Une pathologie grave
La maladie du Président a révélé une pathologie plus grave et autrement plus dangereuse pour le pays : c’est cet aveuglement engendré par la course au pouvoir chez nos hommes politiques et autres leaders d’opinion – ou du moins ceux qui se croient comme tels. Les deux camps qui se chamaillent et s’entredéchirent autour de l’état de santé du chef de l’Etat depuis maintenant quelques semaines, chacun défendant avec le même acharnement une version des faits, selon qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, ont fini par dévoiler leur véritable et seule préoccupation, qui est celle de sauvegarder des positions acquises, pour les premiers, et guetter un moment de chute pour s’en emparer, pour les seconds. Cette attitude immorale montre en tout cas l’étendue d’un machiavélisme politique qui fait peur, parce qu’il n’y a plus d’hommes ni de voix capables aujourd’hui de recentrer le débat sur les vrais enjeux qui attendent le pays – sa cohésion mise à mal, sa représentation nationale à reconfigurer, des attentes sociales qui s’accumulent et se durcissent, etc. –, ou de proposer de vraies solutions aux problèmes nombreux, y compris celui que pose à la nation l’absence prolongée du chef de l’Etat. C’est malheureusement cette image pathétique qui est colportée par les médias du monde entier : une classe politique prédatrice, dévorée par ses calculs de pouvoir et capable du pire. C’est ce qu’offre à voir, par exemple, avec une certaine délectation, une chaîne foncièrement anti-algérienne, comme France 24, en faisant parler sur ses plateaux des représentants excités des deux camps.
R. Mahmoudi
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