Les droits des émigrés
Nos compatriotes établis à l’étranger saisissent toutes les occasions qui se présentent pour confirmer leur attachement à l’Algérie. Ils n’hésitent pas à entonner Kassaman en brandissant le drapeau national dans les manifestations de joie pour saluer une victoire de notre équipe nationale de football. Certes, on peut leur reprocher d’alimenter le marché parallèle de la devise, mais qu’est-ce qui les pousserait à suivre le circuit bancaire officiel ? «Le problème est que les mécanismes de rapatriement de ces fonds n’existent pas», reconnaît Belkacem Sahli, bien placé pour en parler puisqu’il est secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger. Que font les autorités pour les inciter à mettre leur épargne au service du pays ? De plus, ont-ils le sentiment que leur pays est là pour les aider quand ils sont dans une mauvaise situation et qu’ils ont besoin de soutien ? Il y a quelques mois, dans ces mêmes colonnes (6 novembre 2012), un cadre algérien installé à Londres avait dénoncé «la souffrance de nos compatriotes dans les pays européens, sans protection juridique et morale». Pour lui, les consulats, les ambassades et les parlementaires élus «ne font rien pour les membres de cette communauté marginalisée volontairement et méthodiquement». Aujourd’hui, comme en réponse à ce cri d’indignation, Belkacem Sahli affirme que les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour remédier à cette situation. Ses propos contenus dans l’interview qu’il nous a accordée donnent à espérer une meilleure prise en charge de «nos émigrés», comme on les appelle. Il reconnaît que «tout Algérien, où qu’il se trouve, a le droit d’exiger de l'Etat qu’il lui fournisse des services», a fortiori celui qui se trouve hors du pays.
Kamel Moulfi
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