Transport vers l’Algérie : le CCTA s’adresse à François Hollande

Le Collectif contre la cherté du transport vers l’Algérie (CCTA) s’adresse, de nouveau, à un responsable d’un autre pays pour tenter de faire aboutir son combat pour un transport pas cher vers notre pays. Profitant de la visite de travail du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Paris, le CCTA a saisi par écrit le président français François Hollande en lui demandant de transmettre sa lettre de doléances au dirigeant algérien. Ce collectif n’est en effet pas à sa première maladresse. Il a déjà interpellé, en novembre dernier, le président tunisien Moncef Marzouki par le biais d’une lettre pour lui demander d’ouvrir des lignes aériennes et maritimes entre son pays et la France en passant par l’Algérie, afin de faire bénéficier la communauté algérienne à l’étranger des tarifs abordables pratiqués sur les lignes tunisiennes par rapport à ceux pratiqués par les compagnies desservant directement l’Algérie. Ce collectif réclame depuis des années la «baisse immédiate, significative, durable et définitive des tarifs du transport aérien et maritime» au profit des ressortissants algériens (nombreux) en France. Il demande également l’ouverture effective du marché à la concurrence étant la seule façon d’y parvenir tout en refusant tout avantage injustifié ni acte de charité. Le CCTA exige aussi le droit à pouvoir bénéficier de tarifs concurrentiels à l’instar de nos voisins marocains et tunisiens en s’alignant sur les règles du marché et lever «le bouclier du patriotisme et du protectionnisme» utilisé par les deux compagnies nationales (Air Algérie et ENTMV) pour cacher une gestion catastrophique». Ce collectif demande également la ratification et l’application du règlement européen 261/2004 dans le sens Algérie vers l’Europe qui engage la responsabilité de la compagnie aérienne en octroyant des indemnités en cas de retard, refus d’embarquement et d’annulation de vol ou perte de bagages. Le CCTA n’a jamais eu de réponse de la part des autorités algériennes qui se murent dans un silence étrange. Malgré des promesses faites lors de la dernière élection présidentielle de régler les problèmes multiples dont souffre la communauté algérienne en France, les choses n’ont pas évolué positivement. Les mêmes problèmes sont posés. Ce collectif, faut-il le souligner, a déjà adressé des lettres de doléances au président Bouteflika, au Premier ministre et au ministre des Transports, Amar Ghoul. En vain. Si le silence des hautes autorités algériennes est injustifié et injustifiable, le comportement de ce collectif est pour le moins étrange. Car il est plus que maladroit de passer par des dirigeants d’un autre pays pour demander le règlement des problèmes qui relèvent des affaires internes à l’Algérie. Le CCTA a pris un gros risque en saisissant deux présidents étrangers sur la question du coût des transports vers l’Algérie. Il a pris le risque par ce comportement maladroit de perdre le gisement de sympathie dont il jouit en Algérie. Car de nombreux Algériens, notamment sur les réseaux sociaux, se sont montrés solidaires avec ce collectif et son combat pour un transport moins cher entre la France et l’Algérie. Nombreux ceux qui dénoncent le fait que le prix du billet d’avion Alger-Paris-Alger est le plus cher au monde (par kilomètre, bien entendu).
Rafik Meddour
 

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