La justice a-t-elle changé ?

Par Kamel Moulfi – Coup sur coup, le parquet d’Alger vient de donner deux preuves de sa volonté de montrer que la justice a peut-être changé dans notre pays. Le mandat d'arrêt contre Chakib Khelil, sa famille, Farid Bedjaoui et tous les anciens pontes de Sonatrach, mais aussi le rejet du verdict plus que clément dans l'affaire de l'enfant tué par le neveu d’Asma Benkada, à Chevalley, sur les hauteurs d’Alger, ont produit leur effet, venant de notre appareil judiciaire si peu prolixe en interventions publiques et encore moins habitué à frapper haut dans le système qui gouverne le pays. Chakib Khelil était ministre tout-puissant il y a peu de temps encore, faisant partie du premier cercle présidentiel ; Asma Benkada, notable de Mostaganem, moins connue, a tout de même défrayé la chronique comme jeune épouse puis divorcée du prêcheur de la haine, Al-Qardawi. Le procureur général près la cour d'Alger, Belkacem Zeghmati, a-t-il calculé sa frappe en visant ces deux cibles ? Est-ce un sursaut d'orgueil du parquet d'Alger et de la justice en général ? Sans doute. Belkacem Zeghmati n’a pas supporté la thèse ressassée par les médias, selon laquelle la justice algérienne n'a engagé de procédure judiciaire autour du dossier Sonatrach qu'après la mobilisation de la justice italienne. Ici même, dans Algeriepatriotique, nous avons exprimé l’opinion qui domine dans la population sur la façon dont la justice algérienne s’est laissée éclipser par son homologue italienne sur une affaire qui est d’abord la «nôtre». Sur le verdict de l’accident mortel de Chevalley, le procureur a anticipé sur la réaction d’indignation dans l’opinion publique. Le procès sera refait sur demande du parquet. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. C’est pourquoi il faudra du temps pour que la justice rétablisse la confiance du citoyen en elle, elle à qui les citoyens reprochent sa lenteur, le non-traitement des grosses affaires de corruption – accusée elle-même d’être gangrenée par ce fléau – et, surtout, sa dépendance envers le pouvoir exécutif. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, à condition qu'elle commence par nettoyer à l'intérieur de ses rangs d'abord.
K. M.
 

Comment (7)

    louisette
    13 août 2013 - 21 h 00 min

    A partir d’un cas personnel,
    A partir d’un cas personnel, je peux affirmer que Charfi est entrain de redresser la barre après que Belaïz ait commis l’innomable dans ce secteur stratégique..Bien sûr les choses ne peuvent pas s’améliorer dans l’immédiat tant certains juges ont pris pour habitude de « disculper » les personnalités quelques soient les faits qui leur sont reprochés..c’est ce qui est arrivé d’ailleurs dans le cas de l’affaire de la députée à l’origine de la mort d’un enfant, c’est ce qui est arrivé dans l’affaire du Commandant moudjahed « démocrate ».

    Anonyme
    13 août 2013 - 20 h 26 min

    ces mandats n’ont aucune
    ces mandats n’ont aucune chance d’être exécutés par l’Algérie;
    A l’étranger, leurs « protecteurs » leur viendront en aide ,comme toujours pour les sortir de cette situation et partager avec eux la « ghanima »;entre temps des « lampistes » (d’autres innocentes victimes) paieront cher pour calmer l’opinion;
    pauvre algerie

    le Naïf
    13 août 2013 - 17 h 59 min

    Cette seule phrase dans votre
    Cette seule phrase dans votre commentaire cher Kamel doit suffire normalement : »…Mais une hirondelle ne fait pas le printemps… »
    Sachant que la justice algérienne est loin d’être indépendante de la sphère politique, que peut faire un magistrat intègre qui désire, peut-être, prendre l’air avec ses propres ailes ?
    Ne soyons pas naïf ! N’y-a-t-il pas eu quelque part une contradiction entre ce brusque sursaut judiciaire inattendu, et de précédentes déclarations judiciaires selon lesquelles le dossier de ce pseudo-algérien est tellement volumineux et compliqué qu’il faut des années durant pour le décortiquer,
    D’ici là a-t-on précisé, ce criminel de grand chemin, aura déjà passé l’arme à gauche avant d’être un éventuel tôlard. Ce soi-disant algérien n’est-il pas plus étranger que les étrangers eux-mêmes et qui n’a de son algérianité que le teint de sa peau ou encore son nom malgré son double sens.
    Dieu merci ! Où va-t-il se cacher ? N’est-il pas mortel comme ses complices décédés ou encore en vie. N’a-t-on pas tous, bons ou mauvais, des points communs dont nul ne peut s’en défaire quoiqu’il fasse :
    La mort ne nous-unira-t-elle pas tous sans exception ?
    La dernière demeure (la tombe) ne nous séparera-t-elle pas malgré nous de ce qui nous est le plus cher ?
    La résurrection ne nous rassemblera-t-elle pas ?
    Et Dieu, le tout puissant, ne rendra-t-il pas enfin son équitable justice entre nous ?
    Les témoins qui seront appelés à la barre au tribunal divin seront bien entendu tous nos sens et membres sans exception.
    Dieu qui a fait parler toutes choses, leur donnera langue pour authentifier tous nos faits et gestes bons ou mauvais soient-ils.

    Anonyme
    13 août 2013 - 13 h 22 min

    certains prétendent que la
    certains prétendent que la justice algérienne tente de soustraire le criminel marocain Khelil à la justice italienne pour le protéger, pourquoi donc cette même justice algérienne ne demanderait pas directement et en coulisse à ce marocain Khelil de rentrer discrètement en Algérie pour se soustraire à la justice italienne. Il faut savoir raisonner mrs les excités dont plusieurs ne sont pas algériens, des professionnels de sape, nous savons que nos sites sont envahis de marocains et d’autres intrus de leur acabit

    NASSER
    13 août 2013 - 12 h 44 min

    CERTAINS (voire beaucoup)
    CERTAINS (voire beaucoup) internautes, ici sur AP, rapportent des faits, donnent des points de vues ou des avis, des conseils avec une grande précision et probité que nous considérons d’importances car inspirés de la réalité.
    .
    ESPÉRONS que nos responsables les utilisent comme référence et appuis dans leurs actions, leur politique au lieu de s’en référer uniquement aux rapports « officiels » (très souvent biaisés) de leurs structures.

    NASSER
    13 août 2013 - 11 h 44 min

    En matière de justice, il
    En matière de justice, il reste beaucoup à faire!! Si les choses continuent ainsi, la justice sera la cause principale de l’instabilité en Algérie.

    Mahdi
    13 août 2013 - 9 h 29 min

    le voleur de nuit des
    le voleur de nuit des ordinateurs du parquet est déjà passé par là ! Je doute fort que cette justice en soit une !

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