Un ex-officier de l’armée annonce un coup d’Etat, le gouvernement dément : que se passe-t-il en Libye ?

Le gouvernement libyen a démenti, aujourd’hui vendredi, une information relative à un coup d’Etat militaire, suite aux déclarations d’un ex-officier annonçant la suspension du parlement et du gouvernement. L’annonce a provoqué une situation de psychose dans le pays, déjà en partie contrôlé par les milices armées issues des troupes formées lors de la guerre de 2011, qui s’est achevée par la chute de Mouammar Kadhafi et la dissolution de toutes les institutions de l’Etat. «C’est un mensonge. La situation est sous contrôle et il n’y a aucun mouvement suspect», a déclaré à la presse le colonel Ali Al-Chikhi, porte-parole du chef d’état-major de l’armée libyenne. De son côté, le Premier ministre a tenté de rassurer en déclarant que l’ex-militaire en question, le général à la retraite Khalifa Haftar, ne constituait aucun danger et que la situation était sous contrôle, ajoutant que les institutions fonctionnaient très normalement. Dans son message vidéo, diffusé sur les réseaux sociaux, Khalifa Haftar affirme qu’une «initiative de l’Armée nationale libyenne pour une feuille de route sera annoncée dans les prochains jours, en consultation avec les différentes parties». «Cette initiative, a-t-il dit, prévoit la suspension du Congrès général national (CGN, parlement) et du gouvernement de transition et la formation d’une présidence collégiale. «L’armée a décidé de réagir non pas pour gouverner mais pour préparer les conditions propices» à des élections. Il a traité les décideurs actuels de «bandits». Le général Haftar a fait partie de l’armée sous Kadhafi, avant de faire défection dans les années 1980 et de revenir, par la suite, pour soutenir les milices créées pour renverser l’ancien dictateur, après avoir passé vingt ans aux Etats-Unis. Vraie ou fausse, cette information dénote l’extrême gravité de la situation qui prévaut dans ce pays voisin, où les frontières et de vastes territoires demeurent hors contrôle des autorités centrales. Une situation qui menace non seulement l’intégrité territoriale de la Libye, mais aussi la sécurité des pays alentours, comme l’Algérie, à cause du trafic d’armes et l’infiltration de groupes armés liés au réseau Al-Qaïda qui ont transformé ce pays en base d’entraînement et de lancement d’opérations terroristes.
R. Mahmoudi
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.