Ils ne gouverneront pas
Par Kamel Moulfi – Arrivés au pouvoir en Egypte par la grâce d’une pseudo-démocratie que les pays occidentaux ont imposée, et évincés, un an après, par l’institution militaire appuyée sur la volonté du peuple, les Frères musulmans – par la voix de leur numéro 2, Khairat Al-Chater, avant son arrestation vendredi au Caire – ont appelé à la violence contre les opposants à Morsi, autrement dit contre la population qui l’a rejeté et l’armée qui l’a destitué. Tout indique que le scénario algérien se confirme malheureusement pour l’Egypte. Comme en Algérie, le terrorisme a déjà commencé par quelques actions qui sont presque passées inaperçues. Des islamistes ont assassiné, samedi, par balles un prêtre copte à El Arich, dans le nord du Sinaï, une ville qui est le théâtre d'affrontements violents entre l'armée et les partisans de Morsi. La veille, des hélicoptères de l’armée ont tiré des roquettes sur deux cibles dans les environs de cette ville, peu après l'attaque perpétrée vendredi au lance-grenade par des terroristes contre des postes de contrôle militaires dans la zone de l'aéroport. Comme en Algérie, des arrestations «préventives» ont été opérées et de grandes quantités d'armes saisies dans les locaux des islamistes. Des chaînes de télévision qui servent de relais à leurs appels à la haine ont été fermées. Un groupe islamiste, les Partisans de la charia, a déclaré sur son site internet que la destitution de Morsi par l’armée constituait une «déclaration de guerre contre l'islam». Il prône la violence pour imposer un régime théocratique. Ce groupe a annoncé qu'il collectait des armes et formait ses membres pour l'action armée. Cela rappelle exactement ce qui s’est passé en Algérie : le conditionnement et la fanatisation des éléments les plus vulnérables de la société «mobilisés» pour défendre l’islam contre les «tyrans» et les «apostats» ; les armes acheminées à travers un trafic facilité par les complicités extérieures et l’action criminelle pour «punir» la population et les institutions, particulièrement les forces de sécurité, accusées d’être «contre l’islam». On le sait, c’est peine perdue. Rien ne peut aller contre la volonté populaire alliée à la détermination de l’armée. L’exemple algérien l’a prouvé. En Egypte comme en Algérie, les intégristes ne gouverneront pas.
K. M.
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