Lecture empoisonnée
Il faut dire que le Qatar ne lésine sur aucun moyen pour créer en Algérie les conditions d’un soulèvement populaire, similaire à ceux qu’ont connu des pays d’Afrique du Nord. Après les campagnes médiatiques bien orchestrées et le rappel des réseaux islamistes composés des résidus du FIS ici et à l’étranger, dont la dernière tentative en date, la réunion à Doha, il y a quelques semaines, regroupant le clan Abassi et certains membres du MSP, Doha expérimente d’autres méthodes pour s’introduire en Algérie, plus subtiles et plus insidieuses : le livre. C’est ce que révèle, en tout cas, la découverte d’une pile de titres récents, bien triés, qui envahissent actuellement nos librairies (voir article par ailleurs). On pourrait nous reprocher de voir de la manipulation dans tout ce qu’entreprennent les Qataris, au prétexte que la distribution de livres est une activité tout à fait légale qui, au contraire, contribue à l’enrichissement culturel. Cela aurait été, effectivement, le cas si cela venait d’un autre pays ou dans une conjoncture différente. Car comment expliquer que tous ces ouvrages arrivent d’un coup et portent tous sur le même thème, la révolution dans le monde arabe, alors que le lecteur algérien ignore tout de la littérature qatarie, si tant est qu’elle existe. Ce qui inquiète le plus dans cette histoire, c’est l’indulgence avec laquelle la chose semble être perçue par les autorités algériennes qui font, ici, preuve soit d’un manque de vigilance, soit de complicité active à certains niveaux de la décision. Et dans les deux cas, on est en droit de se poser des questions.
R. Mahmoudi
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