Les diplomates algériens à Tripoli rapatriés en raison de la dégradation de la situation sécuritaire

Les autorités algériennes ont procédé hier à l’évacuation de l’ensemble des diplomates algériens en Libye et de leurs familles, a-t-on appris d’une source sûre. Cette opération, menée dans l’urgence par les forces de l’ANP en coordination avec le ministère des Affaires étrangères, a été dictée par des tentatives d’attaque contre la représentation diplomatique algérienne, dans un contexte marqué par la forte dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays et la prolifération des actes terroristes à Tripoli et ailleurs, explique la même source. En évacuant en urgence son personnel diplomatique, l’Algérie voulait le protéger, surtout que de nombreux diplomates occidentaux et arabes ont déjà fui ce pays en raison des menaces proférées par les milices armées qui contrôlent de vastes territoires et qui imposent leur loi dans cette Libye plongée dans un chaos indescriptible. En effet, les autorités libyennes sont totalement dépassées par les événements et se trouvent déjà incapables d’assurer la sécurité des hauts responsables. Quand des milices arrivent à kidnapper le Premier ministre libyen au cœur même de Tripoli, on ne peut plus parler de sécurité, ni s’attendre à ce que les forces armées régulières de ce pays, en pleine formation et restructuration, puissent garantir la sécurité des étrangers. D’ailleurs, en septembre 2012, l’ambassadeur américain a été tué par des milices armées à Benghazi. Des diplomates d’autres pays comme la Russie ont été évacués après avoir fait l’objet d’attaques de groupes armés qui infestent le territoire libyen après le renversement du colonel Kadhafi par les forces de l’Otan. L’Algérie, dont des diplomates sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs au nord du Mali, semble ainsi prendre cette fois-ci ses devants et éviter le moindre risque qui porterait atteinte à leur intégrité physique ou morale. Il faut rappeler que l’ambassade d’Algérie a subi une première attaque en 2011 orchestrée par les milices anti-Kadhafi. Une attaque qui a contraint l’Algérie à évacuer son personnel diplomatique. La Libye connaît ces derniers mois un regain particulier des attaques terroristes dont la première cible reste les étrangers. Actuellement, Benghazi est secouée par de violents affrontements entre des unités de l'aviation libyenne conduites par un général à la retraite qui veut «nettoyer» la ville des « hors-la-loi », à savoir ces milices lourdement armées qui imposent leur diktat à la population locale. Ailleurs, la situation sécuritaire n’est pas meilleure. Plusieurs hauts officiers de l’armée libyenne ont été tués dans des attentats et traquenards tendus par les milices qui ne désarment pas, malgré les menaces du gouvernement libyen de faire appel à des forces étrangères.
Sonia B.
 

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