Tout pouvoir doit méditer sur la mort afin d’améliorer sa gouvernance

En ce moment de grand recueillement du 5 Juillet à la mémoire de nos martyrs, et en ce mois sacré du Ramadhan, pouvoir et opposition devraient méditer sur la morale, sur le droit à la différence par un dialogue productif et fécond au profit exclusif de la patrie.

En ce moment de grand recueillement du 5 Juillet à la mémoire de nos martyrs, et en ce mois sacré du Ramadhan, pouvoir et opposition devraient méditer sur la morale, sur le droit à la différence par un dialogue productif et fécond au profit exclusif de la patrie.
1- Devant la mort, l’on devient philosophe. La vie, si courte comparée au cycle des civilisations, n’est-elle pas un rêve et ne sommes-nous pas d’éternels passagers ? Combien d’entre nous se remémorent parents et amis, qu’ils ont connus et qui ont disparu dans un passé pas si lointain ? Mais l’on oublie facilement que les femmes et les hommes qui ont existé sur notre Terre ont été des acteurs comme en témoignent tous les films que l’on voit sur les pharaons, les Incas, la Chine, l’Inde, Rome, et les Indiens à travers les films westerns et les différentes guerres. Entraîné dans le tourbillon du quotidien et de notre survie, et c’est ça peut-être la vie, ne devant pas être utopique, l’être humain est mû par l’instinct de domination (Wille zur Macht ) comme l’a montré le grand philosophe allemand Friedrich Wilhelm Nietzsche dans Naissance de la Tragédie (Die Geburt der Tragödie -1871-), Vérité et mensonge au sens extra-moral (1873-Über Wahrheit und Lüge im außermoralischen Sinn) et Ainsi parla Zarathoustra (1883- Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen). Encore que ces idées ne fassent pas l’unanimité, devant se méfier de tout nihilisme, elles ont été ailleurs déformées malheureusement dans Mein Kampf d’Hitler, le pouvoir aveuglant souvent posant la problématique de la démocratisation par des contre-pouvoirs productifs.
2- C’est que certains êtres humains, pas tous heureusement, veulent dominer le monde à travers leur propre personne, mais il suffit simplement, par exemple, qu’un très petit grain de sable leur tombe dans l’œil pour qu’ils ne deviennent plus rien à travers leurs cris de douleur. Le grand philosophe français Blaise Pascal sans ses Pensées (1623-1662) décrivait le monde infiniment petit, la Terre où les océans représentent les trois quarts de notre planète, le taux s’accroissant avec le réchauffement climatique, et du monde infiniment grand, la Lune, la plus proche de notre planète, et aussi les milliers d'étoiles dont certaines sont des planètes. L’être humain malgré le progrès de la science connaît peu de choses de ces deux mondes. Sur la planète Terre aujourd’hui, c’est la domination de l’Occident, mais, auparavant, nous avons connu les civilisations des Incas, chinoise, indoue, islamique… Peut-être demain ce sera celle de l’Orient à travers le réveil de l’Asie, alors que certains prédisent l’Afrique à l’horizon 2040.
3-Je considère que la crise actuelle que traversent tous les pays sans exception, avec des intensités différentes, est due à la gouvernance. En ce début du XXIe siècle, ce n’est donc pas seulement une crise économique, mais également et surtout une profonde crise morale devant fonder note appréciation sur une profonde rénovation de la perception du monde réhabilitant les vertus du travail et de l’intelligence, une culture de la tolérance entre l’Orient et l’Occident comme nous l’enseignent tant les philosophes, les fondateurs de l’économie et toutes les religions : judaïsme, christianisme, islam. Cela passe par une profonde moralisation de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Dans cet aspect moral, nous devons apprendre à nous respecter, à vivre notre différence et à nous écouter par un dialogue permanent. A ce titre, nous devons revenir aux valeurs de base qui conditionnera notre comportement futur d’où l’importance de l’Ecole et du savoir, poumon de tout processus de développement et de l’épanouissement de toute civilisation. Dans la Phénoménologie du Droit, le grand philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) faisait allusion aux trois strates fondamentales : la famille, la corporation, l’universel et l’Etat (les règles, les fonctions régaliennes, l’allocation des ressources collectives). Il avait peut-être volontairement ou involontairement, oublié de mentionner la Matrice de la vie (la Mère). Car la matrice de base, la mère des matrices, le noyau central, El-Oum Ed-Dounia, la racine de l’arborescence, la racine de l’arbre de la vie, c’est notre mère. Lorsque la mère disparaît, c’est le risque de la dissolution de la famille. La constitutionnalisation de l’égalité femmes-hommes (nos mères, nos femmes, nos filles) dans la pratique me semble être un facteur essentiel de notre devenir pour une solidarité collective. Je souhaite à notre cher et beau pays qui a d’importances potentialités pour surmonter ses difficultés, pour peu que la morale l’emporte sur les appétits rentiers, un avenir meilleur pour nos enfants, en ce monde turbulent et en perpétuel mouvement où toute nation qui n’avance pas recule, n’existant pas de société statique. Que le site Algeriepatriotique qui s’est joint à ma douleur et à celle de ma famille trouve l’expression de ma profonde gratitude.
Abderrahmane Mebtoul, professeur des Universités, expert international
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