Algérie : manœuvres périlleuses

Grâce aux facilités administratives et financières, qui leur sont légalement ou illégalement accordées par le gouvernement algérien et les différents réseaux maffieux qui tiennent aujourd'hui en otage l'économie algérienne, avec la complaisance et la complicité active ou passive d'une partie de la sphère politique et administrative, les Algériens et les Algériennes, toutes catégories économiques et sociales confondues, sont encouragés, voire même incités à fuir massivement, provisoirement ou durablement, leur pays. Dans ce dernier, rien de solide ne se construit, à part les importations effrénées de biens de consommation, avec les ressources financières générées par une exploitation sauvage des ressources naturelles non renouvelables du pays, notamment les hydrocarbures, qui constituent plus de 98% des exportations algériennes. Harga, tourisme, transferts illicites de capitaux énormes, acquisitions de biens immobiliers, économiques et industriels, études et même accouchements à l'étranger sont, entre autres, les moyens et procédés utilisés pour saigner l'Algérie des forces vives et des ressources dont elle a besoin pour s'édifier et s'assurer une place honorable parmi les nations, au lieu de sombrer dans la régression et de continuer à occuper les derniers rangs dans de nombreux domaines. Ajoutées aux maux et fléaux graves qui minent déjà la société algérienne, à la recherche de repères culturels, éducatifs et identitaires perturbés par des réformes souvent précipitées, bâclées et inachevées, ces défaillances structurelles accroissent considérablement la vulnérabilité de l'Etat algérien multi-défaillant et sérieusement discrédité par la mascarade du 17 avril 2014 et la fuite en avant suicidaire des aventuriers du clan présidentiel, qui ont imposé au peuple algérien, par la force et la fraude massive, leur candidat, dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer ses lourdes charges constitutionnelles. Après avoir usé et abusé, avec une voracité jamais égalée dans l’histoire de l'Algérie indépendante, des ressources financières, détournées et dilapidées dans des projets de prestige, interminables et souvent surévalués, les prédateurs du clan présidentiel, dont certains sont directement impliqués dans des scandales de corruption historiques, et leurs serviteurs zélés, veulent aujourd'hui brader les derniers bijoux de famille ( Sonatrach, Sonelgaz et Air Algérie, entre autres ) avant de prendre la poudre d'escampette pour rejoindre leurs familles respectives confortablement installées à l'étranger où ils ont acquis de luxueuses résidences. En tout état de cause, selon des «fuites» émanant de sources sérieuses, le principal objectif de la prochaine révision constitutionnelle, que les aventuriers du clan présidentiel sont en train de concocter, à laquelle l'opposition représentative a refusé de s'associer, afin de lui enlever toute caution et crédibilité, serait de consacrer constitutionnellement, par une parodie de référendum, l'impunité et l'amnistie des membres du clan présidentiel et de leurs complices, pour les crimes économiques et financiers commis depuis avril 1999. Parviendront-ils, une fois encore, à faire avaler le boa au peuple algérien ?
Rabah Toubal
 

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