Des projections irréalistes

Par Meriem Sassi – Le plan d'action que le gouvernement doit soumettre demain à l'approbation du Parlement table sur un taux de croissance annuel de 7%. Une projection qui ressemble plus à un vœu, pour lequel il faut croiser les doigts, qu’à une réelle prise en compte des potentialités réelles de l’économie nationale. Dans une conjoncture mondiale très difficile, et alors que les recettes d’hydrocarbures du pays régressent et que la production nationale est toujours paralysée, le nouveau gouvernement Sellal se permet, comme s’il était encore en campagne électorale, de lancer à la volée des projections irréalistes. Malgré des bilans plus que médiocres réalisés à la faveur des précédents plans quinquennaux basés essentiellement sur les dépenses en faveur de l’amélioration des infrastructures de base, censées booster la croissance, Sellal reconduit à la faveur du programme 2015-2019 le même style de gouvernance nonchalante. Le Premier ministre, très porté sur les facéties, nous fait croire que l’Algérie pourrait devenir un pays «émergent» par la grâce de chiffres fantaisistes concoctés par une pléthore de bureaucrates. Alors que des institutions financières internationales affirment que «la priorité pour les pays exportateurs de pétrole de la région consiste à accroître leur résistance aux chocs des recettes pétrolières tout en diversifiant leur économie», et que des experts nationaux, tels que Abdelhak Lamiri, recommandent, entre autres, de passer de 680 000 entreprises actuellement à 1,5 million pour booster l’économie nationale, le gouvernement se permet de mettre un frein à l’investissement privé comme c’est le cas pour les projets d’Isaad Rebrab, et persiste à injecter de l’argent dans un secteur public moribond, tout en fermant les yeux sur la corruption qui engloutit l’argent destiné à l’investissement. En plus de ces incohérences, Sellal rajoute une couche de démagogie sur celles étalées depuis quinze ans en parlant de «la poursuite de l'effort de développement des infrastructures et de la mise en place d'une politique résolue d'encouragement de l'investissement national et étranger afin d'ériger une "économie émergente" en mesure de satisfaire les besoins internes et faire face aux chocs externes». Une langue de bois qui résume tous les maux du pays doté de richesses innombrables, et livré malheureusement à l’incompétence et à la bureaucratie. Un paravent idéal, derrière lequel s’abritent les prédateurs pour mieux dilapider les deniers de l’Etat. Khelil en sait quelque chose.
M. S.
 

Comment (11)

    Moh62
    31 mai 2014 - 23 h 22 min

    C ni de la naïveté,ni de
    C ni de la naïveté,ni de l’irréalisme,c simplement des paroles,du blabla,car il sait que personne ne lui demandera des comptes à la fin,c tout! Il peut raconter ce qu’il veut,rêver,déblatérer,c d’ailleurs ce qu’il fait! Car dans un pays sérieux où il aurait à rendre des comptes en fin de programme,il ne raconterait pas n’importe quoi!! Un taux de croissance se base sur des chiffres de réalisations dans les domaines économiques,c pas le cas! Il aurait pu dire un taux de 25/00 et alors?

    Moh62
    31 mai 2014 - 23 h 21 min

    C ni de la naïveté,ni de
    C ni de la naïveté,ni de l’irréalisme,c simplement des paroles,du blabla,car il sait que personne ne lui demandera des comptes à la fin,c tout! Il peut raconter ce qu’il veut,rêver,déblatérer,c d’ailleurs ce qu’il fait! Car dans un pays sérieux où il aurait à rendre des comptes en fin de programme,il ne raconterait pas n’importe quoi!! Un taux de croissance se base sur des chiffres de réalisations dans les domaines économiques,c pas le cas! Il aurait pu dire un taux de 25/00 et alors?

    Anonyme
    31 mai 2014 - 20 h 05 min

    Vous faites bien de signaler
    Vous faites bien de signaler cette pratique gouvernementale déraisonnable.
    C’est une pratique purement française. En effet depuis des années, les gouvernements successifs français équilibrent le budget prévisionnel avec une perspective de croissance fantaisiste. C’est une méthode qui permet d’élever artificiellement les nombres de la colonne recettes.
    Évidemment, la croissance ne se décrétant pas, après quelques mois on constate qu’elle n’est pas celle qu’on avait escomptée et les recettes ne suivent pas. Conséquence, le gouvernement ne réduisant pas les dépenses, les comptes deviennent déficitaires et le gouvernement doit s’endetter pour boucler son exercice.
    Voilà donc comment la France s’est livrée, pieds et points liés, à la finance qui dicte sa loi maintenant non seulement en France mais aussi dans toute l’Europe du sud. Rappelez-vous de l’épisode Mario Monti en Italie. Un technocrate placé à la tête du gouvernement italien sans élection, suite aux pressions des marchés.
    Sellal est entrain de vendre l’Algérie à la finance. Qu’il cesse de s’inspirer de la France, on trouve de très bons exemples en Europe, notamment dans les pays proches de l’Allemagne en matière de pratiques budgétaires.
    La colonisation a repris.

