La violence gagne le Nord

Marseille, où certains politiques voulaient, le plus sérieusement du monde, envoyer l’armée pour mettre fin à la guerre des gangs et des trafics qui y faisait rage, puis Paris, théâtre d’un triple assassinat d’étrangères, des femmes kurdes, militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dont l’une en est membre fondatrice, et, maintenant, Angers, où une femme âgée de 54 ans a été retrouvée égorgée sur les marches du perron d'un immeuble du centre-ville, il y a de quoi créer la psychose parmi la population qui craint pour sa sécurité. A cela, s’ajoutent les conséquences internes de l’intervention militaire au Mali (comme le prouve la réactivation du plan Vigipirate), à peine l’aventure afghane terminée alors que l’ingérence très controversée en Libye n’a pas fini de soulever des interrogations sur son opportunité. L’atmosphère de violence n’est jamais spontanée. Les propos guerriers, comme ceux proférés à l’endroit de la Syrie, même s’ils sont destinés à une consommation externe, contribuent à cultiver un climat psychologique favorable à la violence chez les citoyens. Dans ce terreau, où les solutions privilégiées reposent sur la violence, dès que l’occasion se présente, quelle qu’en soit la raison, le comportement agressif se développe avec facilité. C’est le phénomène que connaissent les Etats-Unis où la flambée de violence, qui ne connaît pas de fin et touche toutes les contrées et villes, est aggravée par la circulation et la vente libre des armes de tout calibre. Dans ce pays, les médias propagent les thèses bellicistes et des va-t-en-guerre. Les discours des dirigeants tendent à la glorification des guerres. La culture de la paix n’y est pas développée, ni dans la société ni dans les établissements scolaires. Résultat : les fusillades n’en finissent pas de faucher d’innocentes victimes.
Kamel Moulfi