Les Patriotes se regroupent à Boufarik pour marcher lundi sur Alger

Remisés dans les placards de la République, une fois le terrorisme islamiste vaincu, les éléments des Groupes d’autodéfense ou de légitime défense de la décennie noire, qu’on appelait à l’époque les Patriotes, ont décidé de se faire entendre des autorités. Eux qui ont été à l’avant-garde de la lutte contre les groupes islamistes armés aux côtés des services de sécurité, tous corps confondus, se sentent aujourd’hui trahis par la nation qu’ils ont servie de manière loyale et désintéressée. C’est pour cela qu’ils ont décidé de passer à l’action afin de porter leurs revendications pour une reconnaissance officielle de leurs sacrifices. Des centaines, voire des milliers, d’entre eux se regroupent déjà depuis plusieurs jours dans la ville de Boufarik en prévision de la grande marche qu’ils envisagent d’organiser ce lundi vers la capitale. Les Patriotes, issus d’une trentaine de wilayas, se sont donné le mot pour se rassembler à Boufarik, ville à partir de laquelle ils doivent rejoindre, s’ils sont autorisés, le Palais du gouvernement à Alger pour y tenir un sit-in. Il serait toutefois surprenant si une telle manifestation de rue venait à être autorisée par les autorités, lesquelles font jusqu’à présent la sourde oreille quant aux doléances de cette catégorie de la population et des familles de ceux qui ont perdu la vie durant cette guerre contre le terrorisme islamiste. Beaucoup ont laissé derrière eux des familles, des veuves, des orphelins, un sacrifice que l’Etat algérien continue d’ignorer. En sus des revendications proprement sociales, les Patriotes réclament, notamment, l’application de l’article 77 de la loi de finances pour 2014 qui leur assure un rachat par l’Etat des années passées dans la lutte antiterroriste et leur intégration dans le calcul de la retraite. L’article en question stipule en effet que «les citoyens volontaires ayant participé aux côtés de l’Armée nationale populaire à la lutte contre la subversion et le terrorisme, postérieurement à 1992, conformément à la réglementation en vigueur, ouvrent droit à une pension de retraite proportionnelle exceptionnelle et au rachat, sur le budget de l’Etat, des cotisations de sécurité sociale et de retraite. Les modalités d’application du présent article sont définies par voie réglementaire». Mais jusqu’à présent, le texte d’application promis pour mettre en œuvre la mesure n’est pas intervenu. Concrètement donc, les promesses des pouvoirs publics sont restées lettre morte. Et c’est cela qui a motivé les concernés à battre le pavé pour se faire entendre.
Amine Sadek
 

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