Cinéma : «Yema» de Djamila Sahraoui à la Mostra de Venise

Le deuxième long métrage de la réalisatrice algérienne Djamila Sahraoui a été sélectionné à la 69e édition de la Mostra de Venise (29 août-8 septembre 2012), prestigieux rendez-vous international du cinéma inclus dans la biennale pluridisciplinaire de la célébrissime cité italienne.

Le deuxième long métrage de la réalisatrice algérienne Djamila Sahraoui a été sélectionné à la 69e édition de la Mostra de Venise (29 août-8 septembre 2012), prestigieux rendez-vous international du cinéma inclus dans la biennale pluridisciplinaire de la célébrissime cité italienne.
Yema a été retenu parmi 1 800 films de fiction pour participer à une nouvelle section de la Mostra qui marie l’art cinématographique aux nouvelles technologies de communication. En effet, la sélection Orizzonti, créée cette année, propose de visionner les films sélectionnés sur le réseau internet au bénéfice d’un public d’internautes payants, composé essentiellement de professionnels du cinéma dont de nombreux distributeurs.
Cette sélection représente déjà une consécration pour les films sélectionnés qui vont ainsi se trouver en lice dans une forme contemporaine de compétition.
Djamila Sahraoui s’est pleinement engagée dans ce film dont elle est la scénariste, la réalisatrice et l’interprète du rôle-titre de la mère. L’œuvre, d’une heure trente, aborde une thématique chère à la cinéaste, celle des épreuves récentes de l’Algérie et de la réaction des citoyens, et notamment des femmes, pour les surmonter.
Dans une humble maison isolée dans la campagne, une mère, Ouardia, s’efforce de vivre en dépit d’un passé lourd. L’un de ses fils, Tarik, militaire, est enterré près de la maison. Son deuxième fils, chef d’un maquis terroriste, est soupçonné de l’avoir tué. Contre cette terrible adversité où règnent la douleur et la sécheresse, Ouardia ne baisse pas les bras. Armée de courage et de foi, elle va réussir à redonner ses droits à la vie et à l’espoir. Le jardin refleurit. L’homme qu’Ali a placé pour la surveiller et qui a perdu un bras au maquis, commence à aider cette mère éprouvée mais obstinée. Ouardia accueille un enfant dont la mère, morte en couches, était aimée de ses deux fils. Entre le fleurissement du lieu et l’arrivée de cet enfant, on voit l’espoir se reconstruire. Jusqu’au retour d’Ali, grièvement blessé…
Mêlant réalisme et symbolisme, Djamila Sahraoui signe là une œuvre sensible produite par Les Films de l’Olivier et Néon Productions et coproduite par l’AARC (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) et l’ONDA (Office national des droits d’auteurs). Cette sélection à la Mostra de Venise est une première étape importante de la promotion du film dans le monde. Réalisatrice de plusieurs documentaires bardés de prix et de distinctions dans les festivals internationaux, Djamila Sahraoui s’est imposée comme une représentante affirmée du cinéma algérien actuel. Licenciée en lettres à l’université d’Alger, elle est diplômé de l’IDHEC de Paris (Institut des hautes études cinématographiques, aujourd’hui Fémis) et a été lauréate d’une bourse de la Villa Médicis. Son premier long métrage de fiction, Barakat (2006), avait glané une douzaine de prix dont le prix du meilleur film arabe au Festival du Caire, le Muhr d’Or au festival de Dubaï, quatre prix au Fespaco, le prix du meilleur film africain au festival de Milan, le prix de la meilleure interprétation féminine au festival des cinémas arabes de Paris (Rachida Brakni), le prix du meilleur réalisateur au festival de cinéma africain de Tarifa, etc.
Avec Yema, Djamila marque une nouvelle étape de sa jeune et remarquée carrière dans la fiction cinématographique.
C. P.

 

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