La grève du Snapap n’a pas eu l’écho espéré

La grève à laquelle a appelé le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap) ne semble pas avoir eu l’écho espéré. Les travailleurs des corps communs ont partiellement suivi ce mot d’ordre de grève qui concerne l’ensemble des administrations du secteur public, de l’état civil aux hôpitaux, en passant par l’école et l’université. Une tournée effectuée à Alger nous a permis de constater un arrêt partiel de l’activité dans certaines administrations. Des agents rencontrés à l’hôpital Lamine-Debaghine de Bab El-Oued ont affirmé avoir répondu à cet appel à la grève qui durera trois jours. Pour eux, les revendications soumises par le Snapap au gouvernement «sont légitimes et méritent d’être ardemment défendues». Certains services d’état civil comme ceux de Bouzaréah, de Bologhine ou encore d’Aïn Benian ont également connu un ralentissement de leurs activités sans pour autant arriver au blocage promis par les organisateurs de ces journées de grève. Des responsables au Snapap de Belkacem Felfoul ont reconnu que le taux de suivi différait d’une administration à l’autre, assurant que dans certaines communes de la capitale, ce taux à atteint les 80%. C’est le cas, selon eux, de Bab Ezzouar où les administrations publiques ont été presque paralysées. Le suivi a été plus large dans les autres wilayas comme Tizi Ouzou, Béjaïa, Saïda, Chlef, Constantine ou encore Bouira. Les agents de sécurité et les ouvriers professionnels ont, quant à eux, massivement suivi cette grève. Selon l’estimation donnée par les organisateurs, le taux de suivi de cette première journée de débrayage serait de 70%. Un chiffre qui reste à vérifier, surtout que beaucoup d’administrations, notamment au niveau de grandes institutions de l’Etat, comme les ministères, n’ont pas été touchées par ce mouvement de grève. Les organisateurs voulaient faire une démonstration de force à même d’amener les pouvoirs publics à donner une suite favorable à leurs revendications contenues dans une plateforme de 24 points. Essentiellement d’ordre statutaire et salarial, les revendications du Snapap restent tout de même partagées par l’ensemble des employés de l’administration publique. Parmi les revendications du Snapap, la révision des statuts particulier de la Fonction publique en intégrant les spécificités de chaque corps et tenant compte de la nature des postes occupés. Pour ce syndicat, de graves incohérences ont été relevées dans les textes en vigueur. Des incohérences qui pénalisent lourdement les travailleurs qui voient leur carrière figée et leur espoir de jours meilleurs s’effilocher. Certains d’entre eux continuent à percevoir des salaires médiocres ne dépassant pas parfois les 10 000 DA, alors qu’officiellement le salaire national minimum garanti est de 18 000 DA. Le Snapap pose également l’épineux problème des emplois précaires. Selon ce syndicat, il y aurait quelque 600 000 jeunes dans le circuit de l’emploi de jeunes et du filet social qui perçoivent des primes de 6 000 DA et qui ne disposent d’aucune couverture sociale.
Sonia B.
 

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