La nouvelle direction du RCD se rapproche de la mouvance islamiste
Après avoir reçu une délégation du MSP, conduite par son président Abderrezak Mokri, au siège national du parti à El-Biar, ce mercredi 3 juillet, la direction du RCD s’engage davantage sur la voie du compromis inédit et pour le moins curieux avec la mouvance islamiste, en annonçant une rencontre avec les dirigeants du mouvement Ennahda, lundi prochain. Lors des entretiens avec les responsables du MSP, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a tenu à préciser que «nous appartenons à deux partis avec des identités et des programmes politiques distincts. Le dialogue et l’échange entre les acteurs de la classe politique permettront de libérer la scène politique des contraintes et obstructions actuelles pour parvenir à un accord minimal à même de garantir les conditions d’une compétition démocratique sur la base de projets et de programmes politiques». Pour sa part, le MSP a proposé l’idée d’«une concertation autour d’une phase de transition pour laquelle il conviendrait d’assurer une direction issue d’un consensus politique», lit-on dans un compte-rendu publié dans le site officiel du RCD. Les deux parties souhaitent élargir ces entretiens «à toute formation s’engageant dans la voie pacifique et respectant les valeurs et principes démocratiques ». Des observateurs de la scène politique se demandent si cette nouvelle option du RCD est le fruit d’un débat à l’intérieur du parti ou une «décision purement réactionnaire» qui n’obéit à aucune stratégie. Pour certains militants en rupture de ban avec le parti, ce rapprochement avec les islamistes «relève tout simplement d’un révisionnisme», par rapport aux idéaux démocratiques et foncièrement anti-islamistes qui ont façonné l’identité politique du RCD.
Rabah Aït Ali
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