Ramadhan en France : les musulmans ont jeûné une demi-journée
Alors que les dernières élections relatives au renouvellement des instances du Conseil français du culte musulman se sont, pour une fois, plus ou moins bien passées, aboutissant à une représentation équilibrée des communautés musulmanes de l’Hexagone, les organisations qui en ont été pourtant les acteurs ont démontré, à la déception générale, qu’elles n’arrivent toujours pas à parler d’une même voix. Au lieu de constituer un sujet de concorde et de réconciliation entre ces parties qui étaient jusqu’à un passé récent en guerre l’une contre l’autre, le premier jour du Ramadhan a plutôt été une occasion pour elles d’afficher, une nouvelle fois, les divergences qui minent le dialogue inter-musulmans en France. C’est en effet à une profonde cacophonie qu’on a assisté ces dernières 24 heures, avec l’annonce d’un côté par le CFCM du début du mois de jeûne ce mardi 9 juillet, se fondant sur ses propres calculs, alors que la Grande Mosquée de Paris, la branche algérienne du CFCM, a, à travers un communiqué, préféré suivre lundi soir la décision prise par la plupart des pays musulmans, fixant le début du carême à mercredi 10 juillet. Et comme l’information diffusée par la GMP n’a visiblement pas assez bien circulé, nombreux ont été les Algériens de France et des autres communautés musulmanes de France à avoir été contraints, finalement, d’interrompre le jeûne ce mardi et ce, après l’avoir observé durant toute la demi-journée. Si l’on se réfère aux nombreuses plaintes des musulmans de France, on se rend compte que la décision prise par la GMP et, juste après, par le CFCM qui a finalement décidé de se ranger du côté de la majorité, n’a pas été relayée comme il se doit de façon à informer la communauté musulmane du changement intervenu dans la fixation de la date du début du Ramadhan. Ce n’est que ce mardi à la mi-journée que l’information relative au début du mois de carême fixé à mercredi a été rapportée par les chaînes de télévision, notamment BFM TV. Ceux qui avaient suivi l’annonce initiale faite par le CFCM, fixant le début du carême à mardi, ont dû donc jeûné jusqu’à midi avant de rompre finalement le jeûne.
Amine Sadek
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