Rachat de Djezzy : la procédure d’arbitrage sera-t-elle suspendue ?

Le directeur général du Trésor, Faiçal Tadinit, a assuré, dans un entretien accordé au quotidien El Khabar, que l’accord signé entre le Fonds national d’investissement (FNI) et le géant mondial des télécoms, Vipelcom, portant sur la reprise par l’Algérie de la majorité de l’actionnariat de l’opérateur Djezzy, allait permettre la suspension automatique de la procédure d’arbitrage international demandée par le propriétaire initial de la filiale, Orascom Telecom holding en l’occurrence. Pour le DG du Trésor, l’accord signé et la mise en place de la nouvelle société (Optimum Telecom Algérie), propriétaire de la marque commerciale Djezzy, vont mettre définitivement fin à la procédure d’arbitrage lancée par le groupe égyptien. «La signature du présent accord permet la suspension de la procédure d'arbitrage initiée par l'entreprise Global Telecom Holding contre l'Etat algérien. Ce résultat n'est pas négligeable. En effet, l'Etat doit utiliser les moyens nécessaires pour défendre ses intérêts, néanmoins, l'arbitrage implique un type de risque. L'intérêt de cet accord, signé le 18 avril, réside dans le fait que cet arbitrage s’arrêtera automatiquement lorsque la filiale sera opérationnelle à la fin de l’année en cours», affirme M. Tadinit. Pourtant, le magnat égyptien, Naguib Sawiris, ne semble pas l’entendre de cette oreille et, d’ailleurs, il n’a pas hésité à travers son groupe à s’attaquer, une nouvelle fois, violemment au gouvernement algérien qu’il accuse de l’avoir dépossédé. L’homme d’affaires égyptien conteste, d’ailleurs, le montant de la transaction qui, estime-t-il, ne reflète pas la valeur de la société, objet de l’accord entre VimpelCom et l’Etat algérien. M. Tadinit, qui a salué, dans cet entretien, l’esprit qui a régné lors des négociations avec l’opérateur russo-norvégien VimpelCom, assure que le prix que le gouvernement algérien est appelé à payer à ce propos était «juste pour les deux parties».
«Le prix (…) de cette part s'élève à 2,643 milliards de dollars. Ce qui est un prix équitable pour les deux parties, décidé après recours aux évaluations réalisées par des bureaux internationaux», a-t-il précisé, à ce propos. L’accord prévoit, selon lui, également la distribution des 1,862 milliard de dollars qui représente les bénéfices d’OTA depuis 2009. L’opérateur doit, toutefois préalablement s’acquitter d’une amende due au Trésor public, de l’ordre de 1,3 milliard de dollars, d’après M. Tadinit. Ce qui veut dire que, finalement, le dossier n’est pas totalement clos comme on tente de le présenter officiellement.
Amine Sadek
 

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