Les Frères musulmans s’attaquent à Mohamed Aïssa à travers leur organe central en Algérie

Les déclarations courageuses de notre jeune ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, ont provoqué le courroux de ceux qui prétendent être les seuls connaisseurs et les seuls défenseurs de l’islam en Algérie et qui se sont autoproclamés comme tels. Ils utilisent certains médias et particulièrement le quotidien arabophone Echorouk qui est l’organe central des Frères musulmans. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’intolérance a été la dernière intervention de Mohamed Aïssa à la Radio nationale où, en sa qualité de ministre, il a commenté les événements survenus en France à la suite de l’attentat contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et la campagne de stigmatisation qui a touché les citoyens français musulmans. Cette intervention était adressée en partie à l’opinion publique en France et implicitement aux autorités de ce pays pour les mettre en garde contre les dangers de la stigmatisation qui risque de toucher une partie de la population française qui est de confession musulmane. Nos coreligionnaires qui vivent en France ont besoin de ce discours clarificateur dans un contexte de tension où les ennemis de l’islam tentent de faire l’amalgame entre, d’une part, des terroristes, de toute évidence manipulés et actionnés par la provocation de caricaturistes, et, d’autre part, les musulmans, citoyens français, qui n’ont rien à voir avec le terrorisme. Notre jeune ministre sait de quoi il parle. Il évoque les rapports fournis par l’Observatoire sur l’islamophobie en France, pour attirer l’attention sur les conséquences de la stigmatisation des musulmans. Mohamed Aïssa a été très clair concernant les insinuations portées par la thèse de l’origine algérienne des deux terroristes qui ont mitraillé la rédaction de Charlie Hebdo. Ils sont d’abord et, peut-on ajouter sans exagérer, exclusivement français. L’insistance de certains médias en France sur la nationalité de leurs parents n’est évidemment pas innocente, elle vise à créer une «proximité» avec les Algériens, ce qui heureusement n’a pas été atteint si on se base sur la dimension dérisoire des slogans en faveur de ces terroristes durant les manifestations organisées vendredi dernier à la sortie de la prière dans plusieurs villes du pays. De la même façon, notre ministre a rejeté l’idée que les deux terroristes auraient agi au nom de l’islam. Ils n’ont jamais fréquenté une des mosquées où se trouvent les imams détachés à partir de l’Algérie ni une école coranique, a-t-il révélé. Alors que reprochent les Frères musulmans à notre ministre ? Pour être dans leurs bonnes grâces, ils auraient voulu que le ministre prenne la tête des groupes de jeunes écervelés qui sont tombés dans le piège de la récupération politicienne et qui, en plus de lancer des pierres contre les forces de l’ordre et cassé des vitres, ont scandé les slogans qui ont servi, il ne faut pas l’oublier, à lancer le terrorisme qui a endeuillé le pays durant plus d’une décennie et qui n’a été freiné que grâce à la riposte ferme des forces de sécurité bénéficiant de l’appui de la population, ce qui a permis d’isoler puis de neutraliser les terroristes en Algérie, bien sûr au prix de lourds sacrifices. Ils l’accusent d’être pro-français mais n’ont jamais prononcé la plus petite dénonciation contre les chefs intégristes qui trouvent un bon refuge dans les pays occidentaux, en Europe et aux Etats-Unis. Peut-être que ce qui n’est pas pardonné à notre jeune ministre, c’est surtout d’avoir recommandé à certaines chaînes de télévision de tenir compte du référent religieux national quand elles invitent des gens à venir parler d’islam. Et le référent national est porté par un discours modéré et tolérant sur notre religion.
Houari Achouri
 

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