, n’a que faire de vos conciles d’initiés. Elle finira par vous enterrer, avec vos phrases, sous la poussière des discours qui n’ont jamais pu briser la dignité de ceux qu’ils voulaient réduire au silence.

K. B.

Comment (15)

    Attention ⚠️ Un Métèque peut en cacher un autre
    12 août 2025 - 13 h 42 min

    Chez les Grecs, le métèque, c’était l’étranger qui avait certes des obligations, mais aussi des avantages…
    .
    « Métèque ! » est devenu injurieux sous la IIIe République, avec C. Mauras qui visait surtout les Juifs et les Franc-Maçons
    .
    Dans les années qui précédèrent la 2e Guerre mondiale, il était fréquent de trouver dans la presse de droite des attaques contre les « métèques » qui « envahissaient » la presse, le cinéma, les milieux politiques. « Métèques », en fait, voulait dire « Juifs ».

    ⚠️ En France Un Ancien Métèque peut se cacher derrière un Métèque de fraîche date.
    France – 2025,
    Dans des Merdias comme CNews , Europe1 et dans le JDD ,
    Les Petits-Enfants des “Métèques” d’Hier , amis de Supremacistes Racistes se mettent a traiter d’autres personnes de “Métèques” :
    … les travailleurs immigrés ou leurs descendants..venus d’Afrique en Général musulman et de préférence d’Algérie en particulier

    Cette vieille sorcière et son visage en disent long. Elle est obsédée par l’Algérie, comme la plupart des français, la méchante, et si elle tenait des propos désobligeants sur une population innocente dans un pays où règnent les «droits de l’homme», elle serait poursuivie et emprisonnée. Les obsessionnels, comme cette vieille femme de 77 ans, peuvent nourrir l’idée d’une contamination par des virus ou d’autres saletés. Ces aspects mentaux, impossibles à bannir, provoquent une anxiété modérée. Avec l’âge, les obsessions refont surface. Elles se renforcent et s’affirment. L’obsession pour l’Algérie est omniprésente en france, imposée par les politicards amateurs, les «merdiasses» de Bolloré et autres «journalopes», et même au sein de leur propre société, et incite les français à se retourner contre les autres étrangers et à se comporter comme des bêtes sauvages dans leurs critiques et leurs mensonges.

    L’obsessionnel est froid, têtu et poursuivi sans relâche ses objectifs, car il a du mal à abandonner, à changer ou à se séparer. Les obsessions sont des pensées qui s’imposent constamment. L’obsessionnel (comme elle, Retuyo, zemmour, chiotty, et d’autres racistes Algérophobes) se sent obligé de dire certaines bêtises ou pensées pour chasser l’obsession de son esprit ou pour faire preuve de courage et réduire son anxiété. Mais ce n’est qu’un soulagement temporaire, une bouffée d’air frais; l’obsession et les pensées anxieuses reviennent dans ses pensées.

    Dr Kelso
    12 août 2025 - 12 h 37 min

    Excellente contribution.
    Encore une qui cause pour reprendre @Ajax.
    Rien de nouveau sous le soleil.
    L’anti-Algérie primaire par excellence leur fonds de commerce extrêmement lucratif le racisme dans toute sa splendeur pour changer…
    Je n’avais aucune connaissance de cet individu je vais la reléguer au rang qu’elle mérite aux oubliettes.

    Sprinkler
    12 août 2025 - 12 h 30 min

    Sur ses deux oreilles par les fesses tirées, dormira Madame LENOIR… »Bruno PAPON », pardon… »Maurice RETAILLEAU » a fait de l’accès à la valise diplomatique par laquelle passaient autant de couteaux que  » d’algériens » établis en sa douce France, un parcours digne des jeux de Fort Boyard…

    Luca
    12 août 2025 - 12 h 16 min

    Sioniste raciste et tepu , à oui j’oubliais, libre ahahahah ahahahah

    Anonyme
    12 août 2025 - 11 h 48 min

    Il a manqué l Essentiel dans cette séquence de Dépouillement des attributs humains d une criminelle portant maquillage clownesque , l auteur a oublié de nommer la TARE qui la Ronge au point ou elle ne pouvait plus contenir sa Pulsion qu elle partage avec sa Secte Nazisioniste : cette Bouse est un Produit Ashkénaze/ Khazar et , comme tout le monde le sait maintenant , le RACISME , manifestation du Cretinisme Congénital qui caractérise cette Secte , fait donc partie intégrante de son identité .

    Sprinkler
    12 août 2025 - 10 h 34 min

    Il est des villes si soucieuses de distinctions qu’elles occultent leurs bouches d’égout de plaques de fonte richement décorées, généralement de forme circulaires, comme des médailles, qu’elles parent de leurs armoiries et devises…Moralité, on peut être la bouche d’un égout et être couverte des plus insignes honneurs…

    Algérien
    12 août 2025 - 9 h 16 min

    Elle porte bien son nom la minus.

