Incident à l’aéroport de Constantine : que se passe-t-il à Air Algérie ?

Le crash de l’avion espagnol affrété par Air Algérie a déclenché une série d’incidents chez la compagnie nationale de transport aérien. Que se passe-t-il à Air Algérie ? Jamais cette compagnie n’a enregistré autant d’incidents que cet été. Pourtant, Air Algérie a prouvé, lors du transfert de plus de 10 000 supporters algériens au Soudan, en novembre 2009, qu’elle était capable d’assurer son service avec professionnalisme et de transporter ses passagers en toute sécurité. La compagnie avait assuré plus d’une cinquantaine de vols pour transporter les supporters qui devaient rallier la ville soudanaise d’Oum Dorman et rentrer au pays juste après le match qui devait opposer les Verts à la sélection égyptienne. La multiplication des incidents, parfois graves, comme celui qui vient de se produire à Constantine où un avion a dû retourner à l’aéroport Mohamed-Boudiaf après qu’un incendie s’est déclaré dans un de ses moteurs, inquiète au plus haut point. Air Algérie fait partie des compagnies moyennes dont le parc d’aéronefs est loin d’égaler celui des grandes compagnies occidentales. Mais elle a l’avantage d’être dotée d’avions de nouvelle génération acquis récemment, en remplacement des vieux Boeing 727 et 737-300, remplacés par des Boeing 737-600 et 737-800, ainsi que des Airbus A330-200. Air Algérie compte aussi des avions à hélices de type ATR qui desservent des destinations proches des aéroports de départ et qui sont notamment dédiés aux lignes intérieures. Les voyageurs constatent, néanmoins, une dégradation rapide et constante des cabines de ces avions bien que de fabrication récente. Le laisser-aller est flagrant, mais cela ne suscitait pas d’inquiétude tant que ces dégradations se limitaient aux accessoires intérieurs des avions sans impact aucun sur la sécurité. Les services de maintenance d’Air Algérie qui, jusque-là, ont toujours fait preuve d’une grande compétence et qui sont dotés de moyens efficaces sont-ils la cause principale de ces incidents qui demeurent mineurs pour l’instant ? Y a-t-il une volonté de saboter la compagnie aérienne nationale pour une raison ou une autre ? Le limogeage de plusieurs responsables après le crash du vol AH 5017 n’a pas suffi à éviter d’autres problèmes d’ordre technique. Et il fallait s’y attendre, car la crise à Air Algérie couve depuis des décennies et les pouvoirs publics, dans leur fuite en avant habituelle, se contentent de colmater les brèches faute de solutions radicales et durables. Si bien que l’audit commandé par le ministre des Transports ne sera d’aucun effet tant la désignation d’Amar Ghoul à ce poste allait inévitablement provoquer un désordre dans le secteur, lui qui a échoué à mener à terme et à bien les projets dont il fut responsable en tant que ministre des Travaux publics. Le Président devra démettre ce ministre incompétent de ses fonctions et en nommer un nouveau qui aura pour mission de réformer complètement le mode de gestion d’Air Algérie et de toutes les autres compagnies de transport terrestres et maritimes avant qu’un drame ne se produise.
Karim Bouali
 

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