Ould Kablia : «Nous sommes prêts à aider la Libye à constituer une armée et une police»

Les nouvelles autorités libyennes semblent beaucoup compter  sur l’Algérie pour l’aider à passer cette période de transition et ramener la paix et la sécurité dans leur pays. La conférence ministérielle sur la sécurisation des frontières, ouverte hier dans la capitale libyenne, va dans ce sens. Et l’Algérie, représentée par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, se dit prête à aider les nouvelles autorités libyennes à reconstituer une armée et une police capables d'assurer la sécurité du pays. Un pays qui connaît une importance circulation d’armes avec tous les risques que cela constitue. Et la rébellion refuse de répondre favorablement à l’appel du nouveau gouvernement libyen de déposer les armées. Sur la centaine de milliers d’hommes armés qui se sont soulevés contre l’ancien régime de Kadhafi, il y a à peine 5 000 qui ont remis les armes. Ayant exprimé ses fortes inquiétudes quant à cette situation,  l’Algérie plaide pour une coopération «fructueuse  et positive» avec la Libye, en premier lieu, dans le domaine sécuritaire. Aider la Libye à retrouver sa sécurité, c’est aussi assurer la sécurité de nos frontières et réduire les mouvements d’armes dans la région du Sahel. Des armes qui risquent de se retrouver facilement entre les mains des groupes terroristes qui infestent la région. «L’Algérie est prête à aider la Libye à tous les niveaux, notamment  le domaine de la formation militaire, la police, la protection civile et aussi  l’administration », a souligné M. Ould Kablia devant la presse, en marge de la conférence de Tripoli. La première préoccupation de l’Algérie reste la sécurisation des frontières. Le ministre de l’Intérieur estime que la situation est délicate. «En ce qui concerne la frontière libyenne, elle connaît des faits nouveaux  actuellement » depuis les changements survenus dans ce pays. La circulation des personnes n’est pas assez contrôlée dans cette région où la situation sécuritaire n’est pas assez maîtrisée, avec notamment la circulation  d’armes, a-t-il expliqué. Il assure, cependant, que l’Algérie ne ménage aucun effort dans ce sens et oeuvrera à «empêcher toute  tentative d’infiltration du territoire libyen qui pourrait déstabiliser ce pays, nuire aux intérêts du peuple libyen et porter atteinte à la révolution  libyenne». La détérioration de la sécurité dans la région et le problème de circulation  des armes «constitue un danger pour la région», ce qui nécessite aux pays concernés  d’«intensifier la coordination et la coopération et multiplier les efforts pour  sécuriser leurs frontières terrestres communes», a-t-il insisté. Pour ce faire, la Libye doit se donner les moyens militaires humains et matériels. Avec bien entendu l’aide indispensable de l’Algérie qui dispose d’une longue expérience dans le domaine de la lutte antiterroriste.

Sofiane Benslimane
 

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