    Anonyme
    12 août 2025 - 9 h 09 min

    Et demain, Trump prix Nobel de la paix et, pourquoi pas conjointement avec Chetanyaho.
    C est dans l esprit du temps.
    L ‘universalisme des années 60-70
    Donc, mieux vaut chacun chez soi et Dieu merci, l Algérie ne manque de rien, quand ses enfantsl aime.

    Anonyme
    12 août 2025 - 8 h 34 min

    En fait cette vieille chouette nous rend service :
    Elle montre au monde entier le vrai visage de leur classe politique et médiatique :
    Hideux.

    Maintenant, pour marquer le coup, il serait opportun que les Algériens du monde entier engagent des poursuites judiciaires a l’endroit de cette délinquante, de telle manière a ce quelle ne puisse plus mettre les pieds dans un autre pays sans passer devant un juge.

    Anonyme
    12 août 2025 - 8 h 20 min

    Ahmed Bensaada en avait fait un portrait de cette parvenue et sa clique d’islamophobes membres de la Secte du Quai d’Orsay , relais et soutien des supremacistes Genocidaires de Tel Aviv et Ennemi de l’Algerie.
    .
    https://www.ahmedbensaada.com/index.php/orient-occident/709-le-quai-d-orsay-et-le-lobby-pro-israelien-principaux-soutiens-de-boualem-sansal
    .

      Dr Kelso
      12 août 2025 - 12 h 45 min

      @Anonyme
      Merci pour le lien.

    Brahms
    12 août 2025 - 8 h 00 min

    Elle a une tête de vieille crapie (…) ça se voit.

    Qu’elle aille plutôt faire les comptes chez les sémites saoudiens, ce sont ces cousins qui financent le terrorisme mondial et son disciple Benjamin Netanyaou faisant le reste avec les palestiniens massacrant 61 000 enfants ou encore chez Nicolas Sarkozy l’assassin de 250 000 libyens..

    Ces sémites (juifs et arabes) sont les plus grands imbéciles du monde, ils savent juste manipuler.

    Imaginez un peu, un Messie ou un prophète qui va adorer des assassins d’enfants, on aura tout vu et entendu avec ces clowns de juifs.

    Mme Noëlle Lenoir c’est votre race de sémites qui tue le plus et Vladimir Poutine a bien senti que vous souhaitiez prendre l’Ukraine pour faire comme avec la Palestine avec votre pion sémite Volodymyr Zélensky qui a fait 1 million de morts donc si vous additionnez avec Nicolas et Benjamin ça donne :

    Qui tue le plus, ce sont bien les sémites = 1 650 000 morts en (Ukraine, Libye, Palestine) sans oublier les blessés graves, les drames familiaux, les pertes d’emplois, la destruction de biens immobiliers, pertes financières, absence de retraites, de loisirs.

    En clair, le sémite est un assassin donc inutile Mme Noëlle Lenoir de faire diversion sur les algériens de France qui contrairement à vous, on payait leur place en France via les richesses naturelles de leur pays

    Par contre, vous me direz en réponse, si votre appendice d’Etat d’Israël a versé quoi que ce soit à la France en terme d’argent ou de richesses naturelles pour que vous puissiez y vivre et prendre un salaire

    Réponse : Non.

    🇩🇿 Fodil Dz
    12 août 2025 - 7 h 58 min

    Une personne qui a grandi dans une famille juive qui se prénomme noëlle. C’est original. C’est comme lorsque éric zemmour appelle son mouvement politique « Reconquête » alors qu’il est juif séfarade et que ses ancêtres avaient fuit l’Espagne après la Reconquista.
    Ou quand il ose prétendre défendre la chrétienté en déclarant croire en l’église mais pas en la personne de Jésus le fils de Marie (paix et salut de Dieu sur eux) car il incarne à ses yeux la mort.
    Et sarah knafo, elle aussi juive séfarade, qui est vice-présidente de l’intergroupe des Chrétiens d’Orient au Parlement Européen qui ne pipe mot lorsque des colons juifs brûlent une église chrétienne du V ème siècle et un cimetière à Taybeh en Cisjordanie. Silence radio à la droite et son extrême quand des églises sont bombardées et que des chrétiens sont massacrés à Gaza … On les attend pas les le pen, bardella, ciotti, de villiers, zemmour, knafo. noëlle lenoir c’est un condensé de tout ce ramassis d’ordures. Elle qui est juive porte un prénom typiquement chrétien pour symboliser un judéo-christianisme. Un terme qui a été inventé au XIX ème siècle. Quelle supercherie! Une escroquerie historique qui porte la signature de l’international sioniste. C’est tout ça noëlle lenoir. On peut dire qu’avec elle il y a tromperie sur la marchandise.

    Anonyme
    12 août 2025 - 7 h 04 min

    ravagée par une vie de dévergondée et d’ivrogne. celle le il faut lui envoyer un colis plein de verges de singes! c’est la honte de la france , elle a tellement de haine que même son nom en véhicule des tonnes . en enfer lenoir et ses acolytes rois du mensonge et de la perversité incurable

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