La France s’ingère-t-elle déjà dans les affaires politiques du Mali ?

L’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, a déclaré aujourd’hui que l’appel à la sécurisation des institutions du Sud «est normal», ne serait-ce que pour sécuriser, a-t-il ajouté, «les organes de la transition chargés de conduire le pays jusqu’aux nouvelles élections», a rapporté la presse malienne. Christian Rouyer s’est justifié par les troubles à l’ordre public que vit Bamako depuis la semaine dernière. «Vous étiez tous à Bamako la semaine dernière. Il n’y avait pas la sérénité. On ne pouvait se réveiller un jour sans savoir quelles manifestations allaient entraver la vie publique», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Il y avait une activité économique ralentie», considérant que cela «ne pouvait pas continuer» et qu’il «était urgent de prendre des mesures». Pour l’ambassadeur français, «on ne peut pas conduire une action militaire et une action efficace de reconquête du Nord, si dans la capitale, n’importe quel groupuscule commençait à faire la loi». Il trouve que le décret pris par le gouvernement malien pour établir l’état d’urgence «est sage», se réjouissant du retour à la «vie normale» à Bamako après la fin des manifestations. Dans les propos de Christian Rouyer, il y a comme un reproche fait aux Maliens chez eux par l’étranger qu’il est. Certes, le gouvernement qui dirige la transition dans ce pays livré aux hordes terroristes dans sa partie septentrionale a lancé un appel à l’aide à Paris, mais la France a tout l’air d’étendre son intervention au champ politique. Cela lui est-il permis ? Les Maliens, en tout cas, ne semblent pas apprécier cette «intrusion».
Mohamed El-Ghazi

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