Un proche des compagnons algériens d’Hervé Gourdel : «Leur seul tort est d’avoir été imprudents»

Un amateur de la montagne ayant profondément pratiqué le Djurdjura, sur ses 52 kilomètres d’est en ouest, et plus particulièrement la région du massif oriental (de l’Akouker au col de Tirourda), témoigne avoir connu au moins deux des accompagnateurs algériens du guide de haute montagne français Hervé Gourdel. Il affirme que la seule chose qui peut leur être reprochée dans cette histoire est leur «imprudence». «Je suis prêt à témoigner qu'ils n'ont rien à faire, ni à voir avec tout ce qui se raconte et se dit çà et là. Ce sont des jeunes Algériens qui n'ont qu'un tort : aimer la montagne», souligne-t-il. Par ailleurs, notre source reproche aux médias, en Algérie et en France, leur tendance à consulter des personnes «n’ayant que des connaissances basiques et sommaires de la montagne, plus particulièrement du Djurdjura». «Des gens qui parlent comme si c'était des spécialistes, alors qu'ils ne disent que des sottises qui portent préjudice à l'information», estime notre source, ajoutant : «Un guide ou un accompagnateur de montagne est un métier, sanctionné par des documents, d’abord ! Malheureusement, nous avons toujours attiré l'attention sur les usurpations relevées par le passé lorsque des gens se sont perdus dans la région de Tikjda parce qu'ils étaient mal encadrés ou accompagnés par des pseudo-guides ou des gens aux compétences limitées», conclut-il. Dans le même sillage, l’agence française AFP, citant l'un des compagnons, un étudiant de 21 ans, rapporte ce dimanche que les cinq compagnons algériens de l'otage français décapité ont été retenus par le groupe terroriste dit Jund Al-Khilafa durant 14 heures avant d'être relâchés sans Hervé Gourdel. Cet étudiant raconte : «Ils nous ont kidnappés alors que nous étions en voiture avec Hervé Gourdel. Nous étions cinq Algériens en plus de lui. Nous avons été retenus 14 heures avant qu'ils nous relâchent.» Le jeune homme n'a pas souhaité donner son identité, ni d'autres détails sur l'enlèvement. Lui et les quatre autres Algériens ont été remis en liberté au début du week-end après six jours de garde à vue à la gendarmerie de Bouira. Sur son compte Facebook, l'étudiant a rendu hommage à Hervé Gourdel. «Merci Hervé pour tout ce que tu m'as appris, ta gentillesse, tes conseils, ton amitié. Je resterai sur tes traces. Repose en paix Inchallah», a-t-il écrit. L’étudiant précise que lui et ses quatre compagnons n’ont pas été accusés de complicité (avec les ravisseurs) mais d'avoir «hébergé un étranger sans le déclarer». Durant la garde à vue, les enquêteurs ont cherché à comprendre dans quelles circonstances les cinq Algériens avaient rencontré le Français et l'avaient conduit à effectuer une randonnée dans le Parc national du Djurdjura, une zone réputée dangereuse pour abriter des groupes armés islamistes.
R. Mahmoudi

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