CLA : «La suppression de l’article 87 bis n’est qu’un leurre»

Déniant à la centrale syndicale le droit de parler au nom de tous les travailleurs, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) s’est montré extrêmement virulent à l’égard de l’amendement en préparation du fameux article 87 bis du Code du travail. Le CLA estime d’emblée que la suppression annoncée de l’article 87 bis «n’est qu’un leurre», car, relève le syndicat, l’article en question «n’est pas abrogé». A contre-courant de toute la campagne officielle menée autour des avantages prévus par la réforme engagée du code du travail, le CLA assure que le nouveau texte «consacre la précarisation de l’emploi», critiquant, notamment, le fait que l’avant-projet du nouveau Code du travail autorise les enfants mineurs de 16 ans à travailler et remette en cause le droit de grève. Le syndicat relève aussi le fait que ce texte prévoit «des sanctions dérisoires pour l’employeur et exagérées pour l’employé». Le CLA note également le rôle «consultatif» attribué aux représentants des travailleurs dans les différents conseils d’administration. Il s’est, par ailleurs, montré très critique vis-à-vis de la prochaine tripartite qu’il qualifie de «monopartite» qui se prépare à adopter le nouveau Code du travail. Ce texte, d’après le syndicat, «constitue un recul pour les acquis des travailleurs et une avancée pour les employeurs». «Encore une fois, la victoire criée pour l’abrogation de l’article 87 bis n’est que du leurre», insiste le CLA qui en veut pour preuve que les articles 87 et 87 bis relatifs à la définition du SNMG et son mode de calcul sont remplacés par l’article 129 du nouveau code qui est une copie de l’article 87. Par contre, le 87 bis est remplacé par l’article 130 qui stipule que le SNMG comprend le salaire de base ainsi que les primes liées à la productivité, au rendement et aux résultats de travail. Le CLA estime, à ce sujet, que «la relation de travail est précarisée par le maintien des CDD et CDI comme mode de recrutement et autorise l’employeur à mettre fin aux contrats de travail pour diverses raisons, sans toutefois assurer les droits du travailleur qui sont devenus dérisoires». Le syndicat note aussi que l’article 241 prévoit une sanction de 5 000 à 10 000 DA pour les employeurs qui font recours au travail en noir, ce qu’il considère comme une «drôle de sanction». Se disant conscient des enjeux du contenu de l’avant-projet portant sur le Code du travail, le CLA interpelle les pouvoirs publics et les appelle à retirer ce projet de la honte et à ouvrir un débat transparent avec tous les partenaires sociaux sur son contenu. Le CLA lance, dans le même temps, un appel à l’ensemble des syndicats à se mobiliser «pour faire barrage à ce projet par des actions communes».
Amine Sadek
 

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