Jacques Chirac et Abdou Diouf : «Le combat contre le terrorisme se joue à Tombouctou»

L'ancien président français Jacques Chirac et le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, ont appelé, vendredi, la communauté internationale à agir pour sauver Tombouctou, ville malienne classée patrimoine universel par l’Unesco. Dans une tribune publiée dans le journal Français Le Monde, ces deux anciens présidents demandent aux Etats de «ne pas abandonner le Mali et à sauver Tombouctou, pour sauver la paix au Sahel». «Un pays privé de son passé est un pays privé de son avenir. Au moment où des groupes extrémistes ont entrepris de détruire les mausolées et mosquées de Tombouctou et menacent les manuscrits conservés dans cette ville, patrimoine irremplaçable de l'islam et du monde, c'est l'avenir de l'Afrique sahélienne qui se joue», soulignent-ils d’emblée. Chirac et Diouf qualifient ce qui se passe actuellement à Tombouctou de «crime contre l’Afrique», de «crime contre la pensée» et de «crime contre l'idée même de l'humanité». Ils considèrent que le danger est global et que l'indifférence est impossible car si une poignée d'extrémistes réussit à imposer sa loi dans cette région aux équilibres fragiles, «c'est l'ensemble des pays du Sahel qui peut être déstabilisé, avec des conséquences funestes d'abord pour les populations locales, ensuite pour tous les partenaires de ces pays, au premier rang desquels tous les voisins du Mali ainsi que l'Europe». Ils estiment que le combat contre le terrorisme se joue à Tombouctou. C’est aussi pour ces deux grandes personnalités internationales le combat pour la tolérance et le respect. Ils jugent les efforts de médiation déployés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine insuffisants à eux seuls face à l’urgence de la situation. Ils en appellent à la responsabilité et à l'unité de la communauté internationale face à cette crise, des pays traditionnellement engagés en Afrique comme des puissances émergentes. «L'échec ou la victoire de l'Afrique sera notre échec ou notre victoire à tous. Si nous l'oublions aujourd'hui, la jeunesse africaine saura nous le rappeler demain», concluent-ils.
Sonia B.
 

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