    Anonyme
    31 mai 2014 - 19 h 16 min

    croissance hors hydrocarbures
    croissance hors hydrocarbures est deja a 7pour cent

    Anonyme
    31 mai 2014 - 15 h 25 min

    Avec une mafia et des idiots

    Avec une mafia et des idiots au pouvoir du calibre de Drebki l’Algérie deviendra sûrement un pays emergent dans le sable mouvant de la corruption qui va finir par l’enfoncer plus profondément dans les ténébres du sous developpement.

    Ce n’est pas parceque vous avez fait batir un mini-centre d’a d’achat et un métro de 8 km que l Algérie va appartenir au pays emergent. Il en faut beaucoup plus que cela. De la matière grise connaissez-vous ???

    mellah hocine
    31 mai 2014 - 14 h 54 min

    Pour Abou Stroff (non
    Pour Abou Stroff (non vérifié) | 31. mai 2014 – 14:44

    Le fauteuil roulant, actuel, d’EL MOURADIA sera mis à la disposition de MAHREZ de la chaine 3 pour l’offrir au camionneur qui s’est plaint des « bouchons ».

    mellah hocine
    31 mai 2014 - 14 h 53 min

    Pour Abou Stroff (non
    Pour Abou Stroff (non vérifié) | 31. mai 2014 – 14:44

    Le fauteuil roulant, actuel, d’EL MOURADIA sera mis à la disposition de MAHREZ de la chaine 3 pour l’offrir au camionneur qui s’est plaint des « bouchons ».

    qu'importe
    31 mai 2014 - 14 h 26 min

    Le FMI et la Banque Mondiale
    Le FMI et la Banque Mondiale prévoient un maxima de 4,5% , à 5,5% je serais très contant . A 7% madame la France expulse Hollande vers Alger et kidnappe Boutef pour l’exiler à l’Élysée .

    Abou Stroff
    31 mai 2014 - 13 h 44 min

    comme il n’y a pas de
    comme il n’y a pas de contradicteur, sellal peut dire n’importe quoi. il peut même avancer que son bienaimé fakhamatouhou national sera candidat à l’élection présidentiel de ………………………. 2038. le fauteuil roulant sera, à cette lointaine époque, remplacé par un divan à roulettes, le divan sera poussé par un maréchal au lieu d’un simple colonel, saïd décidera de la longueur de l’allocution lors de la prestation de serment de son frangin et, enfin, benyounès et ghoul continueront à nous raconter que le cerveau d’el-aziz fonctionne mieux que leurs deux cervelles réunies. moralité de l’histoire: tant que la marabunta que parraine notre bienaimé fakhamatouhou n’aura pas été exterminée au lance-flamme, les guignols continueront à nous amuser pendant que les prédateurs s’en mettront plein les poches. quant au plan d’action du gouvernement, il faut être complètement taré pour prêter attention à ce que raconte les guignols de l’info de canal+

    mellah hocine
    31 mai 2014 - 12 h 13 min

    Que du rêve, depuis 1962. A
    Que du rêve, depuis 1962. A ces gouvernants, que des spécialistes Algériens interpellent dans différents domaines, je dirais , en simple citoyen de regarder ces pays émergents tel le BRISC.
    Un Français,d’habitude hostile à la Chine, Fred Raillard, co-fondateur de l’agence de communication Fred&Farid, est tombé amoureux de la Chine.

    Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement chez les Chinois ?

    Ce sont des gens courageux, extrêmement travailleurs, qui ne se plaignent jamais. Tous les jours au bureau, c’est une évidence, ces jeunes, d’une moyenne d’âge de 25 ans, ont une contagieuse soif d’apprendre. L’ouest du monde est en dépression, perclus de cynisme comme on peut le constater avec des programmes néo-décadents comme Jackass, cette émission de télévision américaine et ses caméras cachées à l’humour bête et méchant. En Chine, rien de tel. Ce qui prime, c’est l’envie d’avancer, de bâtir. Ils vivent pourtant en « hard mode », comme ils disent, en employant l’expression utilisée en jeu vidéo pour désigner le niveau le plus difficile. Et cela les rend plus forts. Ce sont des gens qui se lèvent très tôt le matin. Qui entretiennent leur santé et leur corps plutôt que de se gaver de médicaments. C’est un bonheur de les voir danser dans les jardins pour faire leur gymnastique.

    Alors que l’amour de la famille est en perte de vitesse en Occident, ici, il est central. La fidélité va d’abord au sang, et non à l’entreprise. C’est une autre manière de voir.
    A MEDITER

    Antisioniste
    31 mai 2014 - 12 h 02 min

    Salamou 3alikoum
    Madame

    Salamou 3alikoum

    Madame Meriem Sassi, le gouvernement à parfaitement le droit de tabler sur une croissance annuelle de 7%, et il l’atteindra certainement pour ne pas dire qu’il a énormément de chances de dépassé les 30% même, mais seulement dans la médiocrité et l’irresponsabilité désastreuse, c’est cela que vous avez du mal à imaginer, pourtant c’est évident!

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