Djoudi : «Les banques enregistrent déjà une hausse du nombre de comptes ouverts»

Les banques activant en Algérie ont enregistré un rebond du nombre d’ouvertures de comptes bancaires après l’application, dès le début de ce mois, des nouvelles facilitations bancaires décidées par le gouvernement, a indiqué lundi le ministre des Finances Karim Djoudi. «Nous avons une évaluation régulière de l’application de ces mesures, et on constate qu’il y a plus d’ouvertures de comptes de dépôts au niveau des banques», a-t-il déclaré à des journalistes après avoir répondu aux interrogations des sénateurs à propos du texte de loi de règlement budgétaire de 2010. Grâce à ces mesures «des gens qui ne pouvaient pas accéder aux comptes bancaires auparavant, peuvent le faire aujourd’hui», s’est-il réjoui sansdonner de chiffres sur le nombre de comptes ouverts. Fin novembre dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé, lors d’une réunion de concertation avec le patronat et la centrale syndicale, des mesures visant à débureaucratiser l’ouverture de comptes bancaires au profit des particuliers, même sans revenus, ainsi que pour l’octroi de crédits aux PME. Le Délégué général de l’ABEF (Association des banques et établissementsfinanciers), Abderrezak Trabelsi a récemment prévu l’ouverture de 900.000 nouveaux comptes de dépôts en 2013. Evoquant par ailleurs le taux d’inflation, qui a atteint près de 9% en 2012, M. Djoudi a rappelé que c’était dû aux gros versements au titre des rappels des salaires qui ont exercé une pression sur la demande et sur les prix, rassurant que l’inflation «sera moindre» en 2013, les augmentations salariales étant consommées. La Banque d’Algérie a fixé un objectif d’inflation de 4% et c’est «aussi l’objectif que nous retenons», a assuré le ministre. Quant aux importations de l'Algérie, qui se sont chiffrées à 46,8 milliards de dollars en 2012, il a considéré qu’elles ont plutôt «servi la production nationale». Interrogé sur un éventuel retour plus rapide que prévu au crédit à la consommation, comme rapporté par certains médias, il a répondu : «Nous avons interdit ce crédit pour protéger la production nationale et les épargnants contreles risques du surendettement et il est toujours interdit». Donc «pas de retour immédiat aux crédits à la consommation», affirme-t-il, en ajoutant que les ménages «ont aujourd’hui les revenus nécessaires pour pouvoirconsommer». Concernant le projet de création d’une banque de logement, déjà annoncé, M. Djoudi a précisé qu’il s’agit juste d’une «réflexion». Revenant sur l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine d'In Amenas, le ministre a assuré qu’il n’aurait pas de «conséquences financières» sur l’Algérie. Sur une question aux répercussions de l’instabilité économique à l’échelle internationale sur l'Algérie, l’argentier du pays a estimé que les prix du pétrole étaient relativement stables actuellement parallèlement à une situation de déprime des économies mondiales «ce qui engendra certainement une baisse de la demande énergétique et influera sur les prix du pétrole». Mais ce qu’il faudrait plutôt regarder avec optimisme selon lui, c’est la production hors hydrocarbures qui a été multipliée par 5 en 10 ans en Algérie et qui représente actuellement 65% du PIB algérien. Et malgré une croissance du secteur des hydrocarbures assez faible et dépendant de facteurs exogènes, la croissance hors hydrocarbures est quant à elle supérieure à 6% annuellement, a-t-il fait remarquer. Le ministre s’est enfin refusé d’évoquer le dossier Djezzy rappelant une énième fois qu’il s’agit bien d’un dossier confidentiel. «A la clôture du dossier je vous promets d’intervenir», a-t-il dit aux journalistes, rappelant encore que les négociations, pour une évaluation commune du prix de cession de 51% de Djezzy (OTA), se poursuivaient toujours. Le Conseil de la Nation votera demain mardi matin les deux textes delois sur le règlement budgétaire pour 2010 et les hydrocarbures.
R. N.
 

