Bouteflika démontre qu’il est le véritable patron du FLN en ordonnant l’exclusion de Belkhadem

C’est un ordre que le président de la République a intimé à la direction du FLN de bannir Abdelaziz Belkhadem de toutes les structures du parti et non pas une demande ou une suggestion qu'il leur a faites. Abdelaziz Bouteflika confirme, ainsi, qu’il est bel et bien le président effectif du FLN et qu’à ce titre, il ne s’est pas présenté aux élections présidentielles comme indépendant, mais en tant que candidat du Front de libération nationale dont il vient de prouver qu’il en est le seul et véritable maître à bord. Et cela, il a tenu à le faire savoir en adjoignant à sa virulente instruction la décision d’exclure son ministre d’Etat et conseiller personnel des rangs du FLN, où Belkhadem ne désespérait pas de revenir aux commandes en tentant de déboulonner le très controversé Amar Saïdani par tous les moyens, fussent-ils malpropres et scandaleux. Ainsi, le secrétaire général de l’ancien parti unique est sommé d’appliquer une décision qui émane directement du chef de l’Etat auquel le FLN a conféré le titre de «président d’honneur». Pourtant, ce titre purement honorifique indique clairement qu’Abdelaziz Bouteflika n’est pas censé exercer effectivement la fonction et ne peut donc être considéré que comme une autorité morale et symbolique. Si bien que les protagonistes au sein d’un FLN jusque-là éclaté n’ont pas cessé de s’accuser mutuellement de vouloir «impliquer» le président de la République dans le conflit interne qui perdure sans qu’un compromis ait pu être trouvé. En évinçant Abdelaziz Belkhadem d’une manière aussi déshonorante, le président de la République ne donne pas pour autant un blanc-seing à l’actuel secrétaire général Amar Saïdani qui voit ainsi l’élément le plus gênant écarté de son chemin. La colère de Bouteflika contre Belkhadem est un signe que la guerre que se livrent les différents camps au sein du FLN l’agace. La révocation ad nutum d’Abdelaziz Belkhadem devrait être suivie d’autres décisions concernant directement la gestion du FLN. L’épisode Belkhadem a, en tout cas, eu le mérite de lever l’équivoque sur la nature de la relation entre le Front de libération nationale et Abdelaziz Bouteflika qui aura, par son verdict sans appel, gommé le mot «honoraire» des statuts du parti, pour en devenir le président de plein exercice.
M. Aït Amara

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