Chute du pouvoir d’achat : la LADDH exprime ses inquiétudes

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) s’inquiète de la perte vertigineuse du pouvoir d’achat des Algériens et de la détérioration continue de leurs conditions de vie. Cette organisation qui se mobilise pour défendre les droits élémentaires des Algériens a produit une étude exhaustive dans laquelle elle propose des solutions, entre autres, à la flambée des prix des denrées alimentaires. La LADDH commence par relever l’absence d’une politique économique gouvernementale à long terme qui cause un dysfonctionnement du système commercial, lequel génère un climat inflationniste. Ce climat s’illustre par la spéculation sur des denrées alimentaires, la présence d’une grande masse d’argent qui circule dans le circuit informel, la dévaluation du dinar par rapport aux monnaies d’achat à l’extérieur et la faiblesse de la production nationale qui n’est pas à même de concurrencer les produits internationaux. La perte du pouvoir d’achat est aggravée par le non-respect du salaire national minimum garanti (SNMG) fixé à 18 000 DA. Ce qui complique davantage la situation des Algériens, c’est que les exportations hors hydrocarbures ne dépassent pas les 3%. Pour mieux illustrer cet état de fait, la LADDH indique que la facture alimentaire est de l’ordre de 11,5 milliards de dollars. Autrement dit, cette facture est beaucoup plus importante que toutes les exportations hors hydrocarbures. Ainsi donc, le pouvoir d'achat du fonctionnaire algérien a connu une régression considérable. Les dernières augmentations salariales n’ont pas contribué à améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires. Pour cette organisation, la question des salaires n'a pas été traitée d'une manière étudiée et légale en ce sens qu’il n’y a pas eu de mécanisme de régulation d’évolution des prix des produits, notamment ceux de large consommation sur la base du taux d’inflation. «Les salaires laissent en Algérie toujours un goût d’inachevé. Leur revalorisation depuis une année est inscrite, selon le gouvernement, comme une tendance à l’amélioration alors que les partenaires sociaux (syndicats autonomes) considèrent que ces augmentations ne pèsent rien en termes d’impact sur le pouvoir d’achat des Algériens», dénonce la LADDH pour laquelle des solutions existent. Parmi elles, le lancement des projets d’investissement dans les industries agroalimentaires pour réduire la facture des importations, l’institution d’un salaire minimum mieux adapté aux réalités locales ou dans la mise en place d’un «mécanisme durable et opérationnel pour maîtriser les prix de produits de large consommation». La LADDH réclame aussi un système fiscal transparent impartial, moderne et indépendant, un environnement économique et social qui répond à des règles claires et respectées par tous les intervenants économiques et une meilleure organisation du commerce national et des marchés de gros ainsi qu’une bonne répartition du travail selon les régions et les récoltes agricoles. Dans les propositions de la LADDH, on trouve aussi la nécessité d’éradiquer l’informel et de retourner à l’utilisation des chèques bancaires et des factures dans les transactions commerciales. A cela s’ajoute la promotion de la production nationale. La LADDH plaide aussi pour des subventionnements plus ciblés en faisant en sorte de ne pas aider les producteurs et les commerçants fictifs. Mais cela ne veut pas dire, précise cette organisation, la suppression du soutien direct des produits de large consommation.
Sonia Baker
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.