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    Horizon
    1 février 2013 - 22 h 18 min

    1er février 2013
    Parole des

    1er février 2013
    Parole des sans voix au forum de Davos

    Prenant à contre pied les oligarques invités au forum économique de Davos, devant un parterre de journalistes le Président islandais Olafur Ragnar Grimsson a suggéré à ses homologues aux affaires de « penser davantage aux peuples qu’aux banques ». [1]

    Comme chaque année, patrons de multinationales, dirigeants de grandes banques et responsables politiques s’étaient passés le mot pour galvaniser un auditoire de communicants acquis à leur cause. Les médias français de l’establishment ne manquaient pas à l’appel. France Info est l’unique grand média à avoir évoqué à la marge le discours détonnant du président islandais. Une île où « nous avons laissé les banques faire faillite er nous sommes occupés des citoyens, et ça a marché », a affirmé le Président Grimsson. [2]

    Déjà au lendemain de la création d’une supervision bancaire, le jeudi 11 janvier 2013 monsieur Grimsson avait voulu faire passer un message aux technocrates de l’Union Européenne. « Accepter de laisser les banques tomber en faillite fut l’acte le plus difficile qu’il m’ait été donné de prendre. Mais sans doute le meilleur. Il est l’une des raisons fondamentales de la forte reprise économique de notre pays au regard des autres pays européens. Il valait mieux laisser l’Islande s’autogérer que de laisser l’Union Européenne parler en son nom. Le pays en recueille les fruits aujourd’hui ». [3]

    En marge du forum économique, un journaliste dénommé Stephen Cole l’ interview sur le vif. Le Président Grimsson va droit au but. « Nous avons été assez sages de ne pas suivre les politiques traditionnelles qui ont prévalu normalement en Occident au cours des 30 dernières années. Nous avons introduit le contrôle des changes, nous avons laissé les banques faire faillite, nous avons soutenu les plus pauvres, nous n’avons pas adopté les mesures d’austérité comme ailleurs en Europe, et le résultat final, 4 ans plus tard, est que l’Islande a accompli des progrès et une relance très différente des autres pays européens qui ont souffert de la crise financière ».

    Dans les couloirs de Davos, il poursuit : « Pourquoi considère-t-on que les banques sont des saintes-chapelles de l’économie moderne, et pourquoi ne peuvent-elles pas faire faillite comme les compagnies aériennes ou les entreprises de télécommunication, si elles ont été gérées d’une façon irresponsable ? La théorie que vous devez payer pour sauver les banques est une théorie selon laquelle les banquiers peuvent jouir de leurs propres bénéfices et de leur succès, puis que les gens ordinaires payent pour leurs échecs au moyen des impôts et de l’austérité, et dans les démocraties éclairées, les gens ne l’accepteront pas sur le long terme « .

    Parole d’expert, parole inattendue d’un Chef d’Etat :  » L’une des choses que nous avons apprises après l’effondrement des banques en Islande, c’est que les banques islandaises, comme les banques britanniques ou les banques américaines, sont devenues des entreprises de haute technologie, qui recrutent des ingénieurs, des mathématiciens et des informaticiens. Et quand elles se sont effondrées, le secteur innovant de notre économie, le secteur informatique, le secteur des TI s’est mis à prospérer, et en fait, sur les trois dernières années, il a eu de bien meilleurs résultats que jamais auparavant dans son histoire. Donc la leçon à en tirer, c’est la suivante : si vous voulez que votre économie soit compétitive dans le secteur innovant du 21ème siècle, un secteur financier fort qui prend les talents de cet autre secteur, même un secteur financier qui marche bien, est en fait une mauvaise nouvelle ». [4]

    Nous savons maintenant, qu’en tout état de cause, la caste politique d’alternance au pouvoir a trahi, encore et toujours…

    Lemajd
    28 janvier 2013 - 20 h 01 min

    Comme par hasard la
    Comme par hasard la facilitation annoncée en decembre 2012. Par M.Djoudi, à partir de janvier 2013 coincide avec la greve des PTT (algerie poste).Je prends à temoin les lecteurs de algeriepatriotique que prochainement la facilitation qui sera annoncée par un autre ministre ,pas celui des TIC aux nouveaux maitres du monde arabe (doha) et son appendice Qtel,pour investir dans le domaine des TIC va coincder ,comme hasard,avec une gréve sauvage de algerietelecom dont le mobile sera l’application de la nouvelle version de la loi 2000-03.

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