Enlèvements d’enfants : ce que le gouvernement a décidé
La réunion interministérielle tenue aujourd’hui a abouti à une série de mesures visant à juguler le phénomène des kidnappings d’enfants. Réagissant à la consternation générale suscitée par la tragédie de Constantine, le Conseil interministériel réuni par Abdelmalek Sellal prend des mesures «fermes» et «rapides» dans le traitement du phénomène d'enlèvement d'enfants. Parmi les décisions phare prises par ce conseil, le durcissement des sanctions contre les auteurs de ces crimes en procédant à l’amendement du code pénal. Pour lutter contre ce fléau qui se répand dans la société, le gouvernement se lance sur trois fronts : la sensibilisation, la prévention et le traitement judiciaire. Un traitement qui se veut «exemplaire». A cela s’ajoute un groupe de travail qui sera installé dans les deux prochains jours et qui aura pour mission d'élaborer, dans les plus brefs délais, d’autres mesures concrètes permettant de lutter, de manière efficace, contre ce phénomène. Il sera composé, entre autres, de différents départements concernés et piloté par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le gouvernement n’exclut pas l’institution de la peine capitale pour ce genre de crimes. Une sanction réclamée par de nombreux juristes et représentants d'organisations des droits de l'Homme. Cette mesure a été préconisée, par exemple, par le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNPPDH), Me Farouk Ksentini, qui s'est clairement prononcé pour l'application de la peine de mort «de façon exceptionnelle», à l'encontre des auteurs de ce genre de crimes. Pour une lutte «efficace» contre ce fléau, le Premier ministre a demandé de coordonner les numéros verts de la Gendarmerie nationale et de la police, notamment, pour en faire un système d'alerte accessible de n'importe quel support téléphonique. Des tables rondes seront organisées également à la Télévision et à la Radio nationales pour sensibiliser davantage sur le danger de ce fléau. Les services de sécurité sont également appelés à multiplier les patrouilles pédestres dans les ensembles locatifs, les aires de jeu, les places publiques et autour des établissements scolaires. Un travail de proximité en direction des enfants, des parents et du mouvement associatif est préconisé par les pouvoirs publics.
S. Baker
Comment (14)