Les enseignants de tamazight au CCA de Paris dénoncent

Les enseignants de tamazight relevant de l’ambassade d’Algérie en France montent au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’«action de démantèlement des enseignements de tamazight», dépendant du service de l’enseignement de langues et cultures d’origine (Elco). Dans un communiqué adressé à Algeriepatriotique ce vendredi, les enseignants estiment que les cours abrités par le Centre culturel algérien à Paris depuis 15 ans sont menacés suite aux agissements «du coordonnateur-chef de service de l’enseignement de la langue arabe au sein de l’Elco». Ils se demandent si «cette décision a eu l’aval du directeur du CCA, Yasmina Khadra». Les enseignants de tamazight disent exiger une commission d’enquête. Dans un précédent communiqué, les enseignants avaient déjà dénoncé la situation socioprofessionnelle délicate dans laquelle ils se trouvent, en l’absence d’un statut encadrant et protégeant leurs droits. Suite à une assemblée générale, tenue il y quelques jours à Paris, les enseignants avaient alerté sur leur situation «alarmante» qui dure depuis quinze ans. «Les cours de tamazight, langue nationale depuis 2002, devraient se tenir dans des établissements scolaires français, comme c’est le cas pour la langue arabe, alors qu’ils sont dispensés uniquement dans des associations berbères», dénoncent les enseignants, qui soulignent que «cette introduction peut se faire dans l’esprit et la lettre de l’accord franco-algérien du 1er décembre 1981». Les enseignants de tamazight déplorent, par ailleurs, le fait qu’ils soient «soumis à des contrats de vacation illégaux vis-à-vis du droit français, rémunérés sans aucune déclaration, ni droits sociaux, ni même de bulletins de salaire». Ils rappellent qu’ils ont entrepris de multiples démarches et requêtes auprès de la hiérarchie, dont le ministère de l’Education, l’ambassadeur, le coordonnateur de l’Elco, sans qu’aucune réponse leur soit donnée. «Nous avons été, de surcroît, objet d’intimidations et de mise en quarantaine. Ce qui nous oblige ainsi, en qualité d’enseignants de tamazight, à demander nos droits devant les juridictions françaises compétentes», menacent ces enseignants.
Meriem Sassi
 

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