Les «oublis» de Matignon

Par Karim Bouali – Dans l’interview confectionnée par les services du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, et rendue publique dans trois médias algériens, il apparaît nettement que ces derniers n’ont pas voulu aborder les questions qui fâchent. Sur les conflits qui agitent la région, les divergences sont tellement fortes que même en employant la langue de bois la plus perfectionnée, Jean-Marc Ayrault n’aurait pu les atténuer et encore moins les nier. La décolonisation du Sahara Occidental est ainsi complètement occultée et on le comprend, les positions des deux pays sur cette question sont aux antipodes l’une de l’autre. Ce n’est pas un hasard si l’arrivée, dimanche soir, de Jean-Marc Ayrault à Alger a coïncidé avec la clôture d’une conférence, organisée par le gouvernement en solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, qui demande à la France de s’aligner clairement sur le droit international qui implique l’autodétermination du peuple sahraoui. Non seulement la France ferme les yeux sur les violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental, mais elle se comporte en partie prenante dans le conflit, en mettant son veto au Conseil de sécurité contre l'élargissement des compétences de la Minurso à la surveillance de ces dépassements graves dont est responsable l’occupant marocain. Sur le conflit en Syrie, c’est le même silence. On sait que Laurent Fabius, dont l’absence dans la délégation n’est pas sans signification, a tout fait, avec François Hollande, pour que les pays occidentaux interviennent dans ce pays frère. Sans la position intransigeante de la Russie et de la Chine, une ingérence à la libyenne aurait déjà eu lieu. L’expression «printemps arabe» devient taboue et n’a sa place ni dans les questions ni dans les réponses. Les divergences «externes» reflètent, en fait, un conflit d’intérêt entre nos deux pays, difficile à dissimuler. Reste la dimension strictement «bilatérale» des relations algéro-françaises. Elle est déterminée par la sphère économique. C’est elle qui a fait perdre à la France son statut de partenaire privilégié de l’Algérie. Le biais de la culture permettra-t-il aux Français de reprendre leur position dans le marché algérien ? Rien n’est moins sûr. Il faut, en plus, le dynamisme des pays émergents comme la Chine et le Brésil qui ont l’avantage d’être sur les mêmes positions que l’Algérie.
K. B.

Comment (9)

    Makhloufi
    16 décembre 2013 - 19 h 16 min

    Tant que la France ne trouve
    Tant que la France ne trouve pas en face d’elle des algeriens integres et propres pour defendre les interets de l’Algerie, elle continuera a exercer son chantage habituel tout en pietinant le droit international notamment sur le dossier du Sahara Occidental.
    Comprendrait qui voudra.

    selecto
    16 décembre 2013 - 17 h 09 min

    La France a une redoutable
    La France a une redoutable carte entre les mains pour avoir ce qu’elle veut tout en soutenant le Maroc: Le chantage aux responsable algériens avec la liste de leurs biens mal acquis et cachés en France en plus de leurs proches installés avec des papiers obtenus facilement par l’intermédiaire des avocats des consulats.

    raselkhit
    16 décembre 2013 - 16 h 05 min

    Trés grosse erreur ces
    Trés grosse erreur ces médias ils n’ont s’algérien que la diffusiuon mais bien des filliales de matigon pour ne pas dire de la DCRI .Connu pour leur positions enntièrement à la solde du colonialisme français ce n’ezst pas nouveau pour nouys Jamaius au grand jamais ces trois médias n’ont parlé positivepment de l’Algérie

    Abou Stroff
    16 décembre 2013 - 14 h 33 min

    Jean-Marc Ayrault est venu en
    Jean-Marc Ayrault est venu en algérie pour faire du business et placer la camelote française (à l’image de la caisse métallique appelée « symbol ») en algérie. comme fafa tient la marabunta qui nous gouverne par la barbichette, Ayrault ne rentrera pas bredouille en france, bien au contraire. beaucoup de contrats vont être signé pour renflouer les caisses des entreprises française. en retour, fafa, soutiendra directement ou indirectement notre bienaimé fakhamatouhou national dans sa quête d’une mort sur le koursi présidentiel. quant à l’affaire du sahara occidental, heureusement que notre glorieuse armée (où sévissent quelques brebis galeuses, malheureusement) a posé une ligne rouge à ne pas franchir. autrement, il y a belle lurette que la marabunta qui nous gouverne aurait trahi la cause sahraoui

    Safiya
    16 décembre 2013 - 14 h 04 min

    No comment ! D’accord avec
    No comment ! D’accord avec Lyes2913 en TOUT.

    Jeune Algérien
    16 décembre 2013 - 13 h 14 min

    La France est un pays en
    La France est un pays en déclin qui ne présente aucun intérêt pour nous.

    Ils ont TROP de parts de marché en Algérie, il faut RÉDUIRE leur position et les remplacer par des partenariats industriels avec l’Allemagne, le RU, la Corée du Sud, le Brésil, la Chine, la Russie et les USA.

    De plus ces visites protocolaires sont une perte de temps et d’argent.
    Au lieu d’inviter les français a tenir leur conseil des ministres à Alger, monsieur Bouteflika serait bien inspiré de tenir le conseil des ministres de la République Algérienne régulièrement comme il se doit, et de ne pas débattre des affaires de l’état algérien dans des hôpitaux militaires français.

    Si le Président n’est pas en mesure de répondre à ces exigences rationnelles et basiques, il est temps qu’il prenne sa retraite avec les honneurs et qu’une nouvelle génération de patriotes jeunes et dynamiques prennent la relève.

    00213
    16 décembre 2013 - 10 h 41 min

    La France est un partenaire
    La France est un partenaire pour nous mais elle est l’allié du Maroc.

    yacine
    16 décembre 2013 - 9 h 48 min

    Avec lce pouvoir a la tete de
    Avec lce pouvoir a la tete de l Algerie la cause Sahraouie a ete tres affaiblie sur la scene internationale.(…)

    lyes2913
    16 décembre 2013 - 8 h 39 min

    L’intransigeance et la
    L’intransigeance et la complicité de la France sur ce qui se passe depuis tant d’années au Sahara Occidental, toutes les tentatives de damner le pion à la diplomatie algérienne sur la scène internationale ne doivent pas être oubliés dans ces travaux de rapprochement économiques ! On sait que les relations franco-algériennes ne sont pas fiables ! Le volet économique est le seul moyen pour le moment de mettre la France face à ses responabilités !!! L’ALgérie doit être intraitable et c’est maintenant … ce ne sont pas les partenaires économiques qui manquent dans le monde ! La France doit conceder et se comporter en partenaire et apaiser les tensions croissantes notamment sur le S.O…. qui finissent même par peser même sur la communauté algérienne à l’étranger !!! Il serait temps aussi que ces entreprises se responsabilisent et ne pas qu’elles considèrent qu’elles sont dans leur colonie : les Lafarge, Alcatel, Michelin, Renault, GDF/Suez, Sanofi …. au regard des avantages dont elles bénéficient !!!

    Il est temps que ce passé soit dépassé et donne lieu à de vraies relations algéro-françaises apaisées et gagnantes et pas juste basées sur un marché de dupes !!